Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aluminium (suite)

La transformation de la bauxite en alumine permet de réduire les frais de transport, mais elle nécessite des consommations notables de charbon. Aussi, la première transformation du minerai sur place n’est-elle pas générale. Dans bien des cas, on se contente de la calciner, cependant que les usines de production d’alumine se construisent à proximité des établissements qui assurent son électrolyse.

Le seul procédé employé actuellement pour obtenir le métal de première fusion est en effet le procédé électrolytique : le prix du métal dépend beaucoup plus de celui du courant que de celui du minerai ou de la main-d’œuvre. Comme le métal est facile à transporter et de valeur assez élevée, la proximité du marché n’a d’intérêt qu’au niveau des transformations plus complexes, de l’élaboration des alliages par exemple.


Localisation de la production

La géographie de l’énergie électrique à bas prix s’est calquée un temps sur celle des zones de forte hydro-électricité. Les usines d’aluminium se sont installées dans les montagnes Scandinaves, sur les pourtours du bouclier canadien ou dans les Rocheuses. Elles se sont établies dans les vallées alpines ou pyrénéennes, le long des grands aménagements de régularisation, comme celui qui est constitué par la vallée du Tennessee. Entre 1950 et 1960, on a commencé à créer des implantations au cœur de la zone chaude, où se trouvent les sites d’équipements hydro-électriques les plus rentables.

Les zones riches en eaux courantes ont cessé d’offrir de l’énergie bon marché ; la construction des lignes à très haute tension les raccroche au marché d’ensemble et permet de vendre leur courant au même prix (ce qui s’est passé pour la chaîne alpine). Les progrès des centrales thermiques ont amené, depuis bientôt une vingtaine d’années, une mutation générale des conditions de production : l’énergie électrique d’origine hydraulique est maintenant plus onéreuse et ne peut faire concurrence à celle que produisent les usines qui emploient du gaz naturel ou certaines installations nucléaires.

La production d’aluminium demeure pour partie l’apanage de pays à riche hydraulicité, comme la Norvège, le Canada ou les États alpins. Elle se développe rapidement dans les pays gros consommateurs : les États-Unis, l’U. R. S. S., le Japon, la République fédérale allemande. Le chiffre de la production y est d’autant plus élevé qu’il est possible de récupérer une masse importante de déchets de fabrication ou d’articles usagés, qui servent à la fabrication d’aluminium de seconde fusion. Le marché international du métal se trouve limité par la progression de l’industrie des États consommateurs. Le Royaume-Uni est le seul qui fasse exception à la règle. Cela explique l’importance des transactions qui se font sur la place de Londres.

Très concentrée, en renouvellement technique constant, la production de l’aluminium se développe à un rythme étonnant : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la production double tous les huit ans environ. La multiplication des débouchés laisse prévoir une expansion durable à ce rythme. C’est dire que la géographie de la production et des échanges est susceptible de se modifier considérablement au cours de la décennie.

P. C.


Les grands producteurs mondiaux d’aluminium


Alcan Aluminium Limited,

société canadienne spécialisée dans la production et la transformation de l’aluminium. Fondée en 1928 sous la raison sociale Aluminium Company of Canada (Alcan) par l’Aluminium Company of America (Alcoa) et la Canadian Manufacturing and Development Company, elle exerce ses activités comme filiale de l’Alcoa jusqu’en 1951, date à laquelle intervient la cession, imposée par le gouvernement américain en vertu de la loi antitrust, entre la société mère et sa filiale. Alcoa et Alcan deviennent à cette date deux sociétés autonomes et concurrentes. Alcan garde les usines de production qu’elle avait créées pour Alcoa et intensifie à partir de 1957 son programme d’expansion. Elle possède neuf usines d’aluminium de première fusion, dont elle assure directement l’exploitation. Les principales d’entre elles sont implantées à Arvida, à Isle-Maligne, à Shawinigan, à Beauharnois (Québec) et à Kitimat (Colombie britannique). Avec un effectif d’environ 60 000 personnes et une production de 1,46 million de tonnes d’aluminium de première fusion, dont environ 875 000 t sont produites au Canada, l’Alcan Aluminium Limitee dispute à l’Aluminium Company of America la première place mondiale des producteurs d’aluminium.


Aluminium Company of America (Alcoa),

société américaine fondée en 1907 pour la production et la transformation de l’aluminium. Elle succède à la Pittsburgh Reduction Company, créée en 1888 par Charles Martin Hall (Thompson, Ohio, 1863 - Dayton, Floride, 1914). En 1925, elle s’associe à la Canadian Manufacturing and Development Company pour fonder en 1928 l’Aluminium Company of Canada (Alcan), filiale canadienne qui regroupe la plupart des activités de la société en dehors des États-Unis. En 1951, le gouvernement américain sépare, en vertu de la loi antitrust, les deux entreprises et les rend totalement indépendantes. Alcoa perd ainsi ses avant-postes dans le monde, et Alcan devient, à cette date, son principal concurrent. Alcoa constitue un ensemble très intégré, depuis l’extraction de la bauxite jusqu’aux usines de production et de transformation d’aluminium en passant par une flotte marchande très importante. Elle possède sept mines de bauxite, dont deux aux États-Unis, deux à Surinam, une en Australie, une à la Jamaïque et une en république Dominicaine. Elle exploite 55 usines de production et de transformation, dont 27 sont implantées aux États-Unis. Les plus importantes d’entre elles sont installées à Alcoa (Tennessee), à Badin (Caroline du Nord), à Cleveland (Ohio), à Evansville (Indiana), à Massena (New York), à Rockdale (Texas), à Vancouver et à Wenatchee (Washington). Avec une production annuelle de plus de 1,34 million de tonnes et un effectif de 52 000 personnes, dont 12 500 hors des États-Unis, Alcoa est l’un des plus importants producteurs mondiaux d’aluminium.


Alusuisse,