Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

fruits (jus de) (suite)

Mais il peut être intéressant, dans certains pays où les structures industrielles et commerciales sont particulièrement développées, de considérer les jus de fruits simplement comme des semi-conserves, s’ils peuvent être gardés au froid et distribués régulièrement et rapidement. Ainsi, la Floride produit 3 millions d’hectolitres de jus d’orange, qui sont expédiés par semi-remorques et par bateaux, en vrac à basse température, pour être ensuite distribués en récipient de carton comme le lait pasteurisé.

C’est encore le cas des concentrés surgelés, dont le taux de concentration (de 40 à 45 p. 100 d’extrait soluble) serait insuffisant pour assurer la stabilité. La surgélation est onéreuse, mais c’est certainement le procédé le plus sûr pour maintenir la qualité absolument intacte tant qu’elle est appliquée ; elle se développe d’ailleurs dans tous les pays.


Normes de qualité

Pour l’instant, en France, les jus commerciaux sont des véritables conserves qui peuvent garder pendant des mois les composants intéressants des fruits presque sans changement : sucres, acides, pectines, tanins, protéines, matières minérales et vitamines. Une conservation au froid est toujours préférable, et elle s’impose évidemment dès que l’emballage a été ouvert ou débouché, car, à température ambiante, aucun jus de fruits ne s’améliore en vieillissant. C’est pourquoi la qualité doit être surveillée dans les magasins de stockage ou sur les points de vente ; il existe des méthodes particulières d’analyse et d’évaluation de cette qualité, ainsi que des normes sévères obligatoires pour l’exportation, mais qui peuvent servir de référence dans les transactions commerciales en France. Enfin, comme dans d’autres domaines, des normes internationales sont en cours d’élaboration au Marché commun ou à la F. A. O. en vue de faciliter les échanges internationaux.

P. D.

➙ Agrumes / Boisson / Conservation.

 J. Baumann, Handbuch des Süssmosters (Stuttgart, 1959). / H. Gachot, les Jus de fruits (Heitz, Strasbourg, 1960). / D. K. Tressler et M. A. Joslyn, Fruit and Vegetable Juice Processing Technology (Westport, Conn., 1961 ; nouv. éd., 1971). / E. Kardos, Obst- und Gemüsesäfte (Leipzig, 1966). / Z. Berk, Industrial Processing of Citrus Fruit (Vienne, 1969).

fuel-oil

Combustible liquide constitué par les fractions lourdes du pétrole, résidu des procédés de distillation ou de cracking, éventuellement mélangé de sous-produits de la fabrication des lubrifiants et allégé par des distillats du type gas-oil. (On dit aussi mazout.)


De couleur noire ou brun noirâtre, les fuel-oils se répartissent en nombreuses variétés, adaptées chacune à un usage précis et qui se distinguent essentiellement par leur fluidité ou viscosité croissante :
— le fuel-oil domestique, ou F. O. D., simple gas-oil de chauffe, teinté en rouge ;
— le fuel-oil léger, combustible pour les chaufferies et les moteurs Diesel lourds ;
— les fuel-oils spéciaux, par exemple pour la sidérurgie ou les turbines à gaz ;
— les fuel-oils lourds no 1 et no 2.

L’utilisation du fuel-oil s’est maintenant généralisée à la quasi-totalité des procédés de chauffage par combustion directe, détrônant le charbon grâce à une mise en œuvre plus facile, à un rendement plus élevé et, finalement, à un prix de revient de moitié.


Caractéristiques

La viscosité et la température de figeage (point d’écoulement) des fuels doivent être bien spécifiées et contrôlées, seul le fuel-oil domestique étant pompable à la température ambiante, les autres qualités ne pouvant être utilisées que dans des installations (réservoirs de stockage et canalisations) réchauffées et calorifugées.

La teneur en soufre des fuels est strictement limitée, pour trois raisons essentielles.
1o Dans certaines applications métallurgiques, la contamination par le soufre pourrait détériorer les propriétés de l’acier.
2o Les oxydes de soufre SO2 et SO3 dégagés par la combustion pourraient, en présence de la vapeur d’eau également contenue dans les fumées, provoquer des condensations acides et corroder les parties métalliques des chaudières et des cheminées.
3o Ces mêmes oxydes mis à l’atmosphère pourraient, avec des hauteurs de cheminées insuffisantes ou une mauvaise dispersion par le vent, contribuer à une pollution de l’environnement.


Utilisations

• Le fuel-oil domestique est universellement utilisé pour le chauffage de maisons individuelles, d’hôpitaux, d’églises, de bureaux, de boulangeries, de teintureries et d’autres installations de moyenne importance ne nécessitant pas des chaudières de plus de 250 th/h. Communément appelé chauffage au mazout, qu’il s’agisse de circulation d’eau chaude ou de convection d’air chaud, le chauffage central au fuel-oil domestique est devenu le symbole du confort domestique grâce à sa propreté, à sa facilité d’exploitation, à son réglage automatique et à son faible prix de revient.

• Le fuel-oil léger trouve ses applications dans les chaufferies industrielles de faible importance : petites usines, ensembles de logements, grands bureaux, etc. Il demande un réchauffage modéré à la vapeur, à l’eau chaude ou à l’électricité. La dépense entraînée par cette opération supplémentaire est compensée par l’économie que l’on réalise sur le prix d’achat du produit.

• Le fuel Diesel marine est un gas-oil additionné d’environ 10 à 15 p. 100 de résidu lourd ; il est utilisé dans les moteurs Diesel lents (vitesse maximale 115 tr/mn) en propulsion navale, pour des puissances qui peuvent atteindre 48 000 ch.

• Les fuel-oils lourds ont de multiples usages, comme combustibles pour les centrales thermiques, les fours industriels, les cimenteries, les verreries, la sidérurgie, etc. Leur utilisation exige que toute l’installation (stockage, pompage et tuyauteries) soit parfaitement réchauffée et calorifugée, car ils sont pâteux, voire solides à la température ordinaire. De plus, pour que la combustion se fasse avec un haut rendement calorifique, il faut que le fuel soit « atomisé », c’est-à-dire finement pulvérisé en particules d’environ 50 μ de diamètre. Il existe quatre types de brûleurs suivant le mode d’atomisation pratiqué :
— brûleur à pression, le fuel étant refoulé à travers de petits orifices créant un tourbillon à grande vitesse ;
— brûleur à vapeur, la pulvérisation étant provoquée par un jet de vapeur d’eau ;
— brûleur à air, la vapeur étant remplacée par de l’air comprimé, à basse ou à moyenne pression (0,1 ou 1,5 bar) ;
— brûleur à pulvérisation mécanique, le bec du brûleur comportant une coupelle rotative (5 000 tr/mn) entraînée comme une turbine par l’écoulement du fuel sous pression.