Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

froid (suite)

Institut international du froid

Organisation internationale créée à Paris en 1908 sous le nom d’Association internationale du froid. En 1920, elle a adopté une structure intergouvernementale et son nom actuel. Son objet général est de faire progresser dans le monde la science et la technique du froid, dans sa production et ses multiples applications : préservation des aliments périssables, conditionnement d’air, cryogénie, biologie et médecine, industries diverses. L’Institut international du froid, dont le siège est à Paris, groupe 50 pays membres et environ 1 000 membres associés.

R. T.

➙ Conditionnement d’ambiance / Congélation et surgélation / Conservation / Cryologie / Frigorifique (machine) / Isolation / Lyophilisation / Pompe à chaleur / Réfrigération.

 Handbuch der Kältetechnik, t. I, IX, XI, XII (Berlin, 1954-1967). / Ashrae, Guide and Data Book, Applications (New York, 1968).

Fronde (la)

Nom donné à la période de troubles civils pendant la minorité de Louis XIV et qui dura de 1648 à 1653.



Les origines

Loin d’être, comme son nom le laisserait supposer, une romanesque « guerre en dentelles » avec grandes dames et seigneurs empanachés, la Fronde fut une lutte acharnée entre des intérêts très matériels et une monarchie de plus en plus consciente de sa force et décidée à imposer sa volonté à tous ses sujets, privilégiés ou non.

Des circonstances particulières ont pu contribuer à faire éclater le conflit, telles que l’action de certains ambitieux comme le cardinal de Retz* ou le duc de Beaufort et le fait de la minorité du roi, à une époque troublée dans un État où, en définitive, tout reposait sur la personnalité du roi. Mais la Fronde est avant tout le résultat d’une crise sociale très grave, qui éclate à un moment où le gouvernement se trouve particulièrement affaibli. Avant de disparaître, Louis XIII avait organisé la régence de son fils, âgé de moins de cinq ans, au profit d’un conseil de régence comprenant la reine Anne* d’Autriche. Le 18 mai 1643, celle-ci obtint du parlement de Paris la cassation du testament de Louis XIII, qui restreignait ses pouvoirs. Mais, derrière la reine, c’est Mazarin qui, continuant la politique de Richelieu, va gouverner en son nom. On assiste alors à une coalition des intérêts privés brimés par Richelieu : les grands comme Condé*, Conti, Vendôme*, Beaufort ou Mercœur, qui veulent restaurer leur pouvoir dans les provinces, leur rôle dans l’État et relever leurs châteaux rasés par le terrible cardinal ; les gens de robe, qui craignent pour l’hérédité de leurs charges, achetées bien cher pourtant, et qui sont jaloux du rôle des intendants ; les hobereaux de village, que l’on appelle la noblesse de cloche, dépouillés de leurs privilèges.

Le prétexte de la révolte est la mauvaise gestion des finances du pays. De plus, au début du règne de Louis XIV, les intendants de justice et les maîtres des requêtes nommés par le roi remplacent de plus en plus les juges ordinaires, et les intendants des généralités empiètent autant qu’ils le peuvent sur les prérogatives des officiers. Ils président les bureaux de finances, répartissent et fixent la taille à leur convenance. Les officiers de finances et de justice se trouvent, par là, privés de leurs plus utiles attributions, ce qui les atteint dans leurs intérêts, puisque propriétaires de leurs offices, qui représentent un fort capital, celui-ci perd chaque jour de sa valeur.


La Fronde parlementaire

La première Fronde, la « Fronde parlementaire » (1648-49), sortit de l’union des officiers et des parlements contre les « nouveautés ». On voit, par là, qu’elle était loin d’être une première ébauche de la révolution contre l’absolutisme ; c’était simplement une coalition au sein d’un groupe social soucieux de maintenir ses privilèges. À celui-ci se joignit un autre groupe lésé par la politique financière du pouvoir : celui des propriétaires. Pour trouver des ressources, on multiplia de 1643 à 1648 impôts, taxes et emprunts forcés : édit du toisé sur les maisons des faubourgs chères aux bourgeois parisiens, taxe sur les aisés, édit du tarif — sorte d’octroi sur les marchandises introduites dans Paris —, réduction du revenu sur les rentes de l’Hôtel de Ville, etc.

Aussi les parlementaires parisiens, imitant les révoltés anglais, publièrent-ils le 15 juin 1648 la Déclaration des vingt-sept articles, qui supprimait les commissaires et les intendants, défendait de lever des impôts sans l’autorisation du parlement — curieux parallélisme avec Londres —, et garantissait la liberté individuelle, sorte d’habeas corpus français.

Anne d’Autriche considéra son autorité bafouée ; le 26 août 1648, pendant qu’on chantait un Te Deum à Notre-Dame, en l’honneur de la victoire de Lens, elle fit arrêter l’un des opposants les plus décidés, le vieux conseiller Broussel, qui était très aimé de la population, ainsi que quelques autres parlementaires. Trois jours d’émeute et de barricades forcèrent la reine à libérer les prisonniers et à s’enfuir à Rueil.

La paix avec l’empereur Ferdinand III ayant été signée en Westphalie (traité de Münster, oct. 1648), Mazarin voulut utiliser les troupes libérées pour rétablir l’autorité royale, et, dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649, la Cour s’enfuit à Saint-Germain. Mais ni Paris ni le parlement ne se soumirent ; au contraire, ils levèrent des troupes pour résister au roi, et le prince de Condé vint assiéger la capitale rebelle.

Cependant, les parlementaires et les bourgeois parisiens s’effrayèrent bientôt de leur témérité, leurs propriétés rurales souffrant des ravages de la soldatesque, le commerce pâtissant des faits de guerre ; de plus, ils craignaient la turbulence des princes qu’ils avaient mis à leur tête, qui ne parlaient de rien moins que de s’allier à l’Espagne, alors en guerre avec la France. Dans ces conditions fut signée en mars 1649 la paix de Rueil. La Fronde parlementaire était terminée.