free jazz (suite)
Outre son rôle capital aux côtés d’Ornette Coleman, on lui doit d’avoir essayé d’abolir les frontières culturelles : polyinstrumentiste et attiré par toutes les musiques, il rêve d’une musique universelle qui associerait l’héritage africain, les polyphonies des débuts du jazz et les techniques modernes et revaloriserait le rythme, les percussions et les mélodies « primitives ».
Enregistrements : Symphony for Improvisers (1966), Mu (1969).
Ornette Coleman,
saxophoniste (Fort Worth, Texas, 1930). D’abord prolongement des innovations de Charlie Parker, la musique d’Ornette Coleman compte surtout par son rôle historique de détonateur du mouvement free. De 1958 à 1960, le saxophoniste a mis au point les formes du nouveau jazz. Au saxophone alto, il a ajouté ensuite de nouvelles sources sonores : violon, trompette. Compositeur, il a transposé au niveau des cordes ses conceptions structurelles. Peu spectaculaire et apparemment dépassée par les audaces des œuvres free postérieures, sa musique, aujourd’hui encore, est au nœud du débat du free : entre organisation formelle et liberté de l’improvisation.
Enregistrements : Free Jazz (1960), Chappaqua Suite (1965), Friends and Neighbors (1970).
Eric Allan Dolphy,
saxophoniste (Los Angeles 1928 - Berlin 1964). Après avoir travaillé avec le batteur Chico Hamilton, puis à partir de 1959 avec Charles Mingus, il participe à l’enregistrement de free jazz par Ornette Coleman et travaille avec John Coltrane. Il jouait du saxophone alto, de la clarinette basse et de la flûte. C’est sous l’influence de Jackie McLean, Coltrane et Coleman qu’il a commencé de mettre en question les principes d’improvisation postbop. Au sein de son œuvre, le passage s’est réalisé du jazz au free jazz.
Enregistrements : Far Cry (1960), Music Matador (1963).
Charles Edward Haden, dit Charlie Haden,
contrebassiste (Shenandoah, Iowa, 1937). Accompagnateur régulier d’Ornette Coleman, c’est seulement en 1969 qu’il enregistre un premier disque en tant que leader et compositeur : Liberation Music Orchestra. Instrumentiste virtuose, mais influencé aussi par l’expressionnisme et la violence d’un Mingus, il est l’un des rares musiciens blancs de free jazz soucieux de donner à sa musique une signification politique directe.
Farrell Sanders, dit Pharoah Sanders ou Little Rock,
saxophoniste (Little Rock, Arkansas, 1940). Encouragé par Don Cherry, John Coltrane, Sun Ra, il participe aux activités de l’avant-garde new-yorkaise dès 1962. Il joue avec Coltrane jusqu’en 1967, puis forme son propre orchestre. Par ses références mystiques et orientales, il prolonge de façon systématique le « message spirituel » des dernières œuvres de Coltrane.
Enregistrements : Tauhid (1966), Preview (avec le Jazz Composer’s Orchestra, 1968).
Archie Shepp,
saxophoniste (Fort Lauderdale, Floride, 1937). Avec Cecil Taylor, le trompettiste Vill Dixon, Don Cherry, le saxophoniste John Tchicai, le trombone Roswell Rudd, le batteur Sunny Murray, il a participé aux concerts free organisés en 1965 à New York. Ayant vécu toutes les mutations esthétiques qui, du rhythm and blues, peuvent mener au free jazz, il apparaît comme une sorte de mémoire de la musique afro-américaine. Mais, outre son souci d’actualiser les styles anciens, il superpose à ses textes musicaux des commentaires qui, très explicitement, témoignent de la signification socio-politique qu’il veut donner à son œuvre.
Enregistrements : Malcolm semper Malcolm (1965), The Magic of Ju-Ju (1967), Things have got to change (1971).