fleur (suite)
Classification
Linné a proposé une classification qui utilisait la structure de la fleur comme élément de distinction (système sexuel). C’est surtout le nombre et l’agencement des étamines qui étaient considérés. Cette classification était fort artificielle, car elle rassemblait des végétaux qui n’avaient guère de points communs par ailleurs.
Les classifications naturelles apparues depuis emploient une plus grande variété de caractères, pris d’ailleurs souvent aussi dans la structure de la fleur. De tels systèmes ont été proposés successivement par Antoine Laurent de Jussieu (1748-1836), en 1788, et par Auguste Pyrame de Candolle (1778-1841). Les travaux d’Adolf Engler (1844-1930) ont été à l’honneur pendant longtemps. Puis d’autres types de classifications utilisent, maintenant, non seulement les caractères de la fleur, mais les notions d’évolution dont il vient d’être question plus haut : ce sont les classifications phylogénétiques, qui regroupent les végétaux actuels et fossiles dans des phylums tenant compte des modifications apparues et de l’ordre de transformation observé. Un tel travail a été notamment proposé par John Hutchinson, qui place à la base les groupes à pièces libres.
Les fleurs et l’homme
De nombreuses espèces sont cultivées en horticulture* depuis les temps les plus reculés ; on a notamment isolé des races intéressantes dont les fleurs sont « doubles », souvent grâce à la transformation d’étamines en pétales (Roses) ou par multiplication du nombre des pièces périanthaires. Ces cultures sont destinées à produire des plantes ornementales de pleine terre, en pot ou des fleurs « à couper ». D’autres alimentent l’industrie de la parfumerie, qui extrait les essences contenues dans les fleurs pour en faire diverses préparations : Lavande, Jasmin...
Quelques fleurs ou inflorescences sont consommées en alimentation humaine ; l’artichaut vendu sur les marchés n’est autre que l’inflorescence de cette grosse Composée, dont on consomme le réceptacle et les bases des bractées enveloppantes avant l’éclosion des fleurs, le « foin » étant constitué par les très nombreux boutons floraux. Enfin, de nombreuses fleurs sont utilisées en tisanerie ou en pharmacie.
J.-M. T. et F. T.
➙ Angiospermes / Fécondation / Floraison / Horticulture / Inflorescence.
A. Guillaumin, les Fleurs des jardins (Lechevalier, 1929-1936 ; 4 vol.). / J.-M. Guilcher, la Vie cachée des fleurs (Flammarion, 1950) ; De la fleur à la graine (Flammarion, 1952). / H. Vidalie, les Productions florales (Baillière, 1968). / E. Kiaer et A. Huxley, Fleurs de jardin (trad. de l’angl., Nathan, 1973 ; 2 vol.).