Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

fleur (suite)

Classification

Linné a proposé une classification qui utilisait la structure de la fleur comme élément de distinction (système sexuel). C’est surtout le nombre et l’agencement des étamines qui étaient considérés. Cette classification était fort artificielle, car elle rassemblait des végétaux qui n’avaient guère de points communs par ailleurs.

Les classifications naturelles apparues depuis emploient une plus grande variété de caractères, pris d’ailleurs souvent aussi dans la structure de la fleur. De tels systèmes ont été proposés successivement par Antoine Laurent de Jussieu (1748-1836), en 1788, et par Auguste Pyrame de Candolle (1778-1841). Les travaux d’Adolf Engler (1844-1930) ont été à l’honneur pendant longtemps. Puis d’autres types de classifications utilisent, maintenant, non seulement les caractères de la fleur, mais les notions d’évolution dont il vient d’être question plus haut : ce sont les classifications phylogénétiques, qui regroupent les végétaux actuels et fossiles dans des phylums tenant compte des modifications apparues et de l’ordre de transformation observé. Un tel travail a été notamment proposé par John Hutchinson, qui place à la base les groupes à pièces libres.


Les fleurs et l’homme

De nombreuses espèces sont cultivées en horticulture* depuis les temps les plus reculés ; on a notamment isolé des races intéressantes dont les fleurs sont « doubles », souvent grâce à la transformation d’étamines en pétales (Roses) ou par multiplication du nombre des pièces périanthaires. Ces cultures sont destinées à produire des plantes ornementales de pleine terre, en pot ou des fleurs « à couper ». D’autres alimentent l’industrie de la parfumerie, qui extrait les essences contenues dans les fleurs pour en faire diverses préparations : Lavande, Jasmin...

Quelques fleurs ou inflorescences sont consommées en alimentation humaine ; l’artichaut vendu sur les marchés n’est autre que l’inflorescence de cette grosse Composée, dont on consomme le réceptacle et les bases des bractées enveloppantes avant l’éclosion des fleurs, le « foin » étant constitué par les très nombreux boutons floraux. Enfin, de nombreuses fleurs sont utilisées en tisanerie ou en pharmacie.

J.-M. T. et F. T.

➙ Angiospermes / Fécondation / Floraison / Horticulture / Inflorescence.

 A. Guillaumin, les Fleurs des jardins (Lechevalier, 1929-1936 ; 4 vol.). / J.-M. Guilcher, la Vie cachée des fleurs (Flammarion, 1950) ; De la fleur à la graine (Flammarion, 1952). / H. Vidalie, les Productions florales (Baillière, 1968). / E. Kiaer et A. Huxley, Fleurs de jardin (trad. de l’angl., Nathan, 1973 ; 2 vol.).

fleuve

Collecteur principal qui draine les eaux ruisselant à la surface de la terre.


Le fleuve et ses affluents (les rivières) sont organisés en réseau hydrographique ; ils écoulent les pluies tombées sur une superficie terrestre appelée bassin versant, dont les limites forment une ligne de partage des eaux. Les fleuves aboutissent à un plan d’eau terminal, un océan, une mer intérieure ou une simple dépression fermée qui fait fonction de niveau de base, général ou local. Le comportement des cours d’eau est soumis à des principes généraux conditionnés par les divers aspects de l’environnement. Mais, pour divers que soient leurs caractères, les fleuves peuvent être regroupés en grandes familles hydrologiques.

Petit vocabulaire

abondance moyenne, valeur exprimée par le module (ou débit moyen annuel) et qui sert à définir l’importance d’un fleuve. On la fournit en valeur absolue (mètres cubes par seconde) ou relative (litres par seconde et par kilomètre carré de bassin). Le module absolu permet de classer l’ensemble de tous les fleuves mondiaux par ordre d’importance. Le module relatif (ou spécifique), calculé par rapport à la surface du bassin versant, permet de faire des comparaisons entre des organismes de dimensions variées.

basses eaux, période au cours de laquelle les débits moyens mensuels sont inférieurs au module, et où par conséquent les coefficients mensuels de débits sont inférieurs à l’unité.

coefficient A, quotient du débit maximal d’une crue par la racine carrée de la surface réceptrice : La formule (établie par Myer, A. Coutagne et Maurice Pardé) permet de comparer toutes les crues entre elles en éliminant partiellement l’influence de l’extension du bassin.

coefficient d’écoulement (C), rapport de l’eau écoulée à la pluie tombée. Il est exprimé en pourcentages.

coefficient mensuel de débit (cq), rapport du débit moyen mensuel au module. Exemple : en février, le débit moyen mensuel du Guadalquivir à Séville est de 363 m3/s ; le module à cette station étant de 183,5 m3/s, le coefficient de débit pour février est de 1,98. Une telle donnée sert à comparer les écarts des moyennes mensuelles avec la moyenne annuelle.

courbe des débits classés. L’étude de la distribution statistique des débits journaliers (afférents à une période d’un mois, d’une année ou d’une série d’années) se fait en les répartissant en « classes » définies par leur débit plafond. La courbe obtenue en ordonnant ces classes par valeurs croissantes (ou décroissantes) est dite « courbe des débits classés ». Elle donne le débit atteint ou dépassé (lu en ordonnées) pendant un certain nombre de jours (lus en abscisses).

courbe de tarage, courbe indiquant, pour une station donnée, le débit d’un fleuve en fonction de la hauteur d’eau au-dessus du niveau d’étiage. Elle peut être utilisée aussi longtemps que la section mouillée demeure stable (c’est-à-dire non érodée ou remblayée), puisque la relation qui unit les deux variables est une constante. Toute modification apportée à la morphologie du lit nécessite l’établissement d’une nouvelle courbe.

crue, élévation exceptionnelle des fleuves au-dessus du niveau des moyennes mensuelles. Elle ne doit pas être confondue avec les hautes eaux. Une crue peut provenir : a) de la rupture d’un obstacle artificiellement dressé devant les eaux (accumulation de radeaux de glace par exemple, pour les fleuves des pays froids) ; b) de la fusion des neiges ; c) d’un apport pluvial considérable, dont l’efficacité a été accrue par, la saturation préalable des sols ou la configuration particulière du lit (resserrement, pente longitudinale forte, etc.). Les crues simples sont caractéristiques des petits cours d’eau ; sur les grands fleuves, elles se combinent pour donner naissance aux crues composites ; lorsque la crue connaît des élévations répétées du plan d’eau, elle est dite « polyphasée ». La crue peut être bénéfique et fertilisante grâce aux dépôts de limons fluviatiles sur les rives (le Nil), mais le plus souvent elle se révèle catastrophique, tant au point de vue humain (les inondations de l’Asie orientale) que matériel (la crue de l’Arno à Florence en 1966).