Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

États-Unis (suite)

L’industrie métallurgique de première transformation livre des pièces de charpente, armatures de ciment, tubes et tuyaux, fils, clous et vis, feuilles galvanisées, emballages. Les villes industrielles de l’Illinois (c’est-à-dire principalement Chicago et sa couronne), de l’Ohio et du Michigan (Detroit, Flint) emploient le quart des ouvriers de cette industrie et contribuent pour un tiers à la valeur ajoutée dans cette branche. La Pennsylvanie, la Californie, le New Jersey, le sud de la Nouvelle-Angleterre viennent ensuite.

Les États-Unis produisent environ le tiers des autos construites dans le monde ; leur parc est égal à celui du reste du monde, et ils disposent d’une voiture particulière pour 2,4 habitants. La construction automobile utilise les trois quarts du caoutchouc et du verre à vitre consommés aux États-Unis, le tiers du plomb et du nickel, le cinquième de l’acier, le sixième du cuivre. Elle emploie 860 000 personnes dont 600 000 dans quatre États : Michigan (la moitié du total), Ohio, Indiana, Missouri. Elle est très concentrée géographiquement ; 30 p. 100 des autos sont fabriquées dans l’agglomération de Detroit, et 20 p. 100 dans le reste du Michigan (Pontiac, Flint). Un grand nombre de localités de cet État sont spécialisées dans les accessoires. Des pièces détachées fabriquées à Detroit sont assemblées dans les grands centres de consommation qui produisent également des accessoires (Saint Louis et Los Angeles surtout, megalopolis atlantique, Texas, Nord-Ouest). Cette industrie est aussi concentrée financièrement ; 80 p. 100 de la valeur des autos, pièces et accessoires proviennent des quatre principales sociétés : General Motors (la moitié des autos), Ford (famille fondatrice de cette industrie à Detroit), Chrysler et, loin derrière ces grands, Studebaker. Quelques dizaines d’indépendants sont spécialisés dans les accessoires.

Le matériel ferroviaire est fabriqué dans les villes de métallurgie lourde, dans les centres de construction mécanique et électrique et aux nœuds principaux du réseau ferré. Chicago, qui appartient à ces trois types, est le principal centre de cette industrie. On peut encore citer Saint Louis, Philadelphie, Pittsburgh, New York, San Francisco. Cette activité emploie plus de 60 000 personnes.

La construction navale (166 000 emplois), localisée à l’origine sur le littoral atlantique, de la Nouvelle-Angleterre à la Géorgie, s’est concentrée sur cette côte entre Baltimore et New York et étendue aux ports du Golfe et surtout à ceux du Pacifique, de San Diego à Seattle (900 000 tonneaux de jauge brute lancés).

La construction aéronautique a connu un développement considérable. Installée au début dans la région de Los Angeles et San Diego (avantages du climat pour le travail en plein air et les essais), elle s’est répandue pendant la guerre sur la côte ouest (opérations dans le Pacifique), notamment à Seattle (Boeing), dans le Centre (bases aériennes du Colorado et du Kansas), en Nouvelle-Angleterre au titre de la conversion industrielle (Pratt and Whitney), à Dallas (esprit d’entreprise des Texans ; climat). Sur environ 200 sociétés, dont les trois quarts sont des filiales des plus grandes ou ne livrent que des accessoires, les huit premières s’attribuent 80 p. 100 de la production, en valeur, et les vingt premières 92 p. 100 ; 745 000 personnes, dont 453 000 ouvriers seulement, sont employées dans cette industrie.

La construction métallique, mécanique et électrique constitue la principale activité manufacturière d’une douzaine d’États. L’Illinois (Chicago avant tout) est en tête (450 000 emplois, 6 milliards de dollars de valeur ajoutée), suivi par l’Ohio, la Californie, le New York et la Pennsylvanie. Les principales productions sont le matériel de télécommunication (New Jersey, sud de la Nouvelle-Angleterre, New York, Chicago, Los Angeles, San Francisco), les machines de travaux publics, les machines-outils pour le travail des métaux (Michigan, Ohio), les machines industrielles et les moteurs, les composants électroniques (groupe d’États cité plus haut, Texas, Arizona), les machines de bureau (le New York), les appareils électriques industriels, l’électroménager, la radio et la télévision. Les machines agricoles (production en déclin) sont la spécialité de l’Iowa, de l’Ohio, de Saint Louis, de Chicago (International Harvester) et de centres dispersés en Louisiane, dans le Texas, le Tennessee.

• Les industries chimiques (y compris caoutchouc et plastique, produits du pétrole et du charbon), avec 13,5 p. 100 de la valeur ajoutée, se placent au deuxième rang (au quatrième pour l’emploi). Elles sont en expansion, diversifiant leur production et contribuant à l’industrialisation de maintes régions. Les indices de la production industrielle en 1967 (base 100 en 1957-1959) s’élevaient à 134 pour les dérivés du pétrole et du charbon, à 190 pour le caoutchouc et les plastiques, à 204 pour les produits chimiques au sens strict. L’industrie chimique est d’abord représentée dans les régions hautement et anciennement industrialisées et urbanisées du Nord-Est, où elle trouve un marché de consommation. Une bande allant de New York à Wilmington (Delaware) forme le foyer principal de la chimie américaine : raffineries de pétrole, fabriques d’engrais, d’acides, de bases, de plastiques, de résines, de fils synthétiques, de caoutchouc synthétique (surtout dans la partie new-jersaise de l’agglomération de New York et à l’embouchure de la Delaware, où Wilmington est le siège de la Du Pont de Nemours), enfin de produits pharmaceutiques (New York). L’ouest de la Pennsylvanie et la Virginie-Occidentale se sont tournés vers la carbochimie, le raffinage du pétrole et la pétrochimie ; Akron et Los Angeles fabriquent des pneus (caoutchouc synthétique). Les rives des Lacs ont surtout des raffineries : Cleveland (patrie du magnat du pétrole, Rockefeller), rivière Saint-Clair, lac Michigan (East Chicago, Hammond, Whiting). Toute la gamme des industries chimiques est représentée à Chicago. Région importante d’électrochimie, le bassin du Tennessee fournit notamment des engrais. La chimie s’est développée dans les États du Sud à la faveur de l’extraction du pétrole, du gaz, du sel, du soufre, des phosphates. L’industrie chimique de Louisiane est constituée pour les neuf dixièmes par les raffineries de pétrole ; mais le Texas, qui dispute la première place au New Jersey pour l’ensemble des industries chimiques, possède, outre ses raffineries, des usines d’engrais, d’acides et bases, de détergents, plastiques et résines (Houston, Dallas). Raffinage et pétrochimie sont très importants en Californie. Les industries chimiques sont financièrement concentrées, comme le montre le tableau.