Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

encollage (suite)

Exécution de l’encollage

L’encollage se fait sur une encolleuse, dont les parties essentielles sont le râtelier, le foulard d’imprégnation, ou bâche à colle, le séchoir, l’ensoupleuse, ou têtière.

• Le râtelier reçoit les ensouples primaires, sur lesquelles les fils de chaîne ont été enroulés lors de l’ourdissage classique ; les nappes de chaque ensouple sont tirées vers la bâche à colle, où elles sont réunies pour former la nappe définitive de la chaîne ; dans le cas d’ourdissage sectionnel, l’encolleuse est alimentée par une seule ensouple, qui contient déjà la totalité des fils composant la chaîne.

• La bâche à colle est à double paroi en acier inoxydable et comprend un cylindre inférieur, ou « cylindre encolleur », commandé positivement, puis une ou plusieurs paires de cylindres exprimeurs, qui servent à éliminer l’excès de colle.

• Le séchoir, qui reçoit les fils exprimés, peut être constitué soit par une chambre chaude, dans laquelle les fils effectuent un parcours plus ou moins long (encolleuse à air chaud), soit par des tambours multiples ; ces tambours, dont le nombre varie de 5 à 11 et le diamètre de 710 à 800 mm, sont chauffés par de la vapeur à basse pression. Les trois ou quatre premiers tambours possèdent un revêtement en Téflon, ce qui évite tout risque de collage de la nappe de fils sur ceux-ci pendant le séchage. La nappe sèche est appelée et verrouillée par un dispositif composé d’un gros cylindre feutré ou caoutchouté et de deux petits cylindres presseurs.

• La têtière assure à partir du dispositif précédent l’enroulement de la nappe sur l’ensouple de tissage et permet soit de réaliser automatiquement un ensouplage à tension constante, malgré l’augmentation de diamètre de l’ensouple, soit, ce qui est encore mieux, un ensouplage à tension régulièrement décroissante. Une encolleuse moderne comprend toute une série d’appareillages pour le réglage et le contrôle, notamment pour maintenir constants le niveau et la température de la colle dans la bâche, pour assurer une tension régulière et un allongement minimal aux fils, et enfin pour garantir à la nappe de fils, lors de la sortie de l’encolleuse, une teneur en humidité légèrement inférieure au taux de reprise de la matière considérée.

La colle est préparée dans des cuiseurs avec agitateur ; on peut également utiliser des autoclaves.

H. D.

➙ Blanchiment / Bobinage / Coton / Fil / Filature / Laine / Tissage.

encre

Préparation colorée, liquide ou pâteuse, dont on se sert pour écrire, imprimer ou dessiner à la plume.



Historique

Les plus vieilles encres étaient constituées de noir de fumée broyé avec de la colle et étendu d’eau. Elles étaient utilisées par les civilisations égyptienne et chinoise dès 2500 av. J.-C., et l’on a découvert, dans les hypogées égyptiens, des papyrus couverts d’écritures à l’encre. Les Anciens connaissaient déjà les encres au tannate de fer et à la sépia, ainsi que les encres de couleur fabriquées à partir de vermillon, de cinabre, de sanguine, d’indigo, de jus de certaines baies, de cochenille, etc. Au Moyen Âge apparaissent les encres à base de sulfate ferreux et d’extrait de noix de galle, qui sont à l’origine des produits modernes. À partir du xviiie s., la fabrication des encres se perfectionne grâce à l’emploi de matières premières mieux définies, comme les acides tannique et gallique, et par l’addition de colorants synthétiques.

Les encres d’imprimerie sont utilisées dès l’invention de l’imprimerie, attribuée aux Chinois à la fin du vie s. (dynastie Sui). Même l’emploi de caractères mobiles, que l’on attribue souvent à Gutenberg (entre 1394 et 1399-1468) en 1440, doit être crédité à un Chinois du nom de Bi Sheng (Pi Cheng), qui, vers 1040, imprima un certain nombre de livres.

L’encre utilisée par les imprimeurs allemands était obtenue par cuisson d’huile de lin jusqu’à ce qu’elle acquière la viscosité et le collant nécessaires, et l’on broyait dans la pâte ainsi produite de la suie préparée par combustion de brai. Par la suite, ces encres devaient être rendues moins onéreuses par l’incorporation de quantités importantes de colophane et d’huile minérale, et ce n’est que petit à petit que les encres modernes noires ou colorées firent leur apparition, un parallélisme étroit existant entre, d’une part, les progrès de l’industrie des peintures et des vernis et, d’autre part, ceux des encres.


Composition des encres

Une distinction doit être faite entre les encres à écrire, qui, en principe, sont des solutions, et les encres d’imprimerie, qui sont des dispersions d’un produit coloré dans un véhicule.


Encres à écrire

Les plus couramment utilisées sont les encres bleu-noir, constituées d’une dissolution d’acide gallique, de sulfate ferreux, d’acide tartrique et d’un colorant bleu soluble dans l’eau. Ces encres ont une coloration permanente qui se développe par séchage. À côté de ces produits, on fabrique également des encres colorées non permanentes et lavables : dissolutions d’un colorant approprié dans de l’eau additionnée de glycérine et de thymol, servant d’agent de préservation, ou encore des encres permanentes : dissolutions de colorants substantifs dans une solution alcaline. Les colorants les plus utilisés sont les dérivés d’aniline, de triphénolméthane, d’azine, de thiazine, d’anthraquinone et les colorants azoïques.

Des additifs en faible proportion sont incorporés dans ces encres pour en modifier les caractéristiques : phénols pour les préserver des microorganismes, agents humectants, glycérine ou glycols pour empêcher le séchage de l’encre des crayons à bille, alcools ou autres composés organiques, agents de brillantage optique, produits tensio-actifs pour faciliter le mouillage du papier par l’encre, etc.