Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

employés (les) (suite)

L’intellectualisation des hommes est enfin source de projets d’action plus individualisés et moins dépendants de pressions de masse. Comment concilier action collective et projet personnel ? Telle pourrait être la question que le monde employé pose aux ouvriers. Mais, d’une façon générale, les modes d’organisation du travail, de la ville et de l’école, issus du modèle rationaliste webérien et taylorien, ne coïncident pas avec ces nouvelles possibilités de réflexion et de discussions qu’offre l’intellectualisation des employés. L’avancement à l’ancienneté, la simplification des tâches et les carrières hiérarchiques sont profondément incompatibles avec un potentiel humain capable de définition autonome.

Et c’est probablement par la lenteur que la société industrielle met à s’inventer de nouvelles structures de gestion plus compatibles avec les qualités de son capital humain qu’il faut expliquer la relative apathie du monde employé face au mouvement social, venu du passé industriel, où elle ne reconnaît ni l’enjeu ni les formes de lutte qui répondent à son expérience.

R. S.

➙ Bureaucratie.

 C. W. Mills, White Collar, the American Middle Classes (New York, 1951 ; trad. fr. les Cols blancs, Maspéro, 1966). / M. Crozier, Petits Fonctionnaires au travail (C. N. R. S., 1956) ; le Phénomène bureaucratique (Éd. du Seuil, 1964) ; le Monde des employés de bureau (Éd. du Seuil, 1965). / S. Mallet, la Nouvelle Classe ouvrière (Éd. du Seuil, 1963). / P. Delon, les Employés (Éd. sociales, 1969). / F. Parent-Lardeur, les Demoiselles de magasin (Éd. ouvrières, 1970). / N. Catala et J. Aaron, le Personnel et les intermédiaires de l’entreprise (Libr. Techniques, 1971).

encéphale

Partie du système nerveux central située à l’intérieur de la cavité crânienne.


L’encéphale est constitué des hémisphères cérébraux, du tronc cérébral et du cervelet.


Pathologie

De nombreux processus peuvent altérer l’encéphale. Les perturbations multiples reflètent la diversité des fonctions de l’encéphale, mais sont également en relation avec la nature des phénomènes en cause : tumeur, traumatisme, intoxication, perturbation circulatoire, dégénérescence, inflammation (v. cerveau).


Encéphalite

Ce terme s’applique aux inflammations d’origine infectieuse atteignant l’encéphale. Il exclut toutefois celles qui sont suppurées (abcès). De plus, l’usage tend à le limiter aux seules infections à virus. Il faut noter qu’au cours d’infections même virales on peut observer des signes de souffrance encéphalique qui ne correspondent pas à un processus inflammatoire et qui ne sont donc pas des encéphalites stricto sensu ; on parle alors d’encéphalopathies, dans la mesure où ce terme, plus générique, n’a pas la signification anatomopathologique précise du mot encéphalite.

Les encéphalites s’associent parfois à une atteinte des méninges (méningo-encéphalite) et de la moelle épinière (encéphalomyélites). Elles peuvent porter électivement sur la substance blanche (leuco-encéphalite) ou la substance grise (polio-encéphalite).

Certaines encéphalites sont aiguës et surviennent dans un contexte infectieux net ; d’autres sont subaiguës. Un grand intérêt s’attache actuellement à des encéphalites — humaines ou animales — qui seraient dues à des virus à action lente (slow virus) et évolueraient sur plusieurs mois ou années, sans fièvre. Elles réalisent des tableaux que l’on avait plutôt tendance à considérer comme le fait d’affections dégénératives (Kuru, Creutzfeld-Jacob, scrapie du mouton).

Les encéphalites aiguës associent généralement des troubles de la conscience, des convulsions, des paralysies des membres et de la musculature oculaire. Le pronostic est difficile à poser tant sur le plan vital que sur celui des séquelles éventuelles. Le traitement est fondé sur des mesures symptomatiques (réanimation, prévention des convulsions, etc.) ; les antibiotiques restent inactifs sur les virus proprement dits ; des essais de chimiothérapie antivirale sont en cours.

Les virus responsables d’encéphalite sont nombreux : arbo virus (encéphalites d’Europe centrale, japonaise, américaine), entéro-virus (poliomyélite), virus de l’herpès, de la rage, etc. Les encéphalites des maladies infectieuses de l’enfance (rougeole, varicelle, etc.) constituent un groupe un peu particulier, car elles font généralement intervenir un mécanisme allergique et sont en ce sens un peu différentes des encéphalites suscitées (encéphalites postinfectieuses). Pour nombre d’encéphalites, le virus responsable reste inconnu, et c’est le cas notamment de l’encéphalite de von Economo, dite aussi « encéphalite léthargique » (car elle provoque une profonde somnolence), souvent suivie d’une maladie de Parkinson* postencéphalique (grande pandémie mondiale à la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années suivantes).

L’étude en microscopie électronique de ces encéphalites devrait contribuer à réduire le nombre d’encéphalites restant encore « en quête de virus ». Ce serait déjà le cas pour l’encéphalite sclérosante subaiguë.

J. E.

➙ Cerveau / Cervelet / Nerveux (système).

encollage

Opération textile qui a pour objet de conférer aux fils de chaîne un état leur permettant de subir les extensions et les frottements auxquels ils sont soumis lors du tissage.


L’encollage doit apporter à chaque fil, d’une part, une résistance plus grande, sans nuire ni à leur souplesse ni à leur élasticité et, d’autre part, une meilleure cohésion, en agglutinant les fibres et les fibrilles extérieures, mais sans coller les fils entre eux. L’encollage des filés retors est, en général, inutile, sauf dans des cas très particuliers.


Produits d’encollage

Comme produit d’encollage, on emploie le plus souvent pour le coton et la laine une colle à base de fécule cuite à laquelle on ajoute un adoucissant (acide oléique, suif, savon, glycérine) et un antiseptique (sulfate de zinc, de cuivre, formol). Actuellement, on utilise de plus en plus des produits plus ou moins complexes à base de fécules transformées, de celluloses dégradées ou modifiées, d’alginate, etc. Pour les fils chimiques, on fait appel à des produits de synthèse tels que les polyacrylates, mais, pour la viscose, le produit de base reste la gélatine.