Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

algèbre (suite)

mathématicienne allemande (Erlangen 1882 - Bryn Mawr, Pennsylvanie, 1935). Fille du mathématicien allemand Max Noether (Mannheim 1844 - Erlangen 1921), elle donne, à partir de 1920, des conférences à Göttingen, puis obtient une charge de cours d’algèbre, ne pouvant s’élever, en tant que femme, dans la hiérarchie universitaire. En 1933, elle émigre aux États-Unis, où elle enseigne au Bryn Mawr Collège. Elle est considérée comme un des principaux fondateurs de l’algèbre abstraite. À son nom est restée attachée la notion d’anneaux noethériens, une des bases de la géométrie algébrique.


Alfred Serret,

mathématicien français (Paris 1819 - id. 1885). Son nom reste attaché, à côté de celui de F. J. Frenet (1816-1900), aux formules vectorielles liant l’arc, la courbure et la torsion des courbes gauches. Parmi ses œuvres, le Cours d’algèbre supérieure a répandu les découvertes d’Abel et de Galois, dotant celles-ci de l’exposition rigoureuse que l’inventeur n’avait pas eu le temps de développer. Son Cours de calcul différentiel et intégral et son Traité de trigonométrie sont restés longtemps célèbres. (Acad. des sc., 1860.)

➙ Abel (N.) / Alembert (J. Le Rond d’) / Archimède / Boole (G.) / Cauchy (A.) / Dedekind (R.) / Descartes (R.) / Euclide / Euler (L.) / Fermat (P. de) / Galois (É.) / Gauss (C.) / Hilbert (D.) / Jacobi (C.) / Jordan (C.) / Lagrange (L. de) / Laplace (P. S. de) / Leibniz (G. W.) / Newton (I.) / Viète (F.).
Algébrique / / Déterminant / Différentielle / Fonction / Forme / Groupe / Linéaire / / Opération / / / Structure / Substitution / .

 M. B. Cantor, Vorlesungen über Geschichte der Mathematik (Leipzig, 1880-1908, 4 vol.). / T. Muir, The Theory of Determinants in the Historical Order of Development (Londres, 1906-1923, 4 vol.). / F. Klein, Vorlesungen über die Entwicklung der Mathematik im 19. Jahrhundert (Berlin, 1926-1927, 2 vol.). / F. Cajori, A History of Mathematic Notations (Chicago, 1928-1929, 2 vol.). / G. Loria, Storia delle matematiche (Turin, 1929-1933, 3 vol. ; 2e éd. Milan, 1950). / E. Carruccio, Corso di storia delle matematiche. Matematica e logica nella storia e nel pensiero contemporaneo (Turin, 1952). / R. Taton (sous la dir. de), Histoire générale des sciences (P. U. F., 1957-1964, 4 vol.). / N. Bourbaki, Éléments d’histoire des mathématiques (Hermann, 1960). / M. Daumas (sous la dir. de), Histoire de la science (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1960). / P. Dedron et J. Itard, Mathématique et mathématiciens (Magnard, 1960). / C. B. Boyer, A History of Mathematics (New York, 1968). / K. Vogel, Chiu Chang Suan Shu, Neun Bücher arithmetischer Technik (Brunswick, 1968). / H. Wussing, Die Genesis des abstrakten Gruppen Begriffes (Berlin, 1969).

algébrique sur un anneau commutatif (équation)

Relation de la forme f(α) = 0 avec

f(x) étant un polynôme dont les coefficients a0, a1, ..., ak, ... an appartiennent à un anneau A commutatif.


Résoudre une telle équation, c’est trouver dans l’anneau A ou dans un de ses sur-anneaux les éléments α vérifiant la relation f(α) = 0. Un tel élément α est une racine de l’équation f(x) = 0 ou un zéro du polynôme f(x). Il est commode, dans l’étude des équations algébriques, de se placer dans un corps commutatif comme le corps ℂ des nombres complexes ou un de ses sous-corps.
a) Pour que α soit racine de l’équation f(z) = 0, il faut et il suffit que f(z) soit divisible par z – α, c’est-à-dire que l’on puisse écrire

b) Le nombre α est racine d’ordre m (m entier naturel) de l’équation f(z) = 0 si l’on a f(z) = (z – α)m . g(z) avec g(α) ≠ 0.
Pour m = 1, α est racine simple ; pour m = 2, α est racine double ; etc. Pour que α soit racine d’ordre m de l’équation f(z) = 0, il faut et il suffit que α annule f(z) et ses m – 1, premières dérivées f ′(z), f ″(z), ..., f (m – 1)(z).
cThéorème de d’Alembert. Toute équation algébrique de degré n à coefficients réels ou complexes a, au moins, une racine dans le corps des complexes.
Il en résulte que toute équation algébrique sur le corps ℂ des complexes et de degré n, f(z) = 0, a exactement n racines et que le polynôme f(z) se décompose de façon unique sur ℂ en un produit de facteurs du premier degré. Tous ces facteurs n’étant pas nécessairement distincts, la décomposition de f(z) s’écrit

les nombres α1, α2, ..., αp étant deux à deux distincts, et les entiers naturels n1, n2, ..., np vérifiant l’égalité n1 + n2 + ... + np = n.
a appartient à ℂ.
d) Un polynôme est réductible sur un corps K s’il se décompose en un produit de polynômes de degrés moindres et à coefficients dans K. Dans le cas contraire, il est irréductible sur K. Ainsi, z2 – 3 est irréductible sur le corps ℚ des rationnels, mais est réductible sur le corps ℝ des réels, car

De même, z2 + 1 est irréductible sur ℝ, mais est réductible sur ℂ, car
z2 + 1 = (z + i) (z – i).
Il résulte du théorème de d’Alembert que tout polynôme à coefficients réels ou complexes est non seulement réductible sur ℂ, mais complètement décomposable sur ℂ. Pour les polynômes à coefficients réels, on a un résultat particulier : tout polynôme à coefficients réels est décomposable sur ℝ en un produit de polynômes du premier et du second degré. Par suite, tout polynôme à coefficients réels et de degré supérieur à deux est décomposable sur ℝ.


Résolution des équations à coefficients réels ou complexes et de degré inférieur à cinq


Équation du premier degré

Elle se met sous la forme générale az + b = 0. Elle admet une solution unique


Équation du second degré

La forme générale est
az2 + bz + c = 0, avec a ≠ 0.

a) Les coefficients a, b et c sont réels. On calcule la quantité
Δ = b2 – 4 ac,
appelée discriminant de l’équation.

Si Δ > 0, l’équation a deux racines réelles distinctes

Si Δ = 0, l’équation a une racine double réelle

Si Δ < 0, l’équation a deux racines complexes distinctes

Ces deux racines complexes sont imaginaires conjuguées.