Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cyclisme (suite)

Le demi-fond

Une course de demi-fond est une épreuve se disputant derrière des motos équipées d’un rouleau à distance réglable pour permettre de faire varier la vitesse limite susceptible d’être atteinte par les concurrents, soit par sécurité (compte tenu de l’inclinaison des virages), soit pour rendre la course plus sélective. Le coureur qui roule derrière l’abri offert par la moto et l’entraîneur est appelé stayer. Il utilise une bicyclette spéciale dont la roue avant est de moindre circonférence. Les courses derrière moto ont fait, autrefois, les beaux jours des vélodromes, le bruit, la vitesse et le danger ajoutant un attrait particulier à la qualité authentique des stayers. Depuis 1960, le demi-fond est en déclin. Les manœuvres des entraîneurs qui dirigeaient la course à leur guise ont précipité cette faillite. Il n’existe pas d’épreuves de demi-fond pour les femmes.


Autres courses

Les courses dites « à l’américaine », ainsi nommées parce qu’elles ont vu le jour aux États-Unis en 1890, constituent maintenant l’essentiel des réunions sur piste, notamment dans les vélodromes d’hiver. Ces courses sont disputées par équipes de deux coureurs se relayant. Le coureur n’étant pas en course doit toujours se tenir à la corde de mensuration. Une course à l’américaine, sur la distance classique de 100 km, est souvent courue en moins de deux heures sur les pistes rapides et exiguës des vélodromes d’hiver. Elle exige de la part des concurrents une agilité telle que les coureurs à l’américaine ont été appelés par le public les écureuils.

Les Six Jours sont une course à l’américaine. Autrefois disputées sans interruption pendant 6 jours et 6 nuits, ces compétitions ont connu un prestige équivalant au Tour de France, les vainqueurs accomplissant des distances de 4 000 à 5 000 km. Elles sont maintenant limitées à des courses de 3 ou 4 h par jour et s’inscrivent dans un programme de variétés qui leur font perdre leur ancienne signification. Parmi les grands noms des Six Jours, il faut retenir ceux de Piet Van Kempen, Oscar Egg, Gerrit Schulte, Rik Van Steenbergen, Peter Post (vainqueur de plus de 40 courses) et des Français Georges Wambst, Charles Lacquehay, Paul Broccardo et Marcel Guimbretière.


Records

Les records constituent l’activité la plus athlétique du cyclisme sur piste. Les records homologués sont les suivants : 200 m, 500 m et 1 000 m départ lancé ; 500 m, 1 000 m et 5 000 m départ arrêté. Au-delà de ces distances, des records sont parfois homologués sur la distance de 10, 20, 30 ou 40 km. Ceux-ci ne sont pourtant que des temps intermédiaires établis lors de tentatives contre le plus prestigieux de tous les records cyclistes, le record de l’heure.

Le record de l’heure a été établi en 1893 par Henri Desgrange, le créateur du Tour de France, avec la distance de 35,325 km. Le recordman actuel est le coureur professionnel belge Eddy Merckx, qui a couvert, en 1972, sur la piste en bois de Mexico, la distance de 49,431 95 km. En quatre-vingts ans, dix-sept champions seulement ont réussi à inscrire leur nom au palmarès du record le plus convoité, et parmi eux huit Français (H. Desgrange, J. Dubois, L. Petit-Breton, M. Berthet, M. Richard, M. Archambaud, J. Anquetil et R. Rivière). L’Italien Fausto Coppi, avec 45,798 km, a détenu le record pendant quinze ans, et sa performance était considérée comme inaccessible. On estime que le record de l’heure peut atteindre 50 km au cours de la prochaine décennie.

Le cyclisme, comme tous les sports mécaniques, a poussé certains hommes à atteindre la plus grande vitesse possible. Le record de la plus grande vitesse à bicyclette, obtenue derrière entraîneur, exige beaucoup plus d’audace que de valeur athlétique. Dès 1899, un Américain du nom de Charles M. Murphy avait largement dépassé la vitesse de 100 km/h sur vélocipède en roulant derrière une locomotive sur une piste en bois. Le plus entreprenant de ces recordmen insolites est le Français José Meiffret. En 1961, sur une autoroute allemande et dans le sillage d’une automobile Mercedes spécialement carénée, Meiffret a couvert un kilomètre à la moyenne de 186,625 km/h, performance à laquelle les champions cyclistes n’accordent pas une grande considération.

Vieux de cent ans, le sport cycliste traverse depuis les années 60 une crise indéniable. Son recrutement et sa popularité sont mis en cause. Il est difficile de déterminer les raisons de cette période moins faste que les précédentes. Le remplacement des nations cyclistes traditionnelles par d’autres pays nouvellement conquis peut lui redonner un nouvel essor. On avance, parfois, que le cyclisme de compétition est un sport dur et rigoureux qui n’attire plus les jeunes des pays dits « économiquement développés ». Cette explication sociologique est prise en défaut par la récente irruption sur la scène internationale d’excellents coureurs suédois et danois par exemple.

Privé de son support naturel, l’industrie de la bicyclette, qui marque le pas, le sport cycliste doit trouver une nouvelle motivation que seule la présence simultanée de plusieurs champions internationaux de haute valeur pourrait provoquer et entretenir (ce qui n’a évidemment pas été le cas de 1965 à 1975, où la domination d’E. Merckx a été écrasante). C’est la raison pour laquelle certains réformateurs, désireux de réunir et d’opposer les meilleurs cyclistes de tous les pays, souhaitent la suppression de la discrimination abusive entre amateurs et professionnels au profit d’une licence unique.

Le cyclo-cross

C’est l’abréviation de cross-country cyclo-pédestre, qui, comme son nom l’indique, est une course à bicyclette et à pied à travers la campagne. Pour respecter cette définition, le parcours doit être constitué de routes, bois, labours, prairies, déclivités, descentes rapides mais non dangereuses. La distance totale d’un cyclo-cross ne doit pas dépasser 24 km en terrains variés, à couvrir en plusieurs tours d’un circuit d’au moins 3 km pour les épreuves officielles, 1,5 km pour les autres épreuves.