Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

communisme (suite)

(Paimpol 1869 - Paris 1958). Professeur à Bordeaux, il entre bientôt dans la vie politique et est élu conseiller municipal en 1900. Conseiller municipal, il l’est de nouveau à Paris en 1912. Ses qualités d’orateur en font le délégué, à la propagande de la S.F.I.O. en 1906. Cachin est élu député du XVIIIe arrondissement de Paris en 1914. Guesdiste convaincu, il vote les crédits de guerre. En avril 1917, il participe à une délégation parlementaire en Russie envoyée par Aristide Briand, alors président du Conseil. Il devient directeur de l’Humanité en 1918 (il le restera jusqu’à sa mort). Le congrès de Strasbourg de la S.F.I.O. (févr. 1920) l’envoie à Moscou avec L. O. Frossard « pour envisager les moyens d’aboutir au rétablissement de l’unité socialiste internationale » ; ils y rencontrent Lénine, qui les convainc d’adhérer à la IIIe Internationale. Marcel Cachin est ainsi le principal artisan de la formation du P.C. au congrès de Tours (déc. 1920). Il sera membre du bureau politique du P.C. jusqu’à sa mort.

En janvier 1923, Cachin est arrêté pour avoir mené campagne contre l’occupation de la Ruhr. Il est de nouveau incarcéré à la Santé en 1924. En avril 1932, il est l’un des quatre membres français du « Comité mondial de lutte contre la guerre impérialiste ». Dès 1934, il joue un rôle de premier plan dans l’unité d’action avec les socialistes qui conduira au Front* populaire. Membre (1935) du Comité exécutif de l’Internationale, Cachin est élu sénateur en 1936.


Jacques Duclos

(Louey, Hautes-Pyrénées, 1896 - Montreuil, 1975). Apprenti à Tarbes à douze ans, il arrive à Paris à dix-sept ans comme ouvrier pâtissier. Mobilisé en 1915, il est blessé à Verdun et fait prisonnier en 1917. À l’issue de la guerre, il entre à l’Association républicaine des anciens combattants (A.R.A.C.). Il rallie le P.C. le 31 décembre 1920. Son éloquence le prédispose à une carrière parlementaire : en 1926, il est député de Paris (battant P. Reynaud). Réélu en 1928 contre Léon Blum, il est battu par Marcel Déat en 1932.

La carrière de Duclos dans le P.C. est rapide : membre du Comité central en 1926, il est au bureau politique et au secrétariat en janvier 1931. Aux côtés de Maurice Thorez et avec la confiance de l’Internationale, il remplit successivement des fonctions importantes : il est chargé de l’action antimilitariste, ce qui lui vaut poursuites et prison, puis du contrôle des Jeunesses communistes, du Service des cadres, de l’organisation et de la propagande. De nouveau député en 1936, il s’affirme l’un des principaux artisans du Front populaire. Avec Benoît Frachon, Duclos assure la réalité de la direction clandestine du P.C. de septembre 1939 à la Libération. Il préside le groupe communiste de l’Assemblée nationale de 1946 à 1958. Arrêté, en mai 1952, lors des manifestations contre le général Ridgway, il est libéré en juillet. Sénateur de la Seine (1959), il est choisi en 1969 pour être candidat du parti aux élections présidentielles.


Étienne Fajon

(Jonquières, Hérault, 1906). Sa formation d’instituteur devait le prédisposer à être pendant de longues années le responsable du travail d’éducation des écoles du P.C. En 1936, il est élu député de la Seine. En janvier 1940, il intervient à la Chambre des députés pour demander la libération de ses collègues communistes. Déchu de son mandat de député, il est emprisonné. Il est libéré de la prison de Maison-Carrée en février 1943 et fait partie de la délégation du Comité central du P.C. en Afrique du Nord. Il retrouve son siège de député à l’Assemblée nationale en 1945. Il accompagne Jacques Duclos à la première réunion du Kominform (1947) et succède en 1958 à Marcel Cachin à la direction de l’Humanité. Membre du bureau politique depuis 1945, il devient en 1969 secrétaire du Comité central.


Benoît Frachon

(Le Chambon-Feugerolles, Loire, 1893 - Les Bordes, Loiret, 1975). Fils de mineur, il est apprenti métallurgiste à treize ans. Syndiqué à seize ans, il milite au Chambon-Feugerolles, puis aux forges de Guérigny. Après la guerre, Frachon s’installe à Marseille et adhère à la S.F.I.O. en 1919. En 1922, il est de retour au Chambon-Feugerolles et devient secrétaire du syndicat des métaux et adjoint au maire. En 1924, en tant que secrétaire de l’Union départementale des syndicats de la Loire, il organise une grève des métallos à Saint-Étienne, ce qui lui vaut d’être arrêté et condamné.

Secrétaire de la région lyonnaise, Frachon entre au Comité central du P.C. en 1926. En 1929, il fait partie du secrétariat collectif du parti.

Secrétaire général de la C.G.T.U., il est l’un des artisans du Front populaire et prend personnellement en main la réunification syndicale : en mars 1936, au congrès de Toulouse, il est l’un des secrétaires de la C.G.T. réunifiée.

C’est lui qui, avec J. Duclos, exerce la réalité de la direction du P.C. dans la Résistance. Secrétaire de la C.G.T. avec Léon Jouhaux, il devient, après la scission de 1947, l’unique secrétaire général ; il sera remplacé à ce poste par Georges Séguy en 1967 et deviendra président de la C.G.T. (V. syndicalisme.)


Georges Marchais

(La Hoguette, Calvados, 1920). Ouvrier métallurgiste, il rallie le P.C. en 1947. Son ascension est rapide. Un temps permanent à la fédération de Paris, il est membre suppléant du Comité central en 1956 et du bureau politique en 1959. Secrétaire du Comité central, chargé de l’organisation en 1961 ; il est élu secrétaire général adjoint du P.C. au XIXe Congrès (févr. 1970) et secrétaire général au XXe Congrès (déc. 1972).


André Marty

(Perpignan 1886 - Toulouse 1956). Fils d’un communard condamné à mort par contumace, il entre dans la vie politique en 1918-19. Ingénieur-mécanicien à bord du torpilleur Protet, ancré au port d’Odessa, il se solidarise avec les bolcheviques et organise la révolte de la mer Noire (févr.-mai 1919). Condamné à vingt ans de travaux forcés et à la dégradation militaire en juillet 1919, il est libéré en juillet 1923. Politiquement, Marty s’éloigne des milieux libertaires auxquels il se rattachait pour adhérer au P.C. en septembre 1923. Il entre au bureau politique neuf ans plus tard. Entre-temps, il est poursuivi, arrêté, emprisonné à Clairvaux, alors même qu’il est député. En 1935, il est nommé secrétaire de l’Internationale communiste. En 1937, il est inspecteur général des brigades internationales en Espagne.