Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Alain-Fournier (Henri Fournier, dit) (suite)

 Hommage à Alain-Fournier, numéro spécial de « la N. R. F. » (Gallimard, 1930). / C. Borgal, Alain-Fournier (Éd. des Deux-Rives, 1950 ; nouv. éd., 1963). / Simone, Sous de nouveaux soleils (Gallimard, 1957). / I. Rivière, Vie et passion d’Alain-Fournier (Jaspard Polus, Monaco, 1963). / J. Bastaire, Alain-Fournier ou la Tentation de l’enfance (Plon, 1964). / J. Loize, Alain-Fournier, sa vie et « le Grand Meaulnes » (Hachette, 1968). / W. Jöhr, Alain-Fournier, le paysage d’une âme (La Baconnière, Neuchâtel, 1973).

Alaric Ier

(Perice, delta du Danube, v. 370 - Cosenza 410), roi wisigoth de 396 à 410.


Membre de la tribu des Balthes, il fut, à dix-sept ans, après la mort de son père, désigné comme chef de l’ensemble du peuple wisigoth. Théophile, évêque arien de Macédoine, l’incita, lui et les siens, à adopter l’arianisme.

Sous Théodose, en 394, Alaric passait pour être le général des Goths fédérés, et c’est à ce titre qu’il participa à la lutte contre l’usurpateur Eugène. Les Romains pensaient ne pas avoir à redouter l’ambition des chefs barbares.

Le programme d’Alaric semble avoir été, à travers la variété des attitudes successives, d’obtenir un grand commandement militaire et une province à gouverner. Déçu de n’avoir rien reçu après la mort de Théodose (395), Alaric se laissa hisser sur le pavois par ses troupes, qui firent ainsi du chef balthe un roi et qui manifestèrent leur intention de lui trouver ensuite un royaume. Il hésita à attaquer Constantinople, mais parcourut la Thrace, la Macédoine, la Thessalie. Le général romain Stilicon réussit à l’encercler, mais un ordre de l’empereur Arcadius enjoignit de laisser en paix « les armées de l’Empire ». Alaric pénétra alors en Grèce, fut courtoisement reçu à Athènes, mais saccagea Éleusis, avant de brûler Corinthe et de dévaster le Péloponnèse, dont beaucoup d’habitants furent vendus comme esclaves. Il trouva un allié de fait, à la cour de Constantinople, en la personne d’Eutrope et, pourvu du titre de maître de la milice d’Illyrie (397), put cantonner son peuple en Épire. En 401, le pays étant épuisé, il dut entraîner sa horde ailleurs. Il menaça l’Italie : l’empereur Honorius, effrayé, le détourna vers la Gaule et l’Espagne, qu’il lui abandonnait. Mais Stilicon arriva des confins de la Germanie pour barrer la route aux Wisigoths à Pollentia (Pollenza), dans les Alpes (402). Sa femme et ses enfants étant tombés aux mains de l’ennemi, Alaric s’enfuit vers l’Étrurie. Stilicon négocia et lui renvoya les siens. L’année suivante, Alaric manqua de se faire enfermer dans Vérone, puis regagna l’Illyrie. À l’instigation de Stilicon, l’empereur lui promit un gouvernement dans les Balkans, puis 4 000 livres d’or. Mais Stilicon mourut (408), et ses soldats barbares allèrent grossir les effectifs d’Alaric, tandis que les promesses de l’empereur étaient oubliées.

Alors, Alaric marcha sur Rome, qu’il assiégea. On acheta sa retraite en lui promettant 5 000 livres d’or, 30 000 livres d’argent, 4 000 tuniques de soie, 3 000 toisons teintes en pourpre, 3 000 livres d’épices. De nombreux Barbares esclaves à Rome furent libérés et procurèrent un renfort à Alaric, qui recevait, vers le même moment, d’autres troupes amenées de Pannonie par un sien parent. Les légions romaines, rencontrées par la horde barbare entre Rome et Ravenne, tombèrent dans une embuscade (409) : nouvelles négociations, laborieuses, sans issue, le roi wisigoth demandant toujours un grand commandement et une province. Alaric reprit le siège de Rome. N’ayant pas l’ambition de revêtir la pourpre qu’Honorius terrorisé lui aurait proposé de partager, il s’entendit avec le sénat romain contre l’empereur, imposant la désignation d’un empereur fantoche, Attale. Or, celui-ci ne se mit pas à la disposition d’Alaric : ni puissant ni populaire, il prétendit remettre tout seul de l’ordre dans les affaires de l’État. Sur ces entrefaites, le ravitaillement en blé et en huile se trouva interrompu par une Afrique qui venait de se rendre indépendante. Alaric, dans l’embarras, négocia encore, mais sans succès, avec Honorius. Il dut de nouveau assiéger Rome, où il entra, peut-être par traîtrise, le 24 août 410. La ville fut pillée trois jours durant. Rome ne se releva pas de ce saccage : ses habitants s’exilèrent en masse, les uns avant le siège, les autres après, et la ville demeura dépeuplée pour des siècles. La chute de Rome était un symbole, mais elle n’apportait à Alaric rien de ce dont il avait rêvé. Celui-ci gagna l’Italie méridionale, qu’il dévasta selon son habitude. Il mourut à Cosenza, après avoir projeté de débarquer en Afrique.

Alaric n’avait pas réalisé son ambition de général romain et n’avait pu être que le chef d’une bande dévastatrice. Du moins eut-il la sépulture grandiose en honneur chez son peuple : on détourna provisoirement le cours du Busento pour l’ensevelir au fond du lit fluvial, avec ses trésors. Les captifs qui avaient accompli ce travail furent mis à mort.

Son successeur, Athaulf (410-415), réussit à s’entendre avec Honorius et emmena les Wisigoths dans l’Italie.

Alaric II régna sur les Wisigoths établis en Espagne de 484 à 507, date à laquelle il fut vaincu et tué par Clovis.

R. H.

➙ Arius / Barbares / Goths / Illyrie / Rome / Wisigoths.

Alaska

État des États-Unis, à l’extrémité nord-ouest de l’Amérique du Nord ; 1 518 769 km2 ; 302 000 hab. Capit. Juneau.



Le milieu naturel

Éloigné des grands centres de peuplement nord-américains et asiatiques, handicapé par la rigueur de son climat, occupé par des populations peu évoluées (Esquimaux, Aléoutes, Indiens), l’Alaska a fait longtemps figure de contrée isolée, inaccessible. Il n’attira d’abord les Blancs que par la richesse de sa faune marine (phoques, saumons), puis par ses gîtes aurifères. Aujourd’hui, sa position stratégique constitue un facteur important de développement. Ses gisements de pétrole lui promettent l’avenir d’un grand producteur d’hydrocarbures.