Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

coefficients thermodynamiques (suite)

Il convient de mentionner également les coefficients élastiques utilisés en thermodynamique :
coefficient de dilatation relative à pression constante ; coefficient d’augmentation relative de pression à volume constant ; et les coefficients de compressibilité,

entre lesquels existe la relation dite « de Reech » :
celle-ci montre que le rapport des pentes des courbes isentropique et isotherme est, en chaque point pour un fluide, égal au rapport γ de ses chaleurs massiques.

R. D.

Cœlacanthe

Poisson crossoptérygien marin, du sous-ordre des Actinistiens, de la famille des Cœlacanthidés.


Il fut décrit pour la première fois en 1938 par le professeur James Leonard Brierley Smith, de Grahamstown (Afrique du Sud), alors qu’on considérait la sous-classe entière des Crossoptérygiens comme éteinte depuis la fin du Crétacé, c’est-à-dire depuis au moins 80 millions d’années.


Historique

Le premier exemplaire de Cœlacanthe fut capturé en mer, au large de l’embouchure du fleuve Chalumna, et remis par les pêcheurs, qui n’en avaient jamais vu de semblable, à miss Courtenay-Latimer, conservateur du musée d’East London, le 23 décembre 1938. Le professeur J. L. B. Smith, ichtyologiste sud-africain de renommée internationale, le décrivit sous le nom de Latimeria chalumnae. Cet exemplaire était en fort mauvais état et ne permit pas une étude scientifique correcte. Le professeur Smith dut attendre décembre 1952 pour qu’eût lieu la capture du second spécimen, pris à Anjouan (archipel des Comores), mais qui fut malheureusement aussi mal conservé que le précédent. L’Institut de recherches scientifiques malgache, alors dirigé par le professeur J. Millot, organisa avec l’Administration des Comores un plan de conservation et d’acheminement rapide des exemplaires pêchés ; un Poisson en bon état fut récolté dès 1953, suivi de nombreux autres, si bien que cet animal, tout en restant rare, est bien représenté dans les musées. Il y en a dix-huit exemplaires à Paris, un à Nantes et vraisemblablement une dizaine de plus dans le reste du monde. Tous furent capturés lors de l’été austral, entre septembre et avril.


Description

Les Cœlacanthes sont des Poissons de grande taille, mesurant jusqu’à 1,70 m et pesant 80 kg. La coloration générale est bleuâtre, parsemée de taches irrégulières rosées. Le corps est massif, trapu, un peu semblable à celui des Mérous. Les écailles sont épaisses, de grande taille et ornementées de fines épines rayonnantes. Leur structure est « cosmoïde », caractéristique des Crossoptérygiens et des Dipneustes fossiles. À l’exception de la première dorsale, les nageoires sont fortement pédonculées, structure que traduit le terme de Crossoptérygiens. La caudale est symétrique et n’a pas changé depuis les Cœlacanthidés du Crétacé : les lobes dorsal et ventral sont égaux, et l’axe squelettique se poursuit jusqu’à l’extrémité du corps en un prolongement en palette tout à fait caractéristique.

Le squelette montre les mêmes particularités que chez les Cœlacanthidés fossiles, avec, toutefois, une régression nette de l’ossification ; la colonne vertébrale est essentiellement constituée par la corde dorsale, formée d’un gros tube creux rempli de liquide ; les vertèbres sont limitées aux arcs ventraux, cartilagineux, et aux arcs dorsaux, à faible ossification ; le squelette des nageoires paires est formé par l’empilement, sur un seul axe, de quatre articles cartilagineux, le dernier portant les radiaux.

Quelques particularités de l’anatomie peuvent être rapidement citées : l’encéphale est très petit et n’occupe guère que le centième de la cavité cérébrale, par ailleurs emplie de graisse ; le cervelet est bien développé ; les hémisphères cérébraux sont du type inversé, ce qui éloigne les Cœlacanthes des autres Poissons osseux actuels, mais les rapproche des Tétrapodes. La bouche est large et tapissée de dents coniques, en rapport avec le régime alimentaire du Cœlacanthe, qui est un prédateur ; l’intestin comporte, comme chez toutes les formes primitives, un repli spiral net, analogue à celui des Sélaciens et des Esturgeons. L’appareil respiratoire est constitué de quatre paires de branchies hyoïdiennes ; à la partie postéroventrale du pharynx, un long tube atrophique et rempli de tissu adipeux doit être interprété comme le reste d’un poumon que possédaient les Crossoptérygiens fossiles.


Écologie

Alors que les Crossoptérygiens étaient largement répandus à l’ère paléozoïque, il semble que les Cœlacanthes actuels, formes survivantes ou « fossiles vivants », soient confinés à la région comorienne. Ce sont des Poissons benthiques, vivant au voisinage immédiat du fond sous-marin, dans la zone bathyale (entre 200 et 1 000 m de profondeur). Ils fuient la lumière et ne survivent pas en surface, probablement plus en raison de l’élévation de température (de 13 à 26 °C environ) que par suite de la décompression. Il s’agit vraisemblablement d’animaux sédentaires, bondissant sur les proies qu’ils guettent à l’affût, mais peu capables de nage soutenue. Les proies semblent constituées uniquement de petits Poissons, en particulier un Poisson-lanterne long de 4-5 cm, riche en organes lumineux, Diaphus metopoclampus. On ne sait rien encore de la reproduction des Cœlacanthes ; les seuls adultes matures capturés sont des mâles.

On peut considérer la découverte du Cœlacanthe comme un des événements scientifiques majeurs du xxe s. dans le domaine de la zoologie.

R. B.

 J. L. B. Smith, Old Fourlegs. The Story of the Cœlacanth (Londres, 1958 ; trad. fr. À la poursuite du Cœlacanthe, Plon, 1960). / J. Millot et J. Anthony, Anatomie de « Latimeria chalumnae » (C. N. R. S., 1958-1965 ; 2 vol.).

Cœlentérés

Groupe d’animaux, marins pour la plupart, que l’on répartit actuellement en deux embranchements distincts : les Cnidaires (9 000 espèces), où l’on trouve des formes d’aspect très varié (Hydres, Méduses, Corail, Madrépores, Gorgones) ; et les Cténaires, qui ne réunissent que 80 espèces (Béroés, Cydippes, Cestes) et qui sont traités à part.