Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chypre (suite)

Préoccupés désormais de réaliser l’Enôsis (union avec la Grèce), les Chypriotes multiplient les manifestations antibritanniques. En 1931, le Conseil législatif est donc supprimé, mais, en raison de leur participation active à la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne propose aux Chypriotes un statut beaucoup plus libéral en 1947. Celui-ci est rejeté par la population, qui, par le plébiscite du 15 janvier 1950, manifeste sa volonté de redevenir grecque à une écrasante majorité. Sous la direction de l’E. O. K. A. (Organisation nationale des combattants cypriotes) du général Gheorghios Ghrívas († 1974), une guerre civile se développe (1955-1959). À la suite de la signature des accords helléno-turcs de Zurich (11 févr. 1959) et anglo-helléno-turcs de Londres (19 févr. 1959), ce conflit n’aboutit pourtant pas à l’Enôsis, mais à l’indépendance, qui est proclamée le 16 août 1960, la Grande-Bretagne maintenant ses bases militaires. La Constitution impose la présence conjointe à la tête de l’État d’un président grec (Mgr Makários) et d’un vice-président turc (Fazil Küçük).

Membre de l’O. N. U. en 1960, intégrée au Commonwealth britannique en 1961, Chypre est ensanglantée par les conflits qui éclatent entre ses deux ethnies en 1963, qui entraînent l’intervention des forces de l’O. N. U. En juillet 1974, la garde nationale, formée d’éléments inspirés par le régime autoritaire d’Athènes, fomente un coup d’État et Mgr Makários se réfugie à l’étranger. La Turquie intervient alors militairement et occupe toute la partie nord-est de l’île.

Mgr Makários revient au pouvoir dans le secteur grec en décembre 1974, mais une partition de fait résulte de la création unilatérale d’un « État fédéral turc » en juin 1975. Dans le Sud, Spyros Kyprianou devient président de la République après la mort de Makários (1977).

P. T.

➙ Bronze (âge du) / Byzantin (Empire) / Créto-mycénien (art) / Croisades / Gênes / Latins du Levant (États) / Ottoman (Empire) / Templiers / Venise.

 L. de Mas-Latrie, Histoire de l’île de Chypre sous le règne des princes de la maison de Lusignan (Imprimerie nationale, Firmin-Didot, 1852-1861 ; 3 vol.). / E. Oberhummer, Die Insel Cypern, eine geschichtliche Landeskunde (Munich, 1903). / N. Iorga, France de Chypre (Les Belles-Lettres, 1931 ; 2e éd., 1966). / C. F. A. Schaeffer, Missions en Chypre, 1932-1935 (Geuthner, 1937). / G. F. Hill, A History of Cyprus (Cambridge, 1940-1952 ; 4 vol.). / R. Grousset, l’Empire du Levant (Payot, 1946 ; 2e éd., 1949). / D. Christodolou, The Evolution of the Rural Land Use Pattern in Cyprus (Bude, 1959). / A. J. Meyer et S. Vassiliou, The Economy of Cyprus (Cambridge, Mass., 1959). / Notes et études documentaires, la République de Chypre (La Documentation française, 1961). / A. Emilianidès, Histoire de Chypre (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 3e éd., 1969). / J. Richard, Chypre sous les Lusignan (Geuthner, 1962). / A. Papageorghiu, Masterpieces of the Byzantine Art of Cyprus (Nicosie, 1966). / M. Sacopoulo, Chypre d’aujourd’hui (Maisonneuve et Larose, 1966). / V. Karageorghis, Chypre (Nagel, 1968). / L. Princet et N. Athanassiou, Chypre (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1969).

cicatrisation

Processus qui aboutit à la solidarisation des berges d’un tissu vivant après sa section (incision au bistouri) ou sa destruction partielle, que la cause en soit externe (plaie) ou interne (infarctus).


Tous les tissus sont susceptibles de cicatriser, mais il importe de bien saisir que le processus n’aboutit pas nécessairement à leur régénération. La cicatrisation est un mécanisme de réparation et parfois de reconstitution. C’est grâce à cette capacité des tissus de s’unir à nouveau après leur destruction partielle que la chirurgie et la guérison des multiples plaies survenant au cours de la vie courante sont possibles.


Phases de la cicatrisation

Les processus de cicatrisation ayant été particulièrement étudiés au niveau de la peau, c’est à ce type de tissu que l’on fera dorénavant allusion.

La cicatrisation spontanée se déroule en cinq phases :
— période initiale de latence ;
— prolifération du tissu granuleux (conjonctif) ;
— épithélialisation ;
— contraction des berges de la perte de substance ;
— formation du tissu cicatriciel.

La période initiale est celle qui correspond, après cessation de l’hémorragie, à la formation du caillot sanguin fibrineux. Une période de latence s’installe avant l’apparition de la prolifération tissulaire ; sa raison en demeure inconnue.

Classiquement, la formation du tissu conjonctif précède l’épithélialisation ; en réalité, ces deux processus, légèrement décalés dans le temps, évoluent ensemble.

La prolifération du tissu granuleux ainsi que celle du tissu épithélial dépendraient de la diminution du taux de concentration d’une substance qui normalement inhibe l’activité reproductrice des cellules.

Il apparaît que le taux de cet inhibiteur est tel, au niveau de l’hypoderme et des follicules pileux, qu’il interdit toute activité mitotique. Sa diminution, à l’occasion d’un traumatisme, libérerait une potentialité de reproduction cellulaire importante.

Le problème de la contraction des berges de la plaie est loin d’avoir été totalement résolu, tant dans la connaissance de son siège (tissu granuleux ou périphérie de la plaie) que dans son mécanisme : c’est en tout cas une certitude, parfois même utilisée en thérapeutique, comme dans le traitement des fistules anales par excision. Cette contraction apparaît toujours avec quelques jours de retard, mais elle se fait ensuite très rapidement.

La cicatrice ainsi obtenue dans un délai habituel de quinze jours va ensuite évoluer pendant plusieurs mois. Initialement, la zone cicatricielle est linéaire, souple, pâle, relativement apparente ; la cicatrice est insensible. Vers le deuxième mois, on assiste souvent à une flambée conjonctive, la ligne de suture devient beaucoup plus visible, rouge, saillante et souvent le siège de picotements. Plus tard, après le troisième mois, tout rentre dans l’ordre, la cicatrice pâlit, s’efface, la sensibilité normale revient et la marque peut devenir tout à fait invisible.

Le délai minimal avant de pouvoir juger de l’aspect définitif d’une cicatrice est de six mois. Il importe de bien savoir que jamais le néo-tissu n’est identique au précédent. Il y a toujours des différences histologiques ; celles-ci sont souvent minimes et sans conséquence fonctionnelle, mais parfois au contraire il peut persister un tissu fibreux important.