Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chimpanzé (suite)

Évolution psychique

De nombreux biologistes ont fait des études et des observations sur le développement des facultés intellectuelles du Chimpanzé, en élevant un enfant avec un jeune Singe de même âge. Toutes les expériences ont montré que le jeune Singe évolue d’abord beaucoup plus vite que l’enfant, mais que, à partir de 18 mois, l’enfant le dépasse pour toujours. Le Chimpanzé n’évolue plus du tout.


Usage d’un outil

Le Chimpanzé a prouvé qu’il avait une certaine habileté. Il est capable de planter un clou avec un marteau, mais il lui faut pour cela faire un apprentissage ; il peut lancer une grosse pierre dans la direction d’un assaillant, ou même ramasser un bâton pour se défendre d’un attaquant, Panthère ou Singe Cynocéphale. Il est même capable de cueillir dans un arbre une petite tige, dont il arrache les feuilles. Il introduit cette tige dans les trous des termitières, retire la tige et mange les Termites qui y adhèrent.


Les sons

Le Chimpanzé peut émettre des sons : des cris de joie, des cris de fureur, des cris d’effroi. On a voulu à plusieurs reprises y reconnaître un langage. Il est difficile de se prononcer à ce sujet. Ce qui est certain, pour l’instant tout au moins, c’est que personne n’a encore pu apprendre un mot humain à un Chimpanzé.

Toutes ces expériences montrent, cependant, que ces animaux sont capables d’un mécanisme intellectuel qui est loin d’être négligeable.

P. B.

➙ Animal.

 R. M. et A. W. Yerkes, The Great Apes (New Haven, 1929). / P. Rode, les Primates de l’Afrique (Larose, 1937). / A. Urbain et P. Rode, les Singes anthropoïdes (P. U. F., 1946). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. XVII : les Mammifères (Masson, 1955).

Chine

En chin. Zhonghua Renmin Gongheguo (Tchong-houa jen-min kong-he-kouo), État de l’Asie, le plus peuplé du monde ; environ 800 millions d’habitants (estimation non officielle) ; 9 550 000 km2. Capit. Pékin.
La République populaire de Chine s’étend sur deux domaines géographiques très différents : à l’ouest, sur l’Asie centrale et la haute Asie, sèches ; à l’est, sur l’Asie extrême-orientale, domaine de la mousson (v. Asie de la mousson). La limite de la Chine occidentale et de la Chine orientale est jalonnée grossièrement par le rebord du plateau mongol (Grand Khingan, Yinshan [Yin-chan], Helanshan [Hö-lan-chan]), les Alpes du Sichuan (Sseu-tch’ouan) et les montagnes du Yunnan occidental.


Le milieu naturel


Le relief

La Chine occidentale est occupée dans toute sa partie sud par une énorme masse de très hautes terres, dépassant fréquemment 6 000 m, la haute Asie, dont le rôle climatique est fondamental, car elle prive l’Asie centrale de toute influence méridionale. Ce bloc de hautes terres est également appelé plateau du Tibet. En réalité, il s’agit de chaînes de direction grossièrement O.-E., à peu près parallèles à l’Himālaya. Ce sont, du sud au nord, le Transhimālaya, séparé du Grand Himālaya par la remarquable coupure jalonnée par les vallées de l’Indus et du Cangpu (Ts’ang-p’ou) [Brahmapoutre], et les Kunlun (K’ouen-louen) ; entre ces deux chaînes, le paysage de plateau est le mieux réalisé, bien que les chaînons courts ne manquent pas ; le trait dominant est cependant la présence de nombreux lacs, aux eaux fortement minéralisées (le « Tibet lacustre »).

Ces hautes montagnes sont froides, mais sèches : de ce fait, les glaciers, en dépit de l’altitude, sont relativement peu importants.

Au nord des Kunlun, le pays devient réellement désertique. De nouvelles chaînes O.-E. isolent entre elles des dépressions. La chaîne des Nanshan (Nan-chan) est toutefois incurvée vers le nord ; entre les Kunlun et les Nanshan s’étend, vers 3 000 m, le Tsaidam, dépression salée ; les Nanshan, à leur extrémité orientale, enferment entre deux branches la cuvette du Koukou Nor ou Qinghai (Ts’ing-hai) [à plus de 3 000 m] et son vaste lac. La grande chaîne du Tianshan (T’ien-chan), elle aussi O.-E., approche 7 500 m. Entre cette dernière et les Nanshan est presque complètement enfermée la cuvette du Tarim, beaucoup plus basse (de 1 000 à 1 200 m en moyenne) ; le climat est ici désertique, l’air est d’une extrême sécheresse, mais les contrastes thermiques sont très accusés. La cuvette du Tarim est occupée par un désert de sable, le Takla-makan ; la rivière Tarim, que les dunes ont rejetée vers le nord, au pied du Tianshan, va se perdre dans les marécages du Lob Nor. À son extrémité orientale, le Tianshan se divise en deux et enserre la dépression de Tourfan, à une altitude inférieure à celle de la mer ; les températures y sont très contrastées (– 5 °C en janvier ; 35 °C en juillet). Enfin, entre le Tianshan et l’Altaï (presque entièrement en République populaire de Mongolie), s’étend la cuvette de Dzoungarie, où les pluies sont inférieures à 100 mm.

Au nord-est des Nanshan, la République populaire de Chine ne possède plus que la partie méridionale de l’immense plateau mongol (la « Mongolie-Intérieure »), très monotone, relevé seulement sur ses franges orientales.

Le plateau mongol et la cuvette du Tarim correspondent sans doute à des portions de « socles », à de très anciennes terres qui n’ont plus subi de plissement depuis le Précambrien et ont été complètement arasées ; ces terrains sont masqués par des basaltes oligocènes et miocènes et par les sables du Gobi en Mongolie, par de très grandes épaisseurs d’alluvions dans le Tarim. Toutes les montagnes, au contraire, résultent de plissements : l’Altaï et le Tianshan ont été ébauchés au Calédonien, les Nanshan et les Kunlun peut-être à l’époque hercynienne ; mais partout le rôle déterminant a été l’orogenèse himalayenne, notamment ses derniers mouvements plio-pléistocènes, qui ne sont d’ailleurs pas terminés. Tous les massifs montagneux ont été repris dans le mouvement et, au moins, soulevés ; le soulèvement a été très rapide (de 13 à 14 cm par an pendant les 10 000 ans de l’époque glaciaire), provoquant une érosion très brutale et d’énormes accumulations d’alluvions dans les dépressions de piedmont et d’intermont (plusieurs milliers de mètres). Par ailleurs, les formes de relief sont, en grande part, le résultat d’une érosion en climat aride : désagrégation mécanique des roches, érosion éolienne. Enfin, toute cette immense région est un secteur d’endoréisme dominant.