Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chan-tong (suite)

Par sa position, le Shandong bénéficie des meilleures conditions climatiques de la Chine du Nord ; une amplitude annuelle des températures relativement modérée : moyenne de juillet, 25 °C ; moyenne de janvier, – 2 °C (guère inférieure à 0 °C dans la péninsule) ; des précipitations assez abondantes (de 550 mm au nord-ouest à 750 mm au sud-est), mais qui, comme dans toute la Chine du Nord, se déversent surtout en été, l’hiver et le printemps étant marqués, comme dans les provinces voisines, par une longue période de sécheresse.

La partie occidentale du Shandong est un des plus anciens foyers de peuplement de la Chine, site d’une des premières cultures néolithiques chinoises (poterie noire de Longshan [Long-chan] à l’est de Jinan [Tsi-nan]), siège, au cours des siècles qui précédèrent la formation de l’empire, de plusieurs États de première importance, dont le royaume de Lu (Lou), au sud des Taishan (T’ai-chan), où naquit Confucius en 551 av. J.-C. C’est aujourd’hui la province chinoise la plus peuplée après le Sichuan (Sseu-tch’ouan) qui est quatre fois plus étendu, et les densités rurales y sont considérables : plus de 300 habitants au kilomètre carré pour l’ensemble et plus de 600 dans les plaines, qui ne représentent que 40 p. 100 du territoire de la province. Aussi la colonisation agricole de la Mandchourie, effectuée au début du siècle, fut-elle essentiellement le fait d’émigrants du Shandong, et c’est encore dans cette province que la Chine populaire recrute d’importants contingents pour la mise en valeur des terres vierges du Heilongjiang (Hei-long-kiang).

Le Shandong tient une place éminente dans la production agricole chinoise : les sols sableux des collines occidentales et surtout du sud-est et de l’est de la péninsule fournissent le tiers de la production d’arachides, et une remarquable mise en valeur des basses pentes en terrasses sèches fait du Shandong le premier producteur chinois de patates douces (associées ici au maïs). L’élevage du ver à soie « sauvage » (sur feuilles de chêne — Quercus serrata — et non de mûrier) et une riche production de fruits (pommes de Yantai [Yen-t’ai], poires de Laiyang [Lai-yang], cerises, pêches, etc.) font la réputation traditionnelle des collines du Shandong. Le blé (4 Mha) et le soja (2 Mha) occupent près des deux tiers des terres cultivées des plaines, où le tabac — essentiellement dans le corridor de Jiaolai (Kiao-lai), souvent en rotation avec le blé — et le coton (principalement dans le delta du fleuve Jaune) sont les deux grandes cultures industrielles (respectivement 600 000 et 800 000 ha).

Le développement de l’irrigation est une des tâches essentielles entreprises dans cette province : au cours du seul hiver 1955, 1 500 000 puits auraient été forés dans la plaine occidentale, et les surfaces irriguées en permanence seraient passées au total de 390 000 ha en 1948 à environ 1 Mha en 1957, permettant notamment l’extension de la culture du coton et celle de la double récolte céréalière annuelle (blé d’hiver, maïs en été sur 20 p. 100 des terres cultivées).

Les massifs du Shandong renferment une assez grande variété de ressources minérales : gîtes d’or dispersés dans les basses terres de l’est, notamment à Chaoyuan (Tch’ao-yuan) ; plomb et zinc des collines de la péninsule ; minerai de fer de Jinlingzhen (Kinling-tchen) près du Taishan (T’ai-chan) et surtout charbon (2 milliards de tonnes de réserves). Les principaux bassins en exploitation se situent de part et d’autre du Taishan (T’ai-chan) : au nord, les houillères de Boshan (Po-chan) et de Zichuan (Tseu-tch’ouan), qui constituent depuis 1954 le district urbain de Zibo (Tseu-po), produisent plus de 5 Mt de charbon bitumineux et de charbon à coke, et, au sud, les houillères de Zaozhuang (Tsao-tchouang), parmi les plus modernes de Chine, produisent plus de 2 Mt de charbon à coke.

Avec 1 200 km de côtes offrant d’excellents abris à plus de 70 ports de pêche, le Shandong est au second rang en Chine après le Guangdong (Kouang-tong) par le tonnage de ses prises (crevettes, crabes, soles, maquereaux, etc.). La pêche constitue l’activité essentielle de Weihaiwei (Wei-hai-wei), ancienne base navale britannique, et de Yantai (Yen-t’ai) [120 000 hab. en 1953], où le développement d’un important secteur d’industries alimentaires a été favorisé par sa liaison ferroviaire à la ligne Qingdao - Jinan (Ts’ing-tao - Tsi-nan), réalisée en 1955.

La magnifique baie de Jiaozhou (Kiao-tcheou), cédée à l’Allemagne en 1898 puis au Japon en 1914, restituée à la Chine en 1922, a fait de Qingdao (Ts’ing-tao) le second port de la Chine du Nord et la plus grande ville du Shandong (1 200 000 hab. en 1958). Aux importantes industries textiles et alimentaires (produit de la pénétration étrangère au Shandong) est venu s’ajouter au cours du premier plan quinquennal tout un ensemble d’industries métallurgiques et mécaniques (première usine de locomotives de fabrication entièrement chinoise).

L’activité de Qingdao (Ts’ing-tao) a longtemps éclipsé celle de Jinan (Tsi-nan), la capitale administrative de la province, qui restait essentiellement un centre de batellerie fluviale et de transformation de la production agricole des plaines du Shandong. C’est depuis 1955-1958 une des grandes villes industrielles de la Chine du Nord (680 000 hab. en 1953, plus d’un million actuellement) par la création d’importantes industries mécaniques (machines-outils, camions 8 t « Fleuve-Jaune ») et textiles.

P. T.

chapelle musicale

Groupe de musiciens attachés au service d’un lieu de culte, d’un pape ou d’un prince.



Généralités

Ce n’est qu’au viie s. (679) qu’apparaît le terme bas-latin de cappella, petite cape, dérivé de cappa, la chape, qui désigna d’abord le capuchon, puis par extension le manteau, et qui s’est restreint au sens de « manteau ecclésiastique ». Cette « petite chape » est la relique vénérée du manteau de saint Martin de Tours, que les rois mérovingiens emportaient avec eux dans tous leurs déplacements. De l’objet, on passa à l’endroit où on le gardait. Durant le viiie s., la relique vint en la possession du maire du palais carolingien, et l’on appela chapelains les ecclésiastiques chargés de sa garde.