Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Afrique du Sud (république d’) (suite)

La pêche

Elle s’est développée surtout depuis la Seconde Guerre mondiale, principalement dans la région du Cap et sur la côte du Namib, où le plateau continental prend un particulier développement. Aux principaux ports (Saldanha Bay, Saint Helena Bay, Le Cap) sont associées des conserveries, en particulier pour la sardine et la langouste.


L’extraction minière

Elle revêt une importance exceptionnelle en raison de la richesse du sous-sol. Plus de cinquante espèces minérales y sont exploitées, pour une valeur qui a dépassé en 1972 la somme de 1 500 millions de rands.

L’or est de beaucoup la plus importante, puisqu’il représente en valeur 70 p. 100 du total de la production minière de la République et 80 p. 100 de la valeur de la production d’or des pays non communistes. En 1971, la production a été de 976 291 kg, ce qui représentait, en valeur, plus de 800 millions de rands.

L’or est exploité dans le bassin du Witwatersrand, qui renferme des conglomérats aurifères précambriens, où l’or est associé à la pyrite de fer et à l’uranite détritique. La teneur varie entre quelques grammes et 25 g à la tonne. Ces conglomérats sont disposés en couches interstratifiées dans le Précambrien, qui forme dans le bassin du Witwatersrand un grand synclinal allongé de l’est à l’ouest sur 180 km et large de 70 km. Pour l’extraction, il a fallu creuser des puits et des galeries de mines, souvent très profondes, d’où l’on remonte le minerai pour le concasser, le broyer, le lessiver afin de provoquer la concentration du métal ou le fixer par des procédés chimiques. La découverte du gisement, en 1884, a été à l’origine de la création de Johannesburg, mais, depuis, l’exploitation s’est largement étendue à l’ouest, vers Roodepoort, Krugersdorp, Randfontein, et à l’est, vers Germiston, Benoni, Brakpan, Springs. L’ensemble constitue la région du Witwatersrand, véritable conurbation, groupant plus de 3 millions d’habitants, et principale région industrielle de la République.

La nature du gisement explique son exploitation par de grosses sociétés, à capitaux surtout anglo-saxons. Sept grands groupes financiers se partagent les trois cents exploitations. Un certain nombre de vieilles mines, en particulier à Johannesburg, où la teneur était tombée au-dessous de 5 g (limite moyenne de la rentabilité), ont été abandonnées. Les hauts terrils d’un blanc éblouissant sont maintenant entourés par la croissance urbaine, créant un paysage très particulier. De nouvelles mines se sont alors ouvertes dans le Far West Rand, vers l’État d’Orange, donnant 11 à 14 g à la tonne.

Entre 1944 et 1945, on découvrit que les nouveaux gisements (de même que les anciens déblais) renfermaient de l’oxyde d’uranium. Un accord fut conclu en 1950 avec la Grande-Bretagne et les États-Unis pour l’extraction de l’uranium. Celui-ci doit être fourni à ces États grâce à l’installation de vingt-trois usines, représentant 50 millions de livres d’investissement. En 1967, les exportations d’uranium s’élevaient à 5 000 t.

Un des principaux problèmes de l’exploitation des mines du Witwatersrand est celui de la main-d’œuvre. L’exploitation minière y emploie actuellement 350 000 personnes, dont 300 000 Noirs, qui sont logés dans les compounds, vastes cités de petites maisons ou de baraques disposées en grands ensembles géométriques entre les hautes buttes des terrils. Un organisme commun se charge du recrutement de cette main-d’œuvre, originaire en grande partie du Lesotho, du Natal ou du Mozambique ; l’engagement se fait par contrat de dix-huit mois en moyenne et assure le transport, le logement et la nourriture.

Le diamant a été découvert en 1866 sur la rivière Orange, près de Hopetown. Il se trouve dans les pipes de kimberlite, qui sont d’anciennes cheminées volcaniques d’âge crétacé, d’un diamètre de 25 à 760 m. L’exploitation, tant dans la région de Kimberley qu’à Pretoria, consiste à vider l’ancienne cheminée à ciel ouvert de son contenu, d’où est extrait le diamant. Cette exploitation, d’abord partagée entre quatre groupes principaux, a été reprise en totalité par la De Beers à partir de 1888.

Après une chute liée à la crise de 1930-1932, durant laquelle toutes les mines de la De Beers furent fermées, la production remonta à 249 000 carats en 1939 et atteignit 2 590 000 carats en 1960. La mine « Premier » de Pretoria (avec les gisements du Namib) fournit l’essentiel de la production (8,1 millions de carats en 1970, pour une valeur de 75 millions de rands, ce qui place l’Afrique du Sud [avec la Namibie*] en tête de la production mondiale).

La république d’Afrique du Sud possède les plus importants gisements de charbon de l’Afrique, inclus dans les couches du Karroo du Nord, de l’est du Transvaal et du nord-ouest du Natal. Les principaux bassins charbonniers sont ceux de Middelburg et de Witbank, à l’est de Johannesburg, et ceux de Newcastle, d’Utrecht, de Dundee et de Vryheid, dans le nord-ouest du Natal. L’exploitation se fait souvent à ciel ouvert, tout au moins au Transvaal. Les réserves sont estimées à 76 milliards de tonnes, dont 70 milliards au Transvaal. La production a plus que doublé depuis 1948, passant de 26 à 65 Mt. La plus grande partie du charbon est utilisée sur place, surtout pour les centrales thermiques, les chemins de fer, les industries du Witwatersrand et de la région de Durban ; une faible partie est exportée par Durban et Lourenço Marques (Mozambique).

Le cuivre est exploité à Steinkopf, au Namaqualand (exportation par Port Nolloth), et à Messina, dans le nord du Transvaal, la production a été de 180 000 t en 1974. Les réserves de minerai de fer sont très importantes (plus de 5 milliards de tonnes, dont 125 millions à 60 p. 100 de teneur). La production a été de 6,4 Mt en 1974.

Le platine et le chrome sont extraits à Rustenburg, et le chrome à Lydenburg, au Transvaal. Le manganèse provient de Postmasburg, dans le nord de la province du Cap (les réserves atteignent 1 milliard de tonnes, et la production, en majeure partie exportée, est d’environ 1,4 Mt par an). Il faut citer aussi l’étain, exploité à Potgietersrust (ou Potgietersrus), dans le nord du Transvaal, et l’amiante, exploitée dans l’est du Transvaal (production avoisinant 300 000 t, ce qui place l’Afrique du Sud juste après le Canada et l’U. R. S. S.) ; de nombreux autres produits miniers sont exploités, parmi lesquels le plomb, l’antimoine, etc.