Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Afrique du Sud (république d’) (suite)

Un produit, pourtant essentiel à toute économie moderne, manque en Afrique du Sud : c’est le pétrole. Toutes les prospections pétrolières, en particulier dans la province du Cap (et dans la Namibie), sont restées jusqu’à maintenant vaines. Néanmoins, grâce au charbon, l’économie sud-africaine tente de pallier cette carence, au moins partiellement, par la fabrication industrielle de pétrole synthétique.


Les industries

Le développement industriel est l’un des aspects majeurs de l’économie contemporaine. Il s’exprime par l’augmentation rapide du nombre des travailleurs industriels (66 000 en 1912, près de 500 000 en 1946 et près de 1 million aujourd’hui).

Pour cette industrialisation, la république d’Afrique du Sud dispose d’une main-d’œuvre noire abondante, d’importantes ressources en charbon (en particulier en charbon à coke, permettant la sidérurgie) et d’énergie électrique thermique et hydraulique (la part de l’énergie hydraulique ira en croissant avec la réalisation progressive du projet Orange).

Quatre grandes régions industrielles peuvent être distinguées. La première, et de beaucoup la plus importante, est le Transvaal, incluant le Witwatersrand, qui possède l’éventail industriel le plus complet, avec, en particulier, l’industrie lourde (hauts fourneaux et aciéries à Johannesburg, à Pretoria et à Vereeniging). Le Transvaal emploie 50 p. 100 du total de la main-d’œuvre industrielle du pays. Ensuite vient la région du Cap, avec 14 p. 100 de la main-d’œuvre industrielle. Dans cette région dominent les industries alimentaires, qui produisent largement pour l’exportation. La région industrielle de Durban, avec son satellite Pinetown, voit se développer les chantiers navals, le raffinage du pétrole, diverses industries alimentaires, les industries textiles, celles de la pâte à papier, etc. Elle emploie environ le dixième de la main-d’œuvre industrielle totale. Enfin, la région de Port Elizabeth utilise 6 p. 100 de cette main-d’œuvre (usines de montage automobile, diverses industries alimentaires et textiles).

Si l’industrie lourde est localisée surtout au Transvaal (où se trouvent le charbon et le minerai de fer), un autre centre se développe à Newcastle, au Natal, sur le bassin charbonnier. La production d’acier (assurée par une entreprise gouvernementale, l’Iscor) a doublé en dix ans, dépassant 6 Mt en 1974.

Les industries chimiques sont aussi en rapide développement. La Foscor, autre entreprise gouvernementale, s’occupe de la production des phosphates ; la production d’engrais chimiques a été de 1 950 000 t en 1967 ; la production de matières plastiques, de fibres synthétiques, etc., a représenté une valeur de 80 millions de rands en 1967. Il faut aussi ranger dans les industries chimiques la production du pétrole synthétique, par une troisième entreprise gouvernementale (la Sasol), à Sasolburg, dans l’État d’Orange (le pétrole est produit à partir de la houille, suivant un brevet allemand). Le raffinage du pétrole naturel importé se fait à Durban et au Cap.

Les industries textiles, qui utilisent environ 50 000 travailleurs, sont localisées dans la région du Cap (filature et tissage de la laine, tissage du coton), de Port Elizabeth (filature et tissage de la laine), de Durban et dans le Witwatersrand. Les industries alimentaires emploient environ 100 000 personnes. Elles sont surtout nombreuses autour du Cap et de Durban (conserveries, huileries, etc.). L’industrie automobile est en cours de démarrage à Port Elizabeth, ainsi que l’industrie aéronautique près de Johannesburg.

Le projet Orange

Bien que ce vaste projet doive fournir une augmentation notable de la production d’électricité hydraulique, son but principal est l’irrigation dans une région où la pluviosité, irrégulière et insuffisante, rend précaire l’agriculture non irriguée. Le fleuve Orange, dont le régime est caractérisé par une grande irrégularité annuelle (maigres accentués de saison sèche), sera régularisé par la construction de trois grands barrages, le Hendrik Verwoerd Dam, le Van der Kloof Dam et le Torquay Dam. Le projet prévoit la construction de 51,5 miles de tunnels, dont l’un amènera les eaux, par-dessous le grand escarpement, jusqu’au versant indien pour l’irrigation des terres alluviales de la Fish River et de la Sundays River. Mais les plus grandes surfaces irriguées seront réparties dans le bassin moyen de l’Orange. Le coût total des travaux est estimé à 1 milliard de rands, la réalisation étant prévue en trente ans. Les travaux ont commencé en 1964, et, actuellement, 65 000 ha sont déjà irrigués, auxquels s’ajouteront 250 000 ha.


Les voies de communication

La construction du réseau ferré fut, à l’origine, une conséquence du développement minier et, en particulier, de celui du Witwatersrand. Toutefois, avant la découverte de l’or, Kimberley était relié au Cap et à Port Elizabeth (douze ans seulement après cette découverte, Johannesburg l’était à Lourenço Marques et à Durban). Le réseau ferroviaire de l’Afrique du Sud (avec le Sud-Ouest africain, ou Namibie) a une longueur de 30 000 km (le quart est électrifié). Toutes les grandes villes sont reliées entre elles par ce réseau, qui rayonne autour du Witwatersrand. Le réseau ferroviaire est relié à la Rhodésie par la voie Kimberley-Bulawayo. Il se prolonge, d’autre part, vers la Namibie, par Keetmanshoop et Windhoek, jusqu’aux ports de Lüderitz et de Walvis Bay, avec de nombreuses bretelles vers les exploitations minières. La section qui a le plus gros trafic de marchandises est la liaison Johannesburg-Durban.

Le réseau routier est aussi l’un des plus développés d’Afrique, avec près de 50 000 km de routes goudronnées et un grand nombre de routes secondaires dans les régions à fort peuplement européen.

Il existe une société aérienne nationale, les South African Airways. Le réseau aérien des lignes intérieures relie les principales villes, mais, étant donné les facilités offertes par la route ou la voie ferrée, le trafic passagers intérieur est encore peu développé. Le trafic international a une plus grande importance. Une grande partie de ce trafic se fait avec la Rhodésie (beaucoup de Rhodésiens viennent passer leurs vacances sur la côte du Natal ou du Cap), mais aussi vers Londres et Perth (en Australie).