Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cancer (suite)

Cancer de la prostate

L’épithélioma, forme la plus fréquente, est le plus courant des cancers de l’homme de plus de 65 ans ; une longue imprégnation androgénique serait nécessaire à son apparition. Son diagnostic précoce est rendu difficile par l’appréciation peu rigoureuse du toucher rectal ; la biopsie, quelle que soit sa voie, n’est pas sûre non plus ; quant au dosage des phosphatases acides, il est discuté, car son augmentation n’est pas toujours retrouvée dans des cas authentiques.


Cancer du testicule

Relativement rare, il atteint l’adulte jeune. Il est longtemps latent, et ses métastases sont précoces. Le diagnostic est évoqué devant une tumeur testiculaire unilatérale asymptomatique. La variété anatomique dont dépend en grande partie le pronostic peut être de trois types : séminome, de meilleur pronostic, chorio-épithéliome ou dysembryome. L’extension se fait par voie lymphatique, et la lymphographie doit toujours faire partie du bilan.


Cancer des glandes endocrines

La plus importante des néoplasies est celle du corps thyroïde, qui atteint surtout les femmes, parfois avant 40 ans. L’influence cancérigène d’une irradiation antérieure est nette, ainsi que la carence iodée ; les adénomes seraient susceptibles de se cancériser. Ici, les possibilités de diagnostic sont nombreuses : radiologie, scintigraphie, ponction-biopsie. En fait, seule la chirurgie avec histologie extemporanée permet à la fois le diagnostic et le traitement.


Tumeurs malignes des os

En dehors des métastases fréquentes, plusieurs types de cancer à point de départ osseux peuvent être observés. Il peut s’agir de formes localisées ou de formes diffuses.

• Formes localisées. On rencontre deux types histologiques différents, avec localisations différentes :
— le sarcome ostéogénique, tumeur du sujet jeune, localisée à la région juxta-épiphysaire (extrémité des os), envahissant les parties molles et de croissance rapide ;
— le sarcome d’Ewing, ou réticulo-endothéliome, atteignant toujours le sujet jeune, de siège diaphysaire avec fonte osseuse importante sans réaction périostée et envahissant plus tard des parties molles.

• Formes diffuses. Le myélome multiple, ou maladie de Kahler, qui n’est pas une atteinte strictement osseuse, mais également hématologique : plasmocytose médullaire et perturbation des globulines. Maladie du sujet âgé, le myélome multiple se manifeste le plus souvent par des signes osseux (douleurs, fractures) avec, radiologiquement, des images lacunaires à l’emporte-pièce affectant surtout le crâne et les os longs. Une atteinte rénale peut aussi exister.


Les leucémies*

Si, chez l’animal, des virus responsables ont été identifiés, chez l’Homme rien en ce sens n’a encore pu être démontré : le lymphome de Burkitt, maladie des organes hématopoïétiques en principe, est un cas particulier, mais n’est pas une leucémie.

Certains facteurs sont cependant favorisants :
— facteurs génétiques, telles la trisomie 21 et d’autres anomalies chromosomiques. D’autre part, on retrouve dans la leucémie myéloïde chronique une anomalie portant sur le chromosome 21 ;
— irradiations, comme en témoignent l’augmentation de fréquence des leucémies après Hiroshima ou l’apparition de leucémies chez des sujets soumis à de fréquentes irradiations ;
— facteurs chimiques, tel le benzène.

• La leucémie aiguë. Elle est caractérisée par la prolifération du système leucopoïétique indifférencié ou faiblement différencié. Elle atteint surtout le petit enfant avant 6 ans et le vieillard. Le pronostic, naguère fatal, a été considérablement amélioré par la chimiothérapie.

• La leucémie myéloïde chronique. Elle se caractérise par une prolifération de la lignée myéloïde, avec anomalie portant sur le chromosome 21. Elle atteint surtout l’adulte entre 30 et 60 ans.

• La leucémie lymphoïde chronique. Elle se caractérise par une prolifération maligne du tissu lymphoïde, atteignant surtout l’adulte au-dessus de 50 ans.


La maladie de Hodgkin

C’est une maladie du système réticulo-histiocytaire atteignant surtout l’adulte jeune. Elle se manifeste cliniquement par des ganglions à point de départ typiquement cervical, quelquefois associés à des signes généraux : fièvre, sueurs et surtout prurit. L’extension se fait théoriquement de proche en proche, mais une atteinte diffuse avec parfois localisation viscérale (foie, plèvre, poumons) peut être réalisée d’emblée.

Un bilan complet doit donc toujours être pratiqué pour préciser le stade de la maladie. Il comprend essentiellement, outre l’étude des signes biologiques, des radiographies et des tomographies thoraciques, ainsi qu’une lymphographie à la recherche d’une localisation profonde et une biopsie ganglionnaire précisant le type histologique exact. De ce bilan dépendent le pronostic et la thérapeutique. En effet, en raison des progrès considérables accomplis par la radiothérapie et la chimiothérapie, les chances de guérison sont loin d’être négligeables dans des stades précoces de la maladie.

Un autre point intéressant de la maladie de Hodgkin est constitué par ses relations avec l’immunologie, prouvées en particulier par l’existence d’une allergie tuberculinique fréquente.


Traitement

Le traitement, variable selon la localisation et l’extension de la maladie, peut être soit la chirurgie, soit la radiothérapie, soit la chimiothérapie, soit l’association de deux de ces méthodes, ou des trois.


La chirurgie

Elle peut servir à la fois de méthode diagnostique et de méthode thérapeutique, comme dans les néoplasies du sein, où le geste chirurgical est essentiel par l’examen histologique, qui, fait en « biopsie extemporanée », permet une intervention plus importante que la simple exérèse du nodule. S’appliquant à des formes localisées, elle est soit curative, soit simplement palliative, en cas d’envahissement néoplasique trop diffus ne permettant plus une ablation de l’organe atteint, mais seulement éventuellement une dérivation. Elle doit, si l’intervention curative est possible, enlever non seulement toute la partie de l’organe atteint, mais faire un curage ganglionnaire sans toutefois être trop délabrante.