Canada (suite)
La sculpture
Au xviiie s. et jusqu’au milieu du xixe s., la sculpture fut exclusivement religieuse, et les praticiens adaptèrent classicisme ou baroque européen aux commandes de l’Église catholique.
À Québec, au xviiie s., l’atelier des Levasseur, Noël (1680-1740), François Noël (1703-1794) et Jean-Baptiste Antoine (1717-1775), et, au xixe s., celui des Baillairgé, François (1759-1830) et Thomas (1791-1859) — également architectes —, fournirent de grands ensembles décoratifs. À Montréal, les mêmes besoins furent remplis par les ateliers de Paul Labrosse (1697 - v. 1760), de Philippe Liébert (v. 1732-1804), de Louis Quévillon (1749-1823), etc.
Au milieu du xixe s., la tradition de la sculpture décorative sur bois disparut, et ce n’est qu’à la fin du siècle et au début du suivant qu’apparut la sculpture académique de bronze, avec notamment Philippe Hébert (1850-1917) et Alfred Laliberté (1878-1953). Dans les années 20 et 30, Florence Wyle (1881-1968), Frances Loring (1887-1968), Elisabeth Wyn Wood (1903-1966) furent les sculpteurs les plus connus. Depuis les années 50, Louis Archambault (né en 1915), Yves Trudeau (né en 1930), Robert Roussil (né en 1925), Armand Vaillancourt (né en 1932), plus récemment Ulysse Comtois (né en 1931), Robert Murray (né en 1936) et Les Levine (né en 1935) se sont imposés à l’attention de la critique.
P. T.
L’architecture
C’est vers le milieu du xviie s. qu’arrivent de France maçons et charpentiers ; selon leur origine provinciale, ils acclimatent deux types de maisons : longue et basse, avec toit aigu, ou bien carrée et massive. Ces modèles fonctionnels, à travers variations et enrichissements (modénature), donneront naissance, au xviiie s., à un style d’édifice soigné et bien proportionné, qui est celui de la maison urbaine, des bâtiments administratifs et des couvents. Celui des nombreuses églises aussi, ornées de gracieux clochers polygonaux en charpente ajourée.
À partir du milieu du xviiie s., l’architecture anglaise de style « georgian » s’implante dans les Provinces maritimes, puis en Ontario. De beaux exemples de style palladien apparaissent au début du xixe s., suivis par des édifices de style néo-grec, puis, surtout, néo-gothique. L’éclectisme victorien s’impose à partir de 1867, exploitant tour à tour les types des châteaux écossais ou français, les styles roman, Renaissance ou baroque.
L’architecture moderne est lentement acceptée à partir des années 20, plus nettement à partir des années 50, à la faveur de vastes programmes de construction. Vancouver, en premier, s’est donné un type d’environnement contemporain d’une réelle beauté. Montréal*, depuis, a pris le relais à la faveur de l’Exposition universelle de 1967.
Les arts décoratifs
C’est surtout en orfèvrerie que les Canadiens ont excellé, avec Paul Lambert (1695-1749), François Ranvoyzé (1739-1819), qui créa un style élégant et fleuri, et Laurent Amyot (1764-1839).
G. G.
G. Morisset, Coup d’œil sur les arts en Nouvelle-France (Québec, 1941) ; l’Architecture en Nouvelle-France (Québec, 1949) ; la Peinture traditionnelle au Canada français (Ottawa, 1960). / J. R. Harper, la Peinture au Canada, des origines à nos jours (Québec, 1966). / Peinture traditionnelle du Québec et Sculpture traditionnelle du Québec, catalogues d’expositions, musée du Québec (1967). / C. Fohlen, Nous partons pour l’Amérique du Nord (P. U. F., 1969).