Benz (Carl Friedrich) (suite)
En 1878, il construit un moteur à gaz fonctionnant selon le cycle à deux temps, qu’il commercialise en 1880, ce qui lui permet de trouver des concours financiers et de fonder en 1883 la « Benz & Co., Rheinische Gasmotorenfabrik », dont le siège est à Mannheim. En 1885, il étudie un tricycle à moteur dont l’ossature relève de la technique traditionnelle du cycle. La roue avant est motrice. La transmission s’effectue par courroie jusqu’au pont arrière à engrenages différentiels, puis par chaînes jusqu’aux deux roues arrière motrices. Le moteur développe une puissance de trois quarts de cheval, et, avec deux personnes à bord, le tricycle roule à 12 km/h. En 1886, Benz prend un brevet pour un moteur à gaz fonctionnant avec des produits volatils comme carburant. Il croit être le premier, mais Daimler l’a devancé d’un an dans cette voie. Il lui reste la satisfaction d’avoir construit le premier tricycle à moteur à explosion fonctionnant à l’essence, qu’il transforme, la même année, en un quadricycle. Malheureusement, il a commis une erreur qui va peser lourdement sur l’essor commercial de ses réalisations : ses véhicules sont peu maniables. Comme il en attribue la cause à la réaction que le volant moteur vertical exerce sur la direction, il décide de placer le moteur en position horizontale, au-dessus de l’essieu arrière. En réalité, l’instabilité de la direction est due à une mauvaise répartition des masses, que l’essieu arrière supporte en presque totalité. La solution qu’il préconise est inopérante, et le moteur, qui n’est pas correctement équilibré, transmet des vibrations importantes au châssis, notamment au point mort et au ralenti, tout en introduisant un mouvement de louvoiement perceptible en marche. Le public s’effraie, et les quadricycles Benz ne connaissent aucun succès dans leur pays d’origine, alors qu’ils commencent à être vendus aux États-Unis, en Angleterre et en France.
Carl Benz répugne à changer de méthode. Lorsqu’il se décide à sacrifier à la mode du moteur monocylindrique vertical, les résultats sont décevants. Lassé, il transforme, en 1899, son affaire en société anonyme, et se retire à Ladenburg. Intervenant alors, les techniciens français modifient complètement les conceptions de Benz, et, pendant quelques années, on voit apparaître les Parsifal-Benz, qui obtiennent un grand succès. En 1926, la compagnie Benz fusionne avec la compagnie Daimler pour la production, à Stuttgart-Untertürkheim, des voitures Mercedes.
J. B.
➙ Automobile.