Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

voiture (suite)

Dans les voitures modernes, le châssis et la caisse forment un seul bloc, dont l’ossature est conçue selon le principe d’une construction tubulaire dans laquelle tous les éléments constitutifs de la charpente, notamment les faces latérales et la toiture, participent à la résistance de l’ensemble. Les premières voitures métalliques, dont l’assemblage des éléments est assuré par rivetage, ont une tare voisine de 50 t. Grâce au soudage électrique et à l’emploi d’aciers spéciaux et de métaux légers, il est devenu possible d’alléger notablement les caisses tout en obtenant une résistance supérieure. Pour une capacité équivalente, la tare de certaines voitures n’excède pas 35 t. Les bogies actuels procurent un excellent confort aux grandes vitesses, et il est rare que les accélérations verticales ou transversales enregistrées dans la caisse dépassent 1 m/s2. Les organes de frein sont appropriés aux exigences de la vitesse, et les voitures sont toujours munies d’un système d’intercommunication (signal d’alarme), qui permet aux voyageurs d’obtenir l’arrêt automatique du train en cas de mise en action.


Aménagements et éléments de confort

L’habitabilité des voitures est conditionnée par le garnissage de la caisse, l’aménagement des accès et les installations d’éclairage et de chauffage.

• Le garnissage, qui comprend le montage des cloisons, des panneaux latéraux et des accessoires, participe à l’isolation acoustique et thermique de la caisse. Les banquettes sont maintenant remplacées par des sièges individuels, dont l’installation est facilitée par la généralisation des compartiments à six places en seconde comme en première classe.

• Les emmarchements des voitures et les plates-formes d’accès ont été constamment améliorés, mais présentent encore des solutions peu satisfaisantes en raison de la hauteur des quais vis-à-vis de celle du plancher des véhicules. Les voitures modernes comportent des marches articulées solidaires de l’ouverture des portes et protégées des intempéries. Les portes elles-mêmes sont rendues plus étanches, et le remplacement des soufflets par des bourrelets de caoutchouc rend l’intercirculation moins malaisée.

• L’éclairage, d’abord assuré par des lampes à huile, est remplacé par l’éclairage au gaz, qui est à l’origine de plusieurs accidents meurtriers, puis par l’éclairage électrique. Les voitures modernes présentent plutôt un éclairage d’ambiance assez doux, complété par des éclairages individuels. L’énergie nécessaire est fournie par un système autonome, constitué d’une génératrice entraînée par un essieu et d’une batterie d’accumulateurs.

• Le chauffage, assuré à l’origine par des bouillottes ou des chaufferettes, est remplacé vers 1896 par la vapeur produite par la locomotive, puis par l’électricité. En traction à vapeur, la vapeur de chauffage est fournie sous basse pression (7 bar) par la locomotive. En traction électrique, le courant de chauffage est prélevé à la caténaire et distribué aux voitures par une ligne de train, soit directement, soit après abaissement de la tension. Cette méthode apparaît très simple, mais le trafic international y introduit des complications résultant des différents types de courant de traction. En traction Diesel, la solution la plus courante consiste à produire la vapeur ou l’électricité dans une centrale auxiliaire disposée sur la locomotive elle-même ou dans un fourgon. Avec l’augmentation de la puissance des moteurs Diesel, l’énergie de chauffage peut être maintenant fournie par la génératrice principale de la locomotive. Sur les voitures, les installations de chauffage peuvent être divisées en deux classes quel que soit le système de production d’énergie : les équipements de chauffage par convection, c’est-à-dire par radiateurs, et les équipements de chauffage par air à température modulée, dans lesquels des diffuseurs permettent le soufflage d’une certaine quantité d’air préalablement filtré et porté à une température appropriée. Les voitures récentes possèdent un système complet de climatisation, et l’installation de chauffage est complétée par un équipement de réfrigération. Le réglage de la température est assuré par une régulation automatique, et le renouvellement de l’air est contrôlé de façon à assurer un bon confort.


Principaux types de voitures et leur évolution

Les voitures actuelles sont toutes entièrement métalliques et équipées de bogies. Elles bénéficient sans cesse des progrès réalisés dans le domaine du freinage, des équipements de chauffage et de l’éclairage, et elles présentent des aménagements appropriés pour satisfaire au mieux les goûts et les besoins des voyageurs.

Les voitures classiques peuvent être à couloir central ou à couloir latéral et à compartiments. La faveur des voyageurs est partagée dans ce domaine, et les deux formules sont utilisées. Pour les parcours à faible et à moyenne distance, la suppression du compartiment peut être admise, comme elle l’a été sur le matériel de banlieue. À grande distance, pour des voyages de jour qui peuvent atteindre une douzaine d’heures, la disposition en compartiments est nettement plus pratique et semble mieux répondre aux préférences de la clientèle européenne. Certaines relations offrent les deux formules. Il s’agit des trains rapides de grand confort qui sont constitués, d’une part, de voitures à couloir central, où peut être assuré un service de restauration à la place même du voyageur, et, d’autre part, de voitures classiques à couloir latéral. Pour les parcours de nuit, de nombreuses voitures comportent des compartiments dans lesquels les sièges peuvent être convertis en couchettes. Des voitures-lits, généralement exploitées par des sociétés étrangères aux administrations ferroviaires, sont incorporées dans les trains effectuant un long parcours.

D’une façon générale, les améliorations apportées aux voitures portent principalement sur les qualités de roulement aux grandes vitesses et sur les éléments de confort. Pour diminuer le temps de parcours, les chemins de fer recherchent des solutions leur permettant d’augmenter les vitesses de circulation des voitures, et particulièrement dans les courbes. Certaines voitures sont actuellement équipées d’un système permettant d’incliner la caisse vers l’intérieur des courbes de façon à soustraire les voyageurs à l’action de la force centrifuge. L’utilisation de tels véhicules permettrait d’obtenir une augmentation de vitesse de 15 à 18 p. 100 sur les lignes actuelles.

C. M.

➙ Adhérence / Captage / Chemin de fer / Suspension / Wagon.