Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

voix humaine

Ensemble des sons produits par le passage de l’air dans le larynx et amplifiés par le pharynx et les cavités résonantes du crâne.


La voix est l’organe de la parole et du chant, avec ou sans texte. Elle se caractérise essentiellement par son timbre, dont la qualité dépend de la morphologie propre de chaque individu. Il n’y a donc pas deux voix identiques. On divisait autrefois les voix en deux registres, correspondant aux résonances de poitrine et à celles de tête, qui présentaient une différence de timbre et par conséquent, de l’une à l’autre, un « passage » situé dans l’aigu chez l’homme et dans le grave chez la femme. Plus tard, on s’est appliqué à donner à la voix, dans toute son étendue, la coloration de la voix de poitrine, afin de lui assurer un timbre homogène et de rendre l’inévitable transition insensible à l’oreille. De nos jours, on use aussi de la voix de tête, mais, en dépit de la spécificité de son timbre, le chanteur doit veiller à maintenir entre les sons mixtes une solution de continuité. La voix de fausset est considérée par certains comme un troisième registre, et confondue par d’autres avec la voix de tête. Elle procède probablement, bien que quelques sujets la possèdent naturellement (falsettistes), d’une technique légèrement différente, utilisée surtout au théâtre — le plus souvent par les hommes, mais aussi par les femmes — pour des effets comiques ou expressifs, et aussi dans des chants d’origine populaire (tyrolienne). La voix blanche est une voix privée de son timbre, c’est-à-dire de sa coloration habituelle.

L’étude du chant artistique exige une éducation très poussée et comprend, par ordre de priorité, la pose de la voix — à partir des meilleurs sons naturels —, qui implique la discipline du souffle, des exercices d’agilité (gamme, vocalises, trilles et ornements), la diction et l’interprétation. L’individualisation des voix interdit une pédagogie uniforme et rend leur classement difficile. Les tessitures courantes sont généralement respectées dans l’écriture chorale, mais s’étendent, au grave comme à l’aigu, bien au-delà des limites normales, surtout au théâtre, où les voix, bien que désignées par un même mot (soprano, contralto, ténor, baryton, basse), présentent entre elles des différences si considérables qu’elles ne sont aptes à chanter sans danger que des œuvres ou des rôles bien définis.


Écriture musicale

Dans l’écriture musicale, on appelle voix chacune des parties d’un ensemble polyphonique, soit vocal, soit instrumental. Au cours des siècles, les termes qui ont servi à désigner les différentes voix ont beaucoup varié. Le discantus (franç. déchant ; allem. Diskant) est, au xiie s., la partie supérieure d’une composition. Dans les organa et les motets du xiiie s., il prend le nom de duplum quand la polyphonie est à deux voix. Si la composition comporte trois ou quatre voix, les parties les plus élevées sont respectivement désignées par triplum et quadruplum. Le contratenor est, au xive s., un second chant librement ajouté soit au-dessus, soit, le plus souvent, au-dessous de la teneur.

À l’époque de la Renaissance, on divise les voix en cantus, ou superius, en altus, en contraltus, en tenor et en bassus (ital. canto, alto, contralto, tenor et basso). Jusque-là, la marche des voix, parties réelles et indépendantes, était soumise aux règles du contrepoint. Il n’en est plus de même quand, à la fin du xvie s., s’élabore le nouveau style harmonique. Le terme de voix devient impropre à qualifier, dans la musique de clavier ou d’orchestre, les parties de remplissage. Il ne peut plus s’appliquer qu’aux compositions de style « sévère » — dont la fuge de J.-S. Bach est par excellence le modèle — et aux chœurs.

Aux xviie et xviiie s., on distingue en France, dans les ensembles vocaux, le dessus (1er et 2e), la haute-contre, la taille, le concordant, ou baryton, la basse-taille et la basse-contre.

Dans les œuvres modernes, quel que soit le style, on désigne dans un ensemble vocal les différents registres par les noms de soprano (1re et 2e), de mezzo-soprano, de contralto, de ténor, de baryton et de basse (1re et 2e).

A. V.

➙ Bel canto / Chant / Phonation.

 T. Gérold, Histoire de la musique des origines à la fin du xive siècle (Laurens, 1936). / P. Prudhomme, le Classement des voix (Impr. Foulon, 1945). / V. A. Fields, Training the Singing Voice (New York, 1947). / A. Machabey, le Bel Canto (Larousse, 1948). / F. Raugel, le Chant choral (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1948 ; 3e éd., 1966). / R. Husson, Étude des phénomènes physiologiques et acoustiques fondamentaux de la voix chantée (Éd. de la Revue scientifique, 1951). / E. Garde, la Voix (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1954 ; 4e éd., 1970). / G. Reese, Music in the Renaissance (New York, 1954 ; 2e éd., 1959). / A. Rose, The Singer and the Voice (Londres, 1962 ; nouv. éd., New York, 1971). / R. Celletti (sous la dir. de), Le grandi voci (Rome, 1964). / H. Pleasants, The Great Singers (New York, 1966). / R. Mancini, l’Art du chant (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969).

vol

Déplacement actif des animaux dans l’atmosphère, hors de tout contact avec le sol.


L’acquisition de l’aptitude au vol s’est faite très tôt au cours de l’évolution, puisqu’on a la preuve que des Insectes volaient déjà au Carbonifère, il y a 270 millions d’années. Le mode de locomotion aérienne présente un si grand nombre d’avantages qu’il s’est généralisé chez de nombreux groupes d’animaux, mais ce sont les Insectes et les Oiseaux qui présentent les adaptations les plus élaborées, au point que leur morphologie et leur biologie sont étroitement mises au service de cette fonction.