Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

Victoria Ire (suite)

Victorien, victorianisme

Le terme victorien désigne tout ce qui appartient au règne de Victoria ou qui est typique de cette période. Il est apparu pour la première fois en anglais vers le milieu du xixe s., mais n’est devenu d’un usage vraiment courant qu’au xxe s. L’adjectif, d’abord laudatif (il s’appliquait à la grandeur, à la prospérité, à la réussite de l’Angleterre au temps de son apogée), a pris récemment une allure plus critique : il évoque volontiers la pruderie, le conformisme, l’hypocrisie d’une époque jugée collet monté et puritaine. De son côté, le substantif victorianisme a été forgé au début du xxe s. : il englobe toutes les formes de la civilisation anglaise du siècle de Victoria.

F. B.

➙ Conservateur (parti) / Disraeli (B.) / Empire britannique / Gladstone (W. E.) / Grande-Bretagne / Hanovre (dynastie de) / Libéral britannique (parti) / Palmerston (Henry John Temple, vicomte) / Salisbury (Robert Cecil, marquis de).

 S. Lee, Queen Victoria : a Biography (Londres, 1902). / L. Strachey, Queen Victoria (Londres, 1921 ; nouv. éd., New York, 1924). / J. A. R. Marriott, Queen Victoria and her Ministers (Londres, 1933). / A. Ponsonby, Queen Victoria (Londres et New York, 1933). / F. Hardie, The Political Influence of Queen Victoria, 1861-1901 (Londres, 1935) ; The Political Influence of the British Monarchy, 1868-1952 (Londres, 1970). / J. Chastenet, le Siècle de Victoria (Fayard, 1947). / R. T. B. Fulford, The Prince Consort (Londres, 1949) ; Queen Victoria (Londres, 1951). / C. E. Engel, la Reine Victoria (Éd. du Seuil, 1962). / E. Longford, Victoria R. I. (Londres, 1964 ; trad. fr. Victoria, reine d’Angleterre, impératrice des Indes, Fayard, 1966). / D. Marshall, The Life and Times of Victoria (Londres, 1972). / C. Woodham-Smith, Queen Victoria : her Life and Times, t. I : 1819-1861 (Londres, 1972). / F. Bédarida, l’Ère victorienne (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1974) ; la Société anglaise, 1851-1975 (Arthaud, 1976).

vide

Absence, dans un volume donné, de tout corps, de toute matière, de toute particule de quelque nature qu’il soit.


Pratiquement, il n’existe aucun volume pour lequel cette propriété est rigoureusement satisfaite, sauf peut-être l’intérieur d’une enceinte que l’on porterait globalement au voisinage du zéro absolu. Dans de grandes enceintes en acier inoxydable, on obtient des pressions de l’ordre de 10–10 torr et, dans de petits appareils de laboratoire, on atteint 10–12 torr. Or, cette pression de 10–12 torr correspond encore à environ 35 000 molécules par centimètre cube. L’impossibilité de réaliser le vide absolu n’est pas propre aux conditions régnant à la surface de la Terre. Dans l’espace sidéral, que l’on qualifie improprement de vide cosmique, la pression qui y règne est de l’ordre de 10–15 torr, ce qui correspond à une densité moléculaire ou atomique de l’ordre de 30 particules de matière par centimètre cube. L’impossibilité d’obtenir le vide absolu justifie la terminologie des techniciens qui qualifient de vide toute phase gazeuse dont la pression est inférieure à la pression atmosphérique. C’est la définition industrielle du vide.


Différentes catégories de vide industriel

L’utilisation industrielle du vide s’étend de la pression atmosphérique à 10–10 torr environ, c’est-à-dire sur une plage de pressions variant de 10–12 à 1. Conventionnellement, on distingue les diverses catégories de vides suivantes, qui correspondent à des moyens de production et à des modes d’utilisation différents :
— le vide grossier, de la pression atmosphérique (760 torr) à 1 torr ;
— le vide fin, de 1 à 10–3 torr ;
— le vide poussé, appelé quelquefois vide secondaire ou vide moléculaire, de 10–3 à 10–6 torr ;
— le vide très poussé, de 10–6 à 10–9 torr ;
— l’ultravide, au-dessous de 10–9 torr.

Jusqu’au vide poussé inclus, on peut utiliser des enceintes métalliques étanches comportant des joints en matières plastiques. Mais, pour les vides très poussés, particulièrement les ultravides, il faut utiliser des enceintes en acier inoxydable dont les surfaces intérieures ont été soigneusement nettoyées et traitées par projection de microbilles en silice, et dont les joints sont métalliques (par exemple joints en fil d’or recuit de 1 mm de diamètre environ). Pendant la phase de pompage, ces enceintes doivent également être étuvées, c’est-à-dire chauffées à 400 °C environ pour produire le dégazage des parois intérieures.

À l’exception des cryopompes, qui piègent les molécules gazeuses par condensation sur des surfaces maintenues à basses températures, les autres moyens de pompage ne sont utilisables que dans un domaine restreint. Pour obtenir des vides poussés, des vides très poussés et des ultravides, on utilise des groupes de pompage obtenus en associant judicieusement en série différents types de pompes choisis en fonction du résultat à obtenir.


Groupes de pompage

Les pompes utilisées dans les groupes de pompage sont de deux types.

Les pompes primaires, généralement volumétriques, refoulent les fluides gazeux pompés contre la pression atmosphérique : ce sont les pompes à anneau liquide, les pompes mécaniques à palettes ou à pistons oscillants, certains dépresseurs Roots, etc.

Les pompes secondaires ne peuvent pas refouler les fluides gazeux pompés contre la pression atmosphérique ; elles sont nécessairement associées à une ou à plusieurs pompes primaires placées en amont du circuit de pompage. Ce sont les pompes à diffusion, les pompes turbomoléculaires, certains dépresseurs Roots. Les pompes ioniques, qui fixent les molécules ou les atomes de la phase gazeuse environnante par des phénomènes divers et complexes, ne peuvent fonctionner correctement que si la pression de la phase gazeuse environnante est amenée au-dessous d’une certaine valeur appelée pression d’amorçage ; elles sont aussi classées dans les pompes secondaires. À l’exception des dépresseurs Roots, elles sont souvent des pompes moléculaires dont le fonctionnement repose sur la dynamique corpusculaire.