tumeur (suite)
Tumeurs et tuméfactions
Une tuméfaction peut désigner la formation d’une tumeur ou un gonflement non provoqué par une prolifération de cellules (tuméfaction abdominale due à la présence de liquide ou d’air dans le ventre).
Tumeurs et hypertrophies
Les tumeurs doivent être différenciées des hypertrophies, où la prolifération cellulaire augmente le volume d’un organe sans former un nouveau tissu.
Tumeurs et dysplasies
Les dysplasies sont des malformations survenues au cours du développement embryonnaire. Elles peuvent, parfois, être caractérisées par un organe surnuméraire (rates accessoires par exemple) et ne doivent pas être confondues avec des tumeurs.
Tumeurs et dystrophies
Les dystrophies sont des anomalies tissulaires acquises, dues à une perturbation fonctionnelle agissant sur un tissu (gynécomastie masculine, ou hypertrophie des glandes mammaires, secondaire à un traitement par des hormones œstrogènes par exemple). Elles ne sont pas congénitales. Les dystrophies peuvent, par suite de leur développement, revêtir un caractère pseudo-tumoral. Certaines dystrophies sont susceptibles de cancérisation ultérieure (c’est le cas de la maladie de Paget* des os).
Classification des tumeurs
On connaît les tumeurs par la clinique (inspection, palpation, percussion), la radiologie, l’observation macro- et microscopique des prélèvements (biopsies ou autopsies). On en distingue deux grandes catégories en fonction de leur évolution : les tumeurs malignes et les tumeurs bénignes.
Les tumeurs malignes, ou cancers
Ce sont des tumeurs constituées par une prolifération cellulaire anarchique, envahissante, qui détruit l’organe sur lequel elle se développe, diffuse dans l’organisme (constituant des métastases) et récidive après destruction ou exérèse incomplète. (V. cancer.)
Les tumeurs bénignes
Ce sont des tumeurs qui n’ont, en principe, aucun retentissement grave sur l’organisme qui les porte. Cependant, dans certains cas, du fait du développement par exemple de la tumeur bénigne, des complications mécaniques (compression) peuvent survenir (œdème des membres inférieurs dus à la compression des lymphatiques par une tumeur bénigne du petit bassin par exemple). Les critères de bénignité d’une tumeur sont constitués par les caractères suivants : développement local d’accroissement lent, tumeur circonscrite, structure identique à celle du tissu normal homologue, tumeur refoulant les tissus voisins sans les envahir, ne récidivant pas après ablation, ne donnant pas de foyer tumoral à distance (métastase). Si théoriquement les caractères des tumeurs bénignes les opposent à ceux des cancers, il existe quelques exceptions ; en pratique, il est donc toujours nécessaire de réunir un ensemble de critères de bénignité (ou de malignité) avant de classer une tumeur. Les tumeurs bénignes sont, à quelques exceptions près, appelées par le nom du tissu normal homologue suivi du suffixe « ome ».
• Les tumeurs bénignes des épithéliums (téguments, muqueuses, tissus glandulaires). Les tumeurs du revêtement cutané (la peau) sont représentées par le papillome typique, ou verrue vulgaire. Les tumeurs de la région ano-vulvaire sont appelées condylomes.
Les tumeurs de la cavité buccale, du pharynx, de l’œsophage sont représentées par les papillomes arborescents.
Les tumeurs des voies urinaires sont des papillomes. Les tumeurs des muqueuses du tube digestif sont des polypes (elles intéressent alors les cellules de revêtement), des adénomes (elles intéressent alors les glandes) et des polyadénomes (elles sont mixtes). Les tumeurs des tissus glandulaires sont appelées adénomes. Les adénomes comportent toujours une double prolifération : des cellules glandulaires et de tissu conjonctif constituant le stroma. Il en est ainsi des adéno-fibromes du sein.
• Les tumeurs bénignes conjonctives. Les tumeurs du tissu conjonctif commun sont des fibromes*.
Les tumeurs des dérivés différenciés du tissu conjonctif sont nombreuses :
— les tumeurs du tissu adipeux sont des lipomes ;
— les tumeurs des tissus vasculaires sont les angiomes : les hémangiomes intéressent les vaisseaux sanguins ; les lymphangiomes intéressent les vaisseaux lymphatiques ;
— les tumeurs des tissus cartilagineux sont les chondromes (v. cartilage) ;
— les tumeurs du tissu osseux sont les ostéomes (v. os) ;
— les tumeurs bénignes des tissus musculaires sont les myomes ; suivant la nature du tissu musculaire qui les compose, on les dénomme léiomyome (tissu musculaire lisse) ou rhabdomyome (tissu musculaire strié).
C. V.
➙ Cancer / Lésion / Leucémie.