Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tumeur (suite)

Tumeurs et tuméfactions

Une tuméfaction peut désigner la formation d’une tumeur ou un gonflement non provoqué par une prolifération de cellules (tuméfaction abdominale due à la présence de liquide ou d’air dans le ventre).


Tumeurs et hypertrophies

Les tumeurs doivent être différenciées des hypertrophies, où la prolifération cellulaire augmente le volume d’un organe sans former un nouveau tissu.


Tumeurs et dysplasies

Les dysplasies sont des malformations survenues au cours du développement embryonnaire. Elles peuvent, parfois, être caractérisées par un organe surnuméraire (rates accessoires par exemple) et ne doivent pas être confondues avec des tumeurs.


Tumeurs et dystrophies

Les dystrophies sont des anomalies tissulaires acquises, dues à une perturbation fonctionnelle agissant sur un tissu (gynécomastie masculine, ou hypertrophie des glandes mammaires, secondaire à un traitement par des hormones œstrogènes par exemple). Elles ne sont pas congénitales. Les dystrophies peuvent, par suite de leur développement, revêtir un caractère pseudo-tumoral. Certaines dystrophies sont susceptibles de cancérisation ultérieure (c’est le cas de la maladie de Paget* des os).


Classification des tumeurs

On connaît les tumeurs par la clinique (inspection, palpation, percussion), la radiologie, l’observation macro- et microscopique des prélèvements (biopsies ou autopsies). On en distingue deux grandes catégories en fonction de leur évolution : les tumeurs malignes et les tumeurs bénignes.


Les tumeurs malignes, ou cancers

Ce sont des tumeurs constituées par une prolifération cellulaire anarchique, envahissante, qui détruit l’organe sur lequel elle se développe, diffuse dans l’organisme (constituant des métastases) et récidive après destruction ou exérèse incomplète. (V. cancer.)


Les tumeurs bénignes

Ce sont des tumeurs qui n’ont, en principe, aucun retentissement grave sur l’organisme qui les porte. Cependant, dans certains cas, du fait du développement par exemple de la tumeur bénigne, des complications mécaniques (compression) peuvent survenir (œdème des membres inférieurs dus à la compression des lymphatiques par une tumeur bénigne du petit bassin par exemple). Les critères de bénignité d’une tumeur sont constitués par les caractères suivants : développement local d’accroissement lent, tumeur circonscrite, structure identique à celle du tissu normal homologue, tumeur refoulant les tissus voisins sans les envahir, ne récidivant pas après ablation, ne donnant pas de foyer tumoral à distance (métastase). Si théoriquement les caractères des tumeurs bénignes les opposent à ceux des cancers, il existe quelques exceptions ; en pratique, il est donc toujours nécessaire de réunir un ensemble de critères de bénignité (ou de malignité) avant de classer une tumeur. Les tumeurs bénignes sont, à quelques exceptions près, appelées par le nom du tissu normal homologue suivi du suffixe « ome ».

• Les tumeurs bénignes des épithéliums (téguments, muqueuses, tissus glandulaires). Les tumeurs du revêtement cutané (la peau) sont représentées par le papillome typique, ou verrue vulgaire. Les tumeurs de la région ano-vulvaire sont appelées condylomes.

Les tumeurs de la cavité buccale, du pharynx, de l’œsophage sont représentées par les papillomes arborescents.

Les tumeurs des voies urinaires sont des papillomes. Les tumeurs des muqueuses du tube digestif sont des polypes (elles intéressent alors les cellules de revêtement), des adénomes (elles intéressent alors les glandes) et des polyadénomes (elles sont mixtes). Les tumeurs des tissus glandulaires sont appelées adénomes. Les adénomes comportent toujours une double prolifération : des cellules glandulaires et de tissu conjonctif constituant le stroma. Il en est ainsi des adéno-fibromes du sein.

• Les tumeurs bénignes conjonctives. Les tumeurs du tissu conjonctif commun sont des fibromes*.

Les tumeurs des dérivés différenciés du tissu conjonctif sont nombreuses :
— les tumeurs du tissu adipeux sont des lipomes ;
— les tumeurs des tissus vasculaires sont les angiomes : les hémangiomes intéressent les vaisseaux sanguins ; les lymphangiomes intéressent les vaisseaux lymphatiques ;
— les tumeurs des tissus cartilagineux sont les chondromes (v. cartilage) ;
— les tumeurs du tissu osseux sont les ostéomes (v. os) ;
— les tumeurs bénignes des tissus musculaires sont les myomes ; suivant la nature du tissu musculaire qui les compose, on les dénomme léiomyome (tissu musculaire lisse) ou rhabdomyome (tissu musculaire strié).

C. V.

➙ Cancer / Lésion / Leucémie.

tungstène

Corps simple métallique.


Scheele* étudia un minerai de tungstène, la scheelite (tungstate de calcium CaWO4 naturel), et montra en 1781 qu’il s’agissait du sel de calcium d’un acide contenant un élément inconnu, et cet « acide » fut également préparé en 1783 à partir du minerai wolfram (Fe,Mn)WO4 par les frères espagnols Juan José (1754-1804) et Fausto (1755-1833) d’Elhuyar y de Suvisa, qui isolèrent aussi le tungstène.


État naturel

La teneur en tungstène de la lithosphère est analogue à la teneur en molybdène (10–4 p. 100). Les minerais sont des tungstates : essentiellement le wolfram ou la scheelite.


Atome

Le tungstène appartient au groupe VI A et a le numéro atomique 74. Il en résulte pour la structure électronique de l’état fondamental de l’atome le symbole : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6, 4d10, 4f14, 5s2, 5p6, 5d4, 6s2. L’énergie de première ionisation est de 8,0 eV. Le rayon atomique est de 1,30 Å.


Corps simple

Ce métal, de densité 19,3, est particulièrement réfractaire (tj : 3 370 °C) et a des propriétés très voisines de celles du molybdène. Par aluminothermie du wolfram, on prépare du ferrotungstène. Le métal est obtenu en réduisant par l’hydrogène le trioxyde : ce trioxyde est produit par la décomposition d’un tungstate au moyen d’acide chlorhydrique, le tungstate étant soit le minerai wolfram, soit un tungstate provenant d’une conversion préalable du wolfram en milieu alcalin pour obtenir un tungstate plus pur. Le tungstène est utilisé pour faire des filaments de lampes à incandescence.