Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tropicales (cultures) (suite)

Maté

(Ilex paraguayensis, famille des Ilicacées.)

Originaire d’Amérique du Sud, c’est un arbrisseau naturel ou parfois cultivé, dont on récolte les feuilles, que l’on sèche, torréfie et pulvérise (2,5 p. 100 de caféine) ; la production totale est d’environ 200 000 t ; le Maté sert à la préparation d’une boisson par infusion.


Colatier

Il groupe plusieurs espèces de la famille des Sterculiacées, dont deux sont l’objet de cueillette et dont deux sont cultivées en plantation (Cola acuminata et C. nitida). Plante de climats chauds et humides d’Afrique, le Colatier fait l’objet de semis en pépinière puis de plantations ; il entre en production à 7 ans. Un pied donne 100 cabosses, soit de 500 à 700 noix (10 kg environ).

Production mondiale : de 15 000 à 20 000 t.

Préparation et utilisation : noix extraites des cabosses, débarrassées de leurs téguments, séchées et triées ; servent de masticatoire.


Aréquier

(Areca catechu, famille des Palmacées.)

Ce Palmier*, à tronc fin et élancé, est cultivé en Asie de la mousson pour ses noix ; celles-ci sont utilisées comme masticatoire (enroulées dans les feuilles d’une Pipéracée, le Bétel, enduites de chaux).


Coca

(Erythroxylon coca, famille des Linacées.)

C’est une plante de l’Amérique du Sud, dont les feuilles sont utilisées comme masticatoire.


Les cultures fruitières

Parmi les cultures fruitières spécifiques des régions tropicales, certaines sont l’objet de culture industrielle : Bananiers, Ananas, Anacardiers. Les autres sont l’objet d’exploitation en vergers ou dans les jardins familiaux : Manguiers, Avocatiers, Litchis, Mangoustaniers, Goyaviers, Durians, etc. Les agrumes*, également très cultivés sous climat subtropical, ne seront pas inclus dans ce chapitre ; par contre, il sera traité du Dattier.


Bananier

Il groupe de nombreuses espèces du genre Musa (famille des Musacées). Les cultivars les plus importants appartiennent à deux groupes : a) Gros Michel (ex. Musa sapientum) ; b) Lacatan, Poyo, Grande Naine et Naine (Musa sinensis).

En outre il existe deux espèces dont l’intérêt est incontestable : le Bananier plantain et Musa textilis, qui est le fournisseur du chanvre de Manille.

Les cultivars se distinguent les uns des autres par les caractéristiques des régimes et des fruits, par leur hauteur, leur cycle végétatif, etc. Les Gros Michel sont les plus grands avec les régimes les plus importants et les fruits les plus gros.

Les conditions écologiques optimales sont une température de 25 à 30 °C (12 °C au minimum) ; une pluviométrie de 120 à 150 mm par mois (avec moins de 2 mois de sécheresse) ; de grandes variations d’ensoleillement sont possibles. Il faut des sols meubles, profonds, aérés, à nappe phréatique à 0,80 m, riches en azote et surtout en potassium. Le sol doit être labouré profondément et, si nécessaire, drainé. La densité de plantation varie avec les variétés et le nombre de tiges productrices par pied : densité de 400 plants à trois porteurs par hectare (Gros Michel) à 1 000 à 2 800 plants à un porteur par hectare pour les autres variétés. On plante en triangle, en rectangle ou en hexagone des bulbes, dont le départ a lieu sur bourgeon central ou sur bourgeon latéral (mise en trous de 40 à 60 cm en tout sens). La fumure azotée fractionnée est complétée, selon le cas, par des apports potassiques et phosphatés. Les besoins en eau du Bananier étant élevés (18 000 m3/ha/an), l’irrigation complémentaire est souvent nécessaire. On procède souvent au paillage de la plantation et on lutte contre les adventices par herbicides.

Maladies : maladies de Sigatoka (cercosporiose), et de Moko (bactériose), virose, fusariose, mosaïque.

Ennemis : Charançon du Bananier (Cosmopolites sordidus), Nématodes.

La récolte comporte des opérations préparatoires (tuteurage, ensachage des régimes, ablation des parties mâles des régimes, effleurage), puis la coupe de 80 à 95 jours après l’émission de l’inflorescence. Les modalités de coupe (3/4 léger, 3/4 normal, 3/4 plein, plein) sont, selon les variétés, fonction de l’indice de plénitude (rapport poids/longueur du fruit).

Rendement mondial : 12,7 t/ha ; normalement 1 500 régimes de 15 à 25 kg par hectare.

Production mondiale (en 1975) : 37 Mt (Afrique, 4,8 ; Amérique du Nord et centrale, 7,0 ; Amérique du Sud, 13,4 ; Asie, 10,4).

On exporte les bananes soit en régimes, en vrac ou en sacs, soit en mains. Le transport s’effectue à 12,5 ou 13 °C pendant 10 à 25 jours, et la maturation (en mûrisserie) se fait de 18 à 22 °C à 100 p. 100 d’humidité pendant 5 à 8 jours.


Ananas

(Ananas comosus, famille des Broméliacées.)

Il est originaire de l’Amérique du Sud. Plusieurs variétés et cultivars peuvent être classés en quatre groupes : Cayenne, à fruit cylindrique de 2 kg, exportable en frais et conservé ; Queen, à fruit de 1,3 kg, exportable en frais ; Spanish, à fruit globuleux, exportable en frais ; Abacaxi, à fruit pyramidal de 1,5 kg, non exportable.

Les conditions écologiques optimales sont une température de 25 °C, avec variations de 10 à 12 °C, une pluviométrie de 1 200 à 1 500 mm. La durée du cycle végétatif varie avec la date de plantation et le poids des rejets. L’Ananas est peu exigeant au point de vue du sol : celui-ci sera, si possible, meuble et légèrement acide ; la plante répond aux fumures azotées et potassiques.

La préparation du terrain se fait par labour et, si nécessaire, par sous-solage et par drainage ; on pratique éventuellement une fumure de fond phosphato-magnéso-potassique.

On plante des rejets en rangées de deux, de trois ou même de quatre lignes à raison de 44 000 à 77 000 plants par hectare. On couvre le sol soit par paillage, soit avec du papier bitumé, et, maintenant, au moyen d’une feuille de polyéthylène transparent noir ou gris. On lutte contre les adventices par la couverture et par les herbicides. Il faut une fumure d’entretien très forte, surtout azotée, mais, si nécessaire, potassique, phosphatée et magnésienne.