Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

thymus (suite)

Les tumeurs du thymus sont, par contre, plus fréquentes chez l’adulte et souvent de nature maligne. Elles sont appelées des thymomes. Elles ne provoquent que tardivement des signes de compression, et leur principal intérêt réside dans leurs fréquentes associations morbides avec la myasthénie, déjà citée, et des maladies hématologiques (leucémies, anémies). Le traitement consiste toujours, dans ce cas, en une thymectomie.

Loin d’être une séquelle embryonnaire insignifiante, le thymus apparaît actuellement comme un organe clé de l’immunité. Beaucoup de recherches restent cependant à faire pour identifier, d’une part, la nature exacte de l’hormone thymique et, d’autre part, le rôle exact du thymus dans l’édification des mécanismes de défense de l’organisme et leur conservation.

A. G.

 J. Comsa, Physiologie et physiopathologie du thymus (Doin, 1959). / A. Castermans, Étude des antigènes de transplantation présents dans les cellules sphéniques et thymiques (Maloine, 1962). / R. A. Good et A. B. Gabrielsen (sous la dir. de), The Thymus in Immunobiology : Structure, Function and Role in Disease (New York, 1964).

thyroïde

Se dit d’une glande à sécrétion interne située à la partie antérieure du cou.


La thyroïde, ou corps thyroïde, sécrète des hormones qui jouent un rôle important dans la croissance et le métabolisme.


Anatomie

La glande thyroïde est formée de deux lobes latéraux réunis par un isthme médian. L’isthme est une lame aplatie adhérant légèrement à la trachée au niveau des premiers anneaux, d’épaisseur et de hauteur variables, et présentant souvent un prolongement supérieur, ou pyramide de Lalouette.

Les lobes latéraux ont une forme de pyramide triangulaire. Leur face antéro-externe est recouverte par les muscles du cou (sous-thyroïdiens). Leur face interne s’applique sur le larynx, atteignant la partie postéro-inférieure du cartilage thyroïde et la face latérale des cinq ou six premiers anneaux de la trachée. Les rapports anatomiques éventuels de la thyroïde sont représentés par le nerf récurrent, nerf moteur des cordes vocales, et par les glandes parathyroïdes.

Le nerf récurrent, branche du pneumogastrique, monte verticalement entre la thyroïde et le conduit laryngo-trachéal, croise les vaisseaux thyroïdiens inférieurs et pénètre dans le larynx, où il va innerver les cordes vocales. Sa position le rend donc vulnérable lors de la chirurgie thyroïdienne, et sa lésion entraîne une paralysie de la corde vocale correspondante, donc une grave atteinte de la voix.

Les parathyroïdes* sont généralement disposées en deux groupes : les parathyroïdes inférieures sont situées derrière le pôle inférieur du lobe latéral, nettement en dehors du récurrent ; les parathyroïdes supérieures, beaucoup moins constantes, se trouvent en règle générale derrière le pôle supérieur du lobe latéral thyroïdien.

La vascularisation du corps thyroïde est très importante. L’artère thyroïdienne supérieure, née de la carotide externe, aborde la glande au niveau de son pôle supérieur. L’artère thyroïdienne inférieure naît de l’artère sous-clavière par l’intermédiaire du tronc bicervico-scapulaire. De nombreuses anastomoses s’établissent entre les deux systèmes artériels.

Les veines sont organisées en plexus très denses, visibles à la surface de la glande. Elles se jettent dans la jugulaire interne et dans le tronc veineux brachio-céphalique.


Embryologie

La glande thyroïde provient d’une ébauche qui, chez l’homme, apparaît à la troisième semaine de la vie embryonnaire sur le plancher du pharynx primitif, en arrière de l’ébauche linguale.

Le développement du diverticule thyroïdien ainsi formé, la mise en place du cœur embryonnaire et la formation du cou entraînent la constitution du tractus thyréoglosse, dont la lumière disparaît totalement et qui prend à son extrémité inférieure une forme d’Y renversé, formant ainsi progressivement deux lobes distincts réunis par un isthme ; c’est l’ébauche de la future thyroïde, qui atteindra sa localisation définitive aux environs de la septième semaine. Le tractus thyréoglosse disparaît en principe ; sa persistance est à l’origine de la formation de kyste. Au cours du développement, l’ébauche thyroïdienne médiane entre en connexion latéralement avec des formations d’origine branchiales, ou corps ultimobranchial, pour aboutir à une fusion complète.


Histologie

La glande thyroïde comprend un squelette conjonctif contenant les vaisseaux sanguins, les lymphatiques, les nerfs et des formations glandulaires, les vésicules thyroïdiennes.

Les vésicules thyroïdiennes représentent l’unité fonctionnelle de la thyroïde. Elles sont au nombre de 30 à 40 par lobule et de taille variable selon l’âge et l’activité fonctionnelle.

Elles comportent deux types de cellules : les cellules vésiculaires ou thyréocytes, sécrétant l’hormone thyroïdienne, et les cellules paravésiculaires, sécrétant la calcitonine : à l’intérieur des vésicules, une substance visqueuse, la colloïde, prend une coloration variable sur les coupes histologiques, selon le degré d’activité des cellules.


Examen de la thyroïde

L’examen clinique de la thyroïde repose sur l’observation de la partie antérieure du cou. La palpation de la glande est facilitée par les mouvements de déglutition, qui font remonter la glande. L’auscultation locale peut faire percevoir un souffle témoignant d’une hypervascularisation.

L’étude du fonctionnement thyroïdien repose sur l’examen de la peau et des phanères, de l’état cardio-vasculaire, de la tendance à l’obésité ou à l’amaigrissement, des troubles digestifs éventuels et de l’appréciation d’une éventuelle exophtalmie (yeux saillants). La radiographie simple du thorax précise les limites d’un goitre plongeant dans certains cas. Mais les examens complémentaires sont indispensables. L’élévation massive du cholestérol sanguin peut être en rapport avec une hypothyroïdie, son abaissement avec une hyperthyroïdie. Le métabolisme* de base est, selon les cas, augmenté (hyperthyroïdie) ou diminué (hypothyroïdie), mais son interprétation est souvent difficile.