Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Texas (suite)

L’industrie

La valeur de la production minérale place le Texas au premier rang : 7,2 milliards de dollars (21,5 p. 100 de la production américaine). On extrait 167 Mt de pétrole (38 p. 100 de la production nationale) d’environ 170 000 puits. Il y a deux groupes de champs pétrolifères : ceux de la plaine côtière (de Corpus Christi à Beaumont et à Corsicana) et ceux du sud des Grandes Plaines (Llano Estacado, Wichita Falls, Sweetwater, Panhandle). Des oléoducs les relient aux raffineries texanes et aux régions industrielles du Centre-Est. Faute d’avoir découvert et mis en état d’exploitation de nouveaux gisements, les réserves certaines (1 800 Mt en 1970, près de la moitié de celles des États-Unis) ne permettent l’exploitation que pour une dizaine d’années au rythme actuel d’extraction : le rapport réserves inventoriées-production ne cesse de baisser. Les causes de cette situation sont connues : la politique des grandes compagnies, les lois antipollution, les investissements dans les secteurs plus rentables que l’exploitation du pétrole, vendu à un prix estimé trop bas, ont provoqué l’arrêt de la prospection jusqu’en 1974.

Le Texas produit 245 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit 38,5 p. 100 des 638 milliards extraits aux États-Unis ; il précède de peu la Louisiane (35,7 p. 100). Les zones de production sont approximativement les mêmes que celles du pétrole (il y a des gisements de pétrole ou de gaz ou mixtes). Un réseau de gazoducs très dense dessert la côte et l’est de l’État ; des conduites relient aussi les lieux de production aux régions consommatrices du Nord-Est. Les réserves certaines s’élèvent à 3 700 milliards de mètres cubes (43 p. 100 des réserves américaines) ; elles correspondent à quinze ans d’exploitation au taux présent d’extraction. Le gaz naturel n’est pas touché par les lois antipollution, bien au contraire ; mais le faible revenu des investissements dans la recherche de nouveaux gisements a détourné les grandes sociétés de la prospection.

Le Texas vient au deuxième rang, après la Louisiane, pour la production du sel (8,8 Mt, d’une valeur de 43 millions de dollars) et celle du soufre (2,5 Mt ; d’une valeur de 106 millions de dollars ; 39,5 p. 100 de la production américaine).

Grâce à l’abondance des matières premières minérales, notamment des hydrocarbures, grâce à la Seconde Guerre mondiale, qui a stimulé, dans cet État stratégiquement moins exposé que la côte est, l’essor industriel, surtout celui de la construction navale et aéronautique, grâce aussi au dynamisme de ses industriels et aux investissements des revenus pétroliers dans l’industrie, le Texas est devenu un État industriel. Avec près de 800 000 emplois industriels, une production industrielle de 36,8 milliards de dollars comportant une valeur ajoutée de 15,4 milliards de dollars, il se classe au neuvième rang, après les États du nord-est des États-Unis et la Californie. La production d’électricité (centrales au fuel et au gaz naturel), qui s’élève à 151 TWh (premier rang, avant la Californie et l’État de New York), donne la mesure de l’expansion industrielle. L’industrie chimique (raffinage du pétrole ; caoutchouc synthétique, plastiques, vernis, acides et bases) repose sur l’exploitation du pétrole, du sel et du soufre texans ; elle représente 2,8 milliards de dollars de valeur ajoutée (deuxième rang, après le New Jersey) et emploie 50 000 personnes ; elle se localise sur la côte (Corpus Christi, Houston, Galveston, Beaumont, Port Arthur) et près des champs pétrolifères de l’intérieur (Dallas, Fort Worth, Wichita Falls, Waco, Abilene). Les industries alimentaires (quatrième place aux États-Unis ; 75 000 emplois ; 1,7 milliard de dollars de valeur ajoutée) sont situées près de la côte (préparation du riz), dans la Lower Valley et le Winter Garden (légumes et fruits congelés, conservés ou en jus) ; plus dispersée, liée à l’élevage, l’industrie de la viande s’est fixée de préférence près des marchés traditionnels du bétail, c’est-à-dire les villes alignées à la limite de la plaine côtière et des plateaux, de l’Est humide et de l’Ouest aride : San Antonio, Austin, Waco, Fort Worth ; Houston et les villes importantes du littoral ainsi qu’El Paso sont aussi des centres d’abattage du bétail. L’industrie du matériel de transport place le Texas au neuvième rang (plus de 1 milliard de dollars de valeur ajoutée) ; il s’agit surtout de la construction aéronautique (50 000 emplois sur 75 000), représentée à Dallas et Fort Worth. Citons aussi la métallurgie de l’aluminium (Corpus Christi, Port Lavaca) et la sidérurgie (Houston, Naples).

Houston

Houston fut fondée peu après l’indépendance et fut appelée ainsi en l’honneur de Sam Houston, chef de l’armée texane. Située à la bordure intérieure de la Coastal Black Prairie, elle devint très tôt un marché du bétail et la porte du Texas méridional. Son port, éloigné d’environ 50 km de la mer, mais accessible par la baie de Galveston et un bayou canalisé dès 1840, se spécialisa d’abord dans l’exportation du bétail de la prairie côtière, puis dans l’expédition du coton des prairies intérieures, du blé du sud des Grandes Plaines et du bois de l’est de l’État. La position de Houston fut renforcée par une remarquable convergence de voies ferrées. Le bayou canalisé fut transformé en Ship Channel. Une importante immigration allemande contribua à l’expansion économique au cours de la seconde moitié du xixe s. Les deux guerres mondiales donnèrent une impulsion à l’industrie.

Avec 3 400 millions de dollars de valeur ajoutée par l’industrie, Houston se place au neuvième rang des foyers industriels des États-Unis. Environ 19 p. 100 de la population active est employée dans les usines. Certaines industries procèdent des activités commerciales traditionnelles : le marché du bétail est devenu un centre de l’industrie de la viande, le commerce du blé a donné naissance à la minoterie, et celui du bois à la papeterie. Les industries dérivées du pétrole et du gaz naturel sont aujourd’hui les plus importantes. On compte trente raffineries établies près du Ship Channel, qui traitent environ 100 Mt de pétrole ; quatre-vingt-dix usines chimiques, situées également le long du canal, fabriquent du caoutchouc synthétique (la moitié de la production américaine), des plastiques et des vernis. Un réseau compliqué de conduites de toute espèce relie ces usines : c’est le fameux Spaghetti Bowl de Houston. Outre des aciéries et des usines fabriquant du matériel pétrolier, Houston possède des chantiers navals importants ; on y construit des plates-formes géantes pour l’exploitation du pétrole en mer, avec grues, derricks, logements, dépôts et héliport.