Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Terre (suite)

➙ Âge de la Terre / Année / Astronomie / Atmosphère / Biosphère / Calendrier / Coordonnées astronomiques / Eau / Ellipsoïde de référence / Géoïde / Géomagnétisme / Gravitation / Ionosphère / Isostasie / Magnétisme / Magnétosphère / Mécanique céleste / Océan / Orogenèse / Pesanteur / Planète / Prospection géophysique / Sismologie / Temps.

 L. Rudaux, la Terre et son histoire (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1941 ; 9e éd. avec la coll. de P. Mechler, 1965). / J. Coulomb, la Constitution physique de la Terre (A. Michel, 1952). / A. Danjon, Astronomie générale (Sennac et Gauthier-Villars, 1952). / L. Bertin, la Terre, notre planète (Larousse, 1956). / A. Danjon, P. Pruvost et J. Blache (sous la dir. de), le Ciel et la Terre, t. III de l’Encyclopédie française (Soc. nouv. de l’Encycl. fr., 1956). / J. Goguel (sous la dir. de), la Terre (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1959 ; nouv. éd., Géologie, 1972, 2 vol.). / P. Tofini, Questra nostra terra (Rome, 1961, 2 vol. ; trad. fr. la Planète Terre, Gérard, Verviers, 1966). / G. Gamow, A Planet called Earth (New York, 1963 ; trad. fr. Une planète nommée Terre, Dunod, 1966). / C. O. Dunbar, The Earth (Londres, 1966). / A. Cailleux, l’Anatomie de la Terre (Hachette, 1968). / L. Gagniard, Introduction à la physique du globe (Technip, 1968). / P. Briggs, Mysteries of our World. Unanswered Questions about the Continents, the Seas, the Atmosphere, the Origins of Life (New York, 1969 ; trad. fr. Mystères de notre temps, Stock, 1971). / A. de Cayeux, la Science de la Terre (Bordas, 1969). / B. Decaux et B. Guinot, la Mesure du temps (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969). / R. Furon, Introduction à l’histoire de la Terre (Vuibert, 1970). / T. F. Gaskell, Physics of the Earth (New York, 1970 ; trad. fr. la Terre en évolution, Éd. Groupe-Express, 1970). / J. Tricard, la Terre, planète vivante (P. U. F., 1972). / Annuaire du Bureau des longitudes (Gauthier-Villars, 1972). / J. Coulomb et G. Jobert (sous la dir. de), Traité de géophysique interne, t. I : Sismologie et pesanteur (Masson, 1973). / S. Groueff, l’Homme et la Terre (Larousse et Paris-Match, 1974).

Terre-Neuve

Une des provinces atlantiques du Canada ; 404 517 km2 (112 299 pour la partie insulaire et 292 218 pour le Labrador*) ; 522 104 hab. Capit. Saint John’s (ou Saint-Jean).



La géographie

Fragment du système appalachien, l’île de Terre-Neuve, composée de bandes sédimentaires orientées S.-O. - N.-E. et alternant avec des batholites granitiques, a la forme d’un plateau basculé vers le nord-est (700-800 m à l’ouest, 100 m entre les baies de Notre-Dame et de Bonavista). Par suite de cette disposition, les côtes d’ennoyage du Nord et de l’Est sont découpées en baies digitées, en îles et en archipels. Les anciennes glaciations ont fortement marqué le relief.

Le climat se caractérise par des hivers froids (moyenne de janvier ou de février : – 6 °C à Port-aux-Basques et à Saint John’s, – 10 °C à Belle-Isle) et neigeux (de 2,5 à 3 m dans le Centre et l’Ouest), et surtout par la quasi-absence de l’été (15-16 °C en juillet et en août), principalement sur les côtes baignées par des eaux froides et des glaces de dérive, cause de brouillards fréquents.

Les barrens (lande littorale ou toundra) occupent les hauteurs de la péninsule du Nord, le Sud central et une frange côtière presque continue, mais des forêts de sapin et d’épicéa garnissent les bassins de la Humber, de la rivière des Exploits et de la Gander.

Fréquentée par les pêcheurs européens de temps immémorial, disputée aux Britanniques par les Français, qui n’y ont renoncé définitivement qu’en 1904 (la majorité des toponymes sont français dans le Sud et le Nord-Ouest), Terre-Neuve est canadienne depuis 1949.

La population s’est accrue rapidement au cours de ce siècle — 221 000 habitants en 1901, 321 820 en 1945 et 522 000 en 1971 — par suite d’un fort excédent naturel ; le taux de natalité, qui était encore de 35 p. 1 000 en 1956, est actuellement de 25,3 p. 1 000 et dépasse le taux de mortalité de 9,5 p. 1 000.

Exception faite de la péninsule d’Avalon, où les villages sont importants et rapprochés, la population habitait traditionnellement des out-ports, petits hameaux isolés égrenés le long de la côte. Depuis dix ans, un Resettlement Program rassemble la population dispersée dans des centres raccordés au réseau routier et pourvus de services sociaux, scolaires et sanitaires. Ce regroupement est déjà très avancé autour des baies de Notre-Dame et de Plaisance (Placentia).

La pêche, base presque unique de l’ancienne économie, demeure importante : elle donne à Terre-Neuve le premier rang pour les quantités péchées (500 000 t, la moitié de la production canadienne) et pour le nombre de pêcheurs (18 000, le tiers de l’effectif canadien), mais le troisième pour la valeur des prises (30 millions de dollars canadiens ; après la Colombie et la Nouvelle-Écosse). Il s’agit encore d’une pêche surtout artisanale (14 000 hommes), à faible productivité, pratiquée près de la côte à l’aide de légères embarcations ; ces conditions sont modifiées peu à peu par le Resettlement Program. Quelques chalutiers qui sont armés par les ports des péninsules de Burin et d’Avalon, pèchent sur les bancs. La morue et le homard constituent l’essentiel des captures.

Si l’on exclut l’horticulture de subsistance, l’agriculture véritable (un millier d’exploitations, dont les ventes de lait, de légumes et de fruits s’élèvent à 8 millions de dollars [canadiens]) n’occupe que 20 000 ha (près des villes et dans quelques secteurs du Sud-Ouest, vallée de la Codroy, baie Saint-Georges).

L’exploitation minière (240 millions de dollars) met Terre-Neuve au premier rang pour le minerai de fer (13,3 Mt de fer contenu), extrait exclusivement au Labrador depuis la fermeture des mines de l’île Bell. On tire de l’amiante de la région de la baie Blanche, des minerais de cuivre, de plomb, de zinc et d’argent de Buchans ainsi que du spath fluor de la péninsule de Burin.

La production d’électricité s’accroît rapidement (la puissance installée totale dépasse 6 000 MW), notamment grâce à l’achèvement récent de la centrale thermique de Holyrood (300 MW) et de la centrale hydroélectrique de la baie d’Espoir (459 MW).

Mentionnons les autres productions primaires : l’exploitation forestière (qui dispose de 3 300 000 ha dans l’île, plus 5 350 000 ha au Labrador) et la chasse (1 million de dollars ; phoque principalement).