Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

télécommunication (suite)

Les émetteurs et les récepteurs

Les émetteurs ne sont généralement pas les sources originales des informations ; ils les élaborent à partir de la forme d’origine (sonore ou visuelle) de façon à les rendre assimilables, en une ou plusieurs étapes, par la ligne de transmission.

Les récepteurs effectuent une transformation inverse, l’expression finale de l’information pouvant être différente de l’expression d’origine.

L’émetteur et le récepteur sont des systèmes localisés aux extrémités ou bien le long des lignes de transmission, lorsque les nécessités techniques exigent des transferts intermédiaires.

• L’émetteur et le récepteur téléphoniques de base sont regroupés dans ce que l’on appelle le combiné.

• L’émetteur radiophonique de base est le microphone, et le récepteur final, le haut-parleur. Il existe un niveau aval d’émission (l’émetteur d’ondes électromagnétiques) et un niveau amont de réception (récepteur d’ondes électromagnétiques), ces niveaux permettant l’adaptation à l’espace aérien utilisé pour la transmission.

• L’émetteur télégraphique de base fut tout d’abord le manipulateur ; il est maintenant remplacé par le téléimprimeur, qui fonctionne à l’émission à l’aide du clavier et à la réception par son imprimante. L’émetteur et le récepteur de messages imprimés sont le bélinographe. Le message, enroulé sur un cylindre tournant et vivement éclairé, est lu par une cellule photoélectrique. La reproduction s’effectue sur un papier photographique enroulé sur un cylindre tournant en synchronisme. Ce papier est impressionné par la lumière qu’émet une source locale modulée au moyen du courant émis par la cellule émettrice.

• L’émetteur de base de la télévision est la caméra, et le récepteur, l’écran d’un tube cathodique. Là aussi on reconnaît l’existence d’échelons intermédiaires, comme, en radiodiffusion, émetteur et récepteur d’ondes électromagnétiques.

• Dans le cas de la téléinformatique, les équipements émetteurs sont des ordinateurs, et les organes récepteurs, des terminaux (imprimantes, systèmes d’affichage, calculateurs, etc.).


Les moyens de transmission

Ils sont de nature variée et peuvent acheminer un ou plusieurs types d’information. De même, une information quelconque peut être transmise sur des lignes de différente conception. On distingue trois grandes familles de moyens de transmission.

• Les lignes métalliques. Depuis le simple fil de cuivre jusqu’aux câbles regroupant des milliers de « paires » conductrices, en passant par le câble coaxial, la diversité est très grande. Ces lignes et câbles peuvent être soit aériens et portés par des appuis (poteaux, potelets, consoles, etc., régulièrement répartis), soit souterrains et posés en pleine terre ou dans des canalisations en ciment ou en plastique, soit encore sous-marins et immergés à faible profondeur ou dans les grandes fosses marines.

Les signaux que les lignes et câbles transmettent sont de nature électrique très diverse. Ce peut être une bande vocale de base pour le téléphone, une suite d’impulsions pour le télégraphe et le télex, un regroupement appelé multiplex par modulations secondaires d’ondes porteuses de nombreux signaux transmis simultanément en lignes (2 700 voies), des ondes électromagnétiques pour la télévision, etc. La ligne doit être adaptée à la nature du signal électrique transmis. Des équipements amplificateurs sont souvent disposés tout le long des circuits.

• L’espace aérien. Il est le siège de la propagation des ondes électromagnétiques. Selon que l’on désire effectuer une diffusion (c’est le cas de la radiodiffusion et de la télévision) ou une transmission de point à point (c’est le cas des faisceaux hertziens, terriens et spatiaux), la nature des dispositifs rayonnants et celle de l’onde électromagnétique sont différentes. Au niveau des émetteurs et des récepteurs, les signaux sont en fait les mêmes que les signaux acheminés par les lignes métalliques. L’information est transformée en un signal électrique de base, lequel module une onde porteuse radioélectrique. Les ondes lumineuses peuvent être porteuses d’informations : modulation par tout ou rien du système Scott et modulation en amplitude et en fréquence de l’émission lumineuse du laser. Dans ce dernier domaine, on peut espérer un jour pouvoir disposer d’un moyen de télécommunication dont la capacité de transmission pourrait atteindre plusieurs dizaines ou centaines de milliers de communications simultanées.

• Les guides d’onde. Ils appartiennent à la fois à la première catégorie de moyens de transmission, parce qu’ils sont constitués d’une enveloppe métallique, et à la deuxième, parce que l’onde qui s’y propage est électromagnétique. Les fréquences de ces ondes peuvent être très élevées. D’autre part, une nouvelle génération de guides d’onde constituée d’un matériau diélectrique apparaît, et les fibres optiques permettent d’envisager la propagation d’ondes électromagnétiques lumineuses avec des affaiblissements réduits.


Économie des télécommunications

Le développement des télécommunications s’accélère depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi que l’époque actuelle voit un doublement tous les cinq ans du nombre d’abonnés au téléphone ainsi que la multiplication des émetteurs et récepteurs de radiodiffusion et de télévision, et il ne semble pas apparaître pour le présent d’éléments de limitation de ce développement.

Parallèlement à la croissance du nombre d’usagers, on assiste à la diversification des moyens. Le progrès technique est tel que les générations d’équipements se succèdent rapidement (tous les cinq à dix ans), et l’un des graves problèmes est bien celui de la compatibilité des nouveaux réseaux avec les équipements déjà en place, équipements dont la durée de vie reste de l’ordre de vingt à trente ans. Ainsi, pendant la période d’utilisation d’un équipement donné, deux nouveaux types peuvent apparaître, ce qui peut porter à trois ou quatre le nombre de familles en service simultanément. La diversification se traduit aussi par l’apparition de nouveaux services (Telex, téléinformatique, visiophonie, etc.) révélant une nouvelle clientèle aux besoins toujours croissants. La planification en matière de télécommunications nécessite donc une coordination et une délicate pesée des conséquences du choix de telle ou telle option technique. Ce choix conditionne l’avenir pour quelque trente ans et risque d’être remis en question tous les cinq à dix ans du fait de l’apparition des nouvelles générations. L’aspect débordant de l’activité « télécommunications » est la preuve la plus éclatante de sa rentabilité.

G. D.

➙ Câble électrique / Circulation des flux immatériels / Guide d’onde / Radiodiffusion / Télégraphie / Téléphonie / Télétransmission / Télévision.