Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

stomatite (suite)

Les stomatites de faible intensité guérissent le plus souvent à l’aide d’un traitement local antiseptique et des instillations faites par le spécialiste aux collets des dents et dans les espaces interdentaires à l’aide d’acide chromique ou d’un mélange d’acides trichloracétique et salicylique. Le brossage des dents sera effectué avec des pâtes dentifrices bactéricides. Enfin, le massage quotidien des gencives pourra être effectué par le patient avec des onguents spéciaux.

Pour les gingivo-stomatites sévères, un traitement antibiotique général est nécessaire (par voie buccale ou en injections intramusculaires) ; l’antibiotique est choisi en fonction du ou des germes en cause. Localement, la thyrothricine, bactériostatique et bactériolytique, très efficace, ainsi que différents antiseptiques chimiques (hexamidine, ammoniums quaternaires, etc.) peuvent être employés. Dans certains cas, des traitements chirurgicaux pourront être effectués : gingivectomies, ablation de tumeurs par exemple.

Ch. M. S.

Stomocordés

Embranchement de Métazoaires deutérostomiens et épithélioneuriens qui possèdent une formation spéciale, ou stomocorde, analogue (mais non assimilable) par sa structure cellulaire à la corde des Cordés. (Syn. Hémicordés.)


Les Stomocordés ont en outre une cavité pharyngienne qui communique avec l’extérieur par des orifices latéraux, ce qui leur a valu le nom de pharyngotrèmes. Les mieux connus constituent la classe des Entéropneustes, ou Balanoglosses, qui nous servira d’exemple.


Description

Les Balanoglosses ont l’aspect de gros Vers, généralement de 10 à 15 cm de long et de 1 cm de diamètre, mais pouvant atteindre 2,50 m chez Balanoglossus gigas des mers chaudes. Certains habitent la zone abyssale ; beaucoup occupent la zone de balancement des marées dans nos régions ; ils creusent avec rapidité dans le sable ou la vase de longues galeries en forme de U qui leur servent de refuge à marée basse et qu’ils quittent à marée haute pour rechercher leur nourriture.

Le caractère fondamental des Balanoglosses est la division du corps en trois parties : le gland, ou protosome, le collier, ou mésosome, et enfin le métasome, partie la plus importante. Chaque région est pourvue de son propre cœlome (impair dans le gland, pair ailleurs). Le gland est un organe érectile dont l’animal se sert pour fouir ; il a souvent la forme d’un gland de chêne : d’où son nom. Il est enchâssé dans le collier, qui sécrète le mucus tapissant les galeries. La bouche s’ouvre sur la face ventrale, à la limite entre le gland et le collier. Le métasome comprend une région antérieure, percée de vingt à quarante fentes branchiales, une région génitale, où s’ouvrent les pores génitaux, et une région postérieure, qui se termine par l’anus. Le tube digestif occupe la plus grande partie du corps. Dans sa partie antérieure, ou pharynx, des fentes branchiales le font communiquer avec l’extérieur et assurent la respiration. En outre, dans le plan de symétrie et en avant du tube digestif, il existe un diverticule dorsal, ou stomocorde, qui pénètre dans le gland et qui est formé de cellules vacuolisées et turgescentes analogues à celles de la corde dorsale des Cordés. Le système nerveux est rudimentaire. Il comprend essentiellement deux troncs longitudinaux dorsal et ventral avec, comme seul centre bien différencié, une zone appelée moelle centrale, située dans le collier. Il présente la particularité de rester en contact avec l’épiderme (d’où l’épithète d’épithélioneuriens).

La reproduction est très intéressante. Les organes génitaux sont identiques dans les deux sexes et débouchent directement à l’extérieur. Les œufs peuvent subir un développement direct quand ils sont riches en vitellus ou un développement indirect quand ils sont pauvres en vitellus. Dans ce dernier cas, il existe une larve pélagique qui ressemble beaucoup à la larve bipinnaria des Étoiles de mer (Échinodermes) et qui a reçu le nom de tornaria. Cette larve est caractérisée par l’existence de trois ceintures ciliées. Elle se développe surtout par la région postérieure à l’orifice buccal ; on y voit apparaître deux paires de sacs cœlomiques, autour desquels s’organisent respectivement le collier et le métasome, alors que la région antérieure à la bouche, avec son cœlome impair, formera le gland.


Affinités des Stomocordés

Les Stomocordés tel le Balanoglosse sont des Métazoaires trisegmentés et épithélioneuriens. Ces caractères se retrouvent chez les Échinodermes, et ce rapprochement est encore renforcé par la morphologie larvaire et l’absence de néphridies comme organes excréteurs. Mais les Échinodermes ont acquis une symétrie rayonnée de type 5 et une grande complication de leur système cœlomique, alors que les Stomocordés ont gardé la symétrie bilatérale. Les Pogonophores* sont également voisins des Stomocordés.

L’existence d’une stomocorde liée au tube digestif et la présence de fentes branchiales pharyngiennes suggèrent en outre des rapprochements avec les Cordés. Ceux-ci ont cependant une corde dorsale bien développée (au moins chez les larves) et un système nerveux indépendant de l’épiderme.

L’embranchement des Stomocordés comprend :
— les Entéropneustes, ou Balanoglosses, que nous venons de décrire, avec quatre familles et une dizaine de genres ;
— les Ptérobranches*, animaux marins de forme très différente, mais qui possèdent les traits anatomiques fondamentaux des Stomocordés ;
— les Graptolites*, fossiles de l’ère primaire, extrêmement communs dans les schistes, où ils apparaissent comme des stries gravées, d’où leur nom ; ils sont apparentés aux Ptérobranches, comme des travaux récents l’ont démontré.

R. D.

➙ Amphioxus / Graptolites / Pogonophores / Procordés / Ptérobranches.

 P.-P. Grassé (sous la dir. de). Traité de zoologie, t. XI : Échinodermes, Stomocordés, Procordés (Masson, 1948).