Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Sporozoaires (suite)

Fréquence et rôle pathogène

Les Sporozoaires sont répandus dans tout le règne animal. Les Grégarines se rencontrent uniquement chez les Invertébrés. Les Coccidies parasitent Invertébrés et Vertébrés ; nombre d’entre elles, dites « hétéroxènes », effectuent leur développement complet chez des représentants de ces deux classes (fig. 4). Les Sporozoaires extracellulaires causent généralement peu de dommages à leurs hôtes ; il en va tout autrement des Coccidies et des Grégarines (Néo-Grégarines) intracellulaires, dont les germes, multipliés par voie végétative, détruisent de proche en proche les tissus de l’hôte.

Parmi les affections causées par les Coccidies et actuellement traitées, citons les coccidioses provoquées par les Eimériidés. Les coccidioses des Oiseaux, des Bovins et du Lapin sont redoutables pour les élevages. Le paludisme* est déterminé par une Hémosporidie du genre Plasmodium, qui compte un grand nombre de représentants. La toxoplasmose, transmise à l’homme par les animaux domestiques, est susceptible d’entraîner la mort ou l’anomalie du fœtus chez des femmes non immunisées contractant cette affection au cours de leur grossesse.

I. D.

➙ Parasitisme.

 P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. I, fasc. 2 : Protozoaires (Masson, 1953).

sport

Ensemble des exercices physiques, jeux individuels ou collectifs, donnant généralement lieu à des compétitions codifiées.


Selon Pierre de Coubertin, le sport est le culte volontaire et habituel de l’exercice musculaire intensif, appuyé sur le désir de progrès et pouvant aller jusqu’au risque. Cependant, sa pratique n’est pas toujours désintéressée, et ses manifestations publiques peuvent devenir spectacle et même spectacle professionnel. George Magnane propose donc une autre définition : « [...] activité de loisir dont la dominante est la recherche de la prouesse physique, participant du jeu et du travail, comportant des règlements et des institutions spécifiques, et susceptibles de se transformer en activité professionnelle ».

Les caractères essentiels du sport sont, en principe, le désintéressement et le désir de vaincre. Le sport développe des qualités physiques telles que vivacité et réflexes, vitesse et endurance, souplesse et force, détente et puissance, et contribue à élever certaines qualités morales : courage, abnégation, maîtrise de soi, persévérance, respect de l’adversaire, loyauté, traduite dans l’expression anglaise « fair play » et son équivalent français « franc jeu ».

Organisé sous forme de compétition et de championnat, il exige des efforts parfois violents ; il nécessite alors une préparation spéciale et assidue, appelée entraînement. La compétition, rassemblant parfois des foules considérables, peut devenir un spectacle dont les acteurs, les professionnels, tirent d’importants avantages ou des revenus réguliers. Ce professionnalisme officiel et celui, indirect, qu’entraîne la renommée sportive conduisent à des excès dont Coubertin disait qu’il serait utopique de les combattre. Par exemple, les progrès de la chimie depuis 1945 ont parfois contribué à améliorer le rendement du corps humain, mais l’expérience a démontré que l’absorption de produits dopants entraîne des accidents sérieux, dont on commence à mesurer les conséquences.


Le développement historique

À l’origine était le jeu, instinct naturel de l’enfant et du jeune animal. En jouant, l’homme libère un surplus d’énergie, se distrait, rivalise avec ses semblables, mesure sa force. Il cherche à vaincre un adversaire, à se vaincre lui-même, à battre des records, fussent-ils les siens propres. Cette notion d’activité physique, librement consentie, se développe aujourd’hui sous la forme de loisirs sportifs, antidote d’une civilisation mécanique devenue progressivement polluante et restrictive quant à l’activité physique. À l’orée des civilisations, l’homme vivait dans un milieu hostile, écrasé par une nature encore indomptée. Les premières compétitions dérivaient donc, nécessairement, de la guerre et de la chasse.

Confucius reconnaissait six « arts libéraux » : le cérémonial, la musique, l’arithmétique, la calligraphie, l’escrime et l’art de conduire un char. Les Assyriens et les Égyptiens s’imposaient divers exercices physiques à des fins de préparation à la guerre ou à la chasse, mais, nulle part, on ne trouve la trace d’une conception pédagogique avant la naissance d’une véritable religion athlétique en Crète et dans la Grèce antique. Cependant, un poème historique datant du vie s. av. J.-C. et dû à Aristée de Proconnêsos (île de Marmara) nous apprend que les Grecs savaient que de lointains peuples du Nord s’adonnaient à des sports dûment codifiés. Ces « Scythes hyperboréens », expression très vague, étaient-ils les Irlandais ? En tout cas, le Book of Leinster, qui date du xiie s. et qui est conservé au Trinity College de Dublin, traite des fameux « Tailtean Games », jeux du comté de Neath, faits de courses, de sauts, de lancers, de lutte et d’une forme de boxe.

Moins légendaire est la forme d’activité sportive proposée aux Crétois de l’époque minoenne (1600 av. J.-C.), découverte grâce à la mise à jour à Cnossos de bas-reliefs inspirés de sauts à la perche pardessus de jeunes taureaux.

Mais la véritable religion du sport est bien née dans la Grèce antique, célébrée par de grandes cérémonies périodiques : les jeux Pythiques, Isthmiques, Néméens et, les plus illustres de tous, les jeux Olympiques*.

Devenue capitale d’un empire qui retourna à ses origines grecques, Byzance aurait pu devenir une puissante métropole sportive. Mais le christianisme craignait, à travers le sport, d’ailleurs décadent, une résurgence de la mentalité païenne.

Rome devait attacher son nom aux jeux du cirque et aux combats de gladiateurs, nés d’un usage grec. L’attachement des Romains à ces joutes sanglantes allait durer plus de huit siècles. Le sport se résumait donc à l’escrime des gladiateurs et à la course de chars à deux ou à quatre chevaux.

Les Germains, préoccupés par la guerre et la chasse, ignoraient et méprisaient l’effort gratuit. Plus tard viendra la chevalerie avec ses tournois, mais ceux-ci seront condamnés par les papes en 1130 à Clermont et en 1179 au Latran.

Naissent alors des jeux réellement sportifs : la paume courte et longue, à mains nues d’abord, avec raquette et filet ensuite (transformée au xviiie s. en lawn-tennis par le major anglais Wingfield) ; la soûle, ancêtre du football et du rugby modernes.