Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

soins (suite)

Petits soins

Les petits soins ne sont plus aussi éloignés de la biologie que jadis ; ils se sont finalement simplifiés en devenant plus rationnels et plus efficaces. La désinfection des petites plaies, qui a longtemps été illusoire, est aujourd’hui moins agressive pour les tissus, moins douloureuse, mais plus directement bactéricide. Les petites brûlures ne sont plus percées à l’aide d’une aiguille flambée ; elles ne sont pas « graissées » avec du beurre de cuisine ; les écorchures du visage ne sont pas dissimulées sous des paquets de gaze ; même les petites coupures qui ne dépassent pas le derme sont plus simplement fermées par rapprochement des lèvres sans suture proprement dite ; les entorses ne sont plus comprimées par de savants bandages, mais sont maintenues par des bandes élastiques.


Soins aux brûlés

Les soins aux brûlés sont dominés par la crainte de l’infection secondaire. Après une longue période où il n’était guère possible de faire plus que d’« occlure » les plaies, à la fois en les enduisant d’onguents et en les entourant de pansements, est venu le temps des désinfectants et des antibiotiques. Mais la prévention de l’infection demande encore plus de soin et paraît bien être la mesure la plus féconde. Aussi a-t-on construit dans plusieurs hôpitaux spécialisés des salles où la combinaison de sas, d’air stérilisé pulsé, de stérilisation continue (ultraviolets par exemple) assure aux brûlés le maximum de chances de voir la peau détruite se reconstituer, avec ou sans l’aide des greffes de peau mince (autogreffes), presque toujours efficaces. Certains soins auxquels on accorde alors la plus grande importance sont en quelque sorte négatifs : interdiction d’approcher des brûlés des objets suspectés de véhiculer des germes microbiens, interdiction de communiquer avec eux autrement qu’à l’interphone et de les voir autrement qu’à travers une baie vitrée étanche, interdiction aux médecins et aux soignants de porter des vêtements de ville ou des cheveux longs flottants à découvert, etc.


Soins d’urgence

Les soins d’urgence diffèrent considérablement selon que l’affection qui les suscite relève de la médecine interne ou de la chirurgie, mais, là aussi, les principes demeurent impératifs : l’asepsie de tout geste qui comporte l’effraction des téguments, quelle que soit son étendue ou son volume (toutes les piqûres par exemple), doit être rigoureuse. Le diagnostic en chirurgie d’urgence est généralement moins exigeant en soins de vérification (examens paracliniques, investigations indirectes chimiques ou biologiques) que dans les affections chirurgicales courantes (qui font appel à la radiologie et aux contrôles histobactériologiques à grande échelle). La surveillance est, par contre, plus minutieuse : les cardiaques sous moniteur ne sont pas isolés un seul instant ; les grands insuffisants respiratoires sont veillés sans interruption.

En chirurgie, l’intervention du médecin peut s’imposer séance tenante, sans aucun des délais nécessaires à la lecture des résultats d’explorations, parfois longues en elles-mêmes. Après l’opération à visée salvatrice, l’opéré est souvent confié aux unités de soins intensifs.

En médecine d’urgence, les premiers soins sont appliqués par le médecin appelé au chevet du malade ; ils ne constituent que la première étape de l’hospitalisation.


Soins dentaires

Ce sont tous les actes effectués en vue d’améliorer, de traiter ou de remplacer tout ou partie de la denture. Ils recouvrent donc aussi bien les obturations, les extractions chirurgicales que la chirurgie préprothétique, le détartrage, les extractions simples ou le traitement des dents porteuses de kystes, sans oublier les soins accompagnant les appareillages, les poses de couronnes, de dents à tenon, etc. De plus, des conseils sont donnés par le praticien sur la meilleure façon de laver les dents, d’éviter l’agression par les acides alimentaires (boissons citriques et autres), par la chaleur (plus nocive que le froid), par les abrasifs, etc.


Soins intensifs

Ces soins indispensables dans les maladies très graves, sont donnés dans des salles spécialement organisées par des personnels hautement qualifiés, capables d’appliquer sans retard et sans défaillance les techniques de pointe et d’exercer une surveillance sans relâche. En général, les malades ne séjournent pas longtemps dans les services de soins intensifs ; ils y sont remis dans un état physiologique suffisamment consolidé pour qu’ils puissent ensuite supporter une maladie sévère ou une convalescence prolongée.

La place des soins en médecine est donc grande, et leur étude représente, au même titre que le diagnostic, une grande partie de l’emploi du temps des futurs médecins ou des futures infirmières. Mais il faut insister sur l’opportunité constante de donner à tout sujet à qui des soins sont dispensés des conseils d’hygiène générale et de notions de biologie élémentaire, qui se révéleront fort utiles par la suite et qui sont le plus volontiers acceptés lorsqu’ils viennent d’un soignant, même occasionnel. En même temps, celui-ci peut jouer un rôle d’informateur et d’enseignant non formel en redressant les erreurs les plus enracinées et les plus dangereuses pour la santé, héritage fréquent d’habitudes et même de superstitions ancestrales.

J. V.

 J. A. Néret, Nous saurons donner des soins. Guide pratique à l’usage des familles (Néret, 1959). / B. Abel-Smith, A History of the Nursing Profession (Londres, 1960). / A. Molinier, Pratique médicale à l’usage des infirmières (Doin, 1971).

Soissons

V. de l’Aisne*.



La géographie

La ville n’est qu’un des chefs-lieux d’arrondissement du département. Mais elle en est la deuxième agglomération (48 586 hab.) et la deuxième ville (32 112 hab. ; précédant le chef-lieu, Laon*). Située dans la vallée de l’Aisne, à 40 km de sa confluence avec l’Oise et à 60 km de Reims, elle rayonne sur une partie de cette vallée et sur le bord des plateaux calcaires encadrant vallée et agglomération.