socialisme (suite)
Pendant la terrible crise des années 1930, le P. O. B. met sur pied un plan de travail destiné à sauver l’économie du pays et à résorber le chômage (1933). En 1935, après une expérience durement déflationniste du « gouvernement des banquiers », le P. O. B. est appelé à participer de nouveau à un gouvernement d’Union nationale pour consolider le franc, gravement menacé (Paul Henri Spaak* y est ministre des Travaux publics).
Lorsqu’il fête son cinquantième anniversaire, en 1935, le P. O. B. peut s’enorgueillir de magnifiques réalisations : coopératives, mutualités, polycliniques, lois sociales dues à son initiative et qui, selon l’expression de l’historien Henri Pirenne, ont contribué « à affermir la cohésion du pays en associant en un même effort le prolétariat tout entier ».
Dans les années qui suivent, le P. O. B. arme ses milices et ses jeunes gardes pour faire front à la montée du fascisme rexiste.
Quand survient l’invasion de mai 1940, le P. O. B. est dissous par son président, Henri de Man (1886-1953), qui se range au côté de Léopold III*. De nombreux socialistes reconstituent le parti dans la clandestinité, et des dizaines d’entre eux paient de leur vie leur action militante antinazie.
En 1945, le vieux P. O. B. fait place au parti socialiste belge (P. S. B.). À plusieurs reprises, les socialistes participent au gouvernement du pays et ils instaurent la Sécurité sociale (loi Van Acker, 1945).
En 1950, le parti socialiste s’oppose violemment au retour du roi Léopold III. Celui-ci étant rentré au pays en juillet, après un référendum qui lui a apporté 57 p. 100 de oui, une grève de caractère insurrectionnel immobilise le pays. Le roi doit abdiquer et céder la place à son fils aîné, Baudouin.
En 1955, sous le gouvernement socialo-libéral d’Achille Van Acker, le ministre de l’Instruction publique, Léo Collard (futur président du P. S. B.), fait prévaloir une législation de défense de l’école publique qui soulève de vives oppositions dans les masses catholiques. Après de nouvelles journées de troubles, un « pacte scolaire » est signé le 20 novembre 1958 par une commission instituée par le gouvernement Eyskens et formée de représentants des trois grands partis nationaux ; ce pacte met fin à la lutte scolaire en plaçant l’école confessionnelle sur un pied d’égalité avec l’école officielle.
En 1960, un gouvernement des droites, présidé par Gaston Eyskens (social-chrétien), veut faire passer une loi des finances qui provoque de nouveau la colère des ouvriers et déclenche les grèves de janvier 1960 et de janvier 1961. Après les élections de mars 1961, le parti socialiste participe de nouveau à un gouvernement de type « travailliste » avec l’aide démocrate du parti social-chrétien. Ce gouvernement est confronté avec des difficultés d’ordre linguistique entre Flamands et Wallons et avec une poussée de fièvre fédéraliste. Par la suite, le P. S. B. entre dans la plupart des gouvernements belges.
De tous les partis traditionnels, le P. S. B. est celui qui a le mieux résisté à l’éclatement en tendances linguistiques. La pression des nationalismes flamand et wallon s’accommode d’une direction bicéphale du parti, l’aile néerlandophone étant dirigée par Jos Van Eynde, l’aile francophone par Edmond Leburton, Premier ministre en 1973, puis par André Cools. Sur le plan idéologique, le P. S. B. ne garde plus dans son vocabulaire que de vagues références au marxisme. Sous l’impulsion de Léo Collard, il s’est orienté vers une entente avec la démocratie chrétienne qui devrait donner forme à un travaillisme belge.
P. D. et P. P.
➙ Belgique.