sciatiques (nerf et névralgie) (suite)
• Manifestations cliniques. La sciatique vertébrale commune est une maladie de l’adulte entre trente et cinquante ans. Elle débute souvent, à la suite d’un effort de soulèvement, par des douleurs lombaires médianes ou latérales d’intensité variable (lombalgie simple ou courbature, ou lumbago aigu) ; puis apparaît la douleur sciatique, d’intensité variable, simple tiraillement ou, au contraire, douleur très vive dans la fesse ou le mollet.
Cette douleur est exagérée par la station debout, la marche, la toux, les efforts de poussée abdominale.
L’étude attentive de son trajet permet de préciser la racine atteinte, suivant que la douleur adopte un trajet postérieur ou latéral à la cuisse et à la jambe.
Le plus souvent, la douleur s’accompagne d’impression de fourmillement, de picotement, de pied mort.
À l’examen clinique, on note des modifications de la statique, des attitudes antalgiques (pour réduire la douleur), une limitation des mouvements de la colonne vertébrale.
L’examen du membre inférieur permet de mettre en évidence le signe de Lasègue : le malade étant couché sur le dos, on réveille plus ou moins la douleur sciatique en soulevant son membre inférieur, genou en extension ; cette manœuvre provoque un étirement de la racine du nerf où siège l’inflammation. On s’explique aisément que la douleur provoquée arrête le mouvement du membre, qui ne peut pas être amené à angle droit par rapport au tronc.
L’exploration de la sensibilité cutanée, des réflexes, de la motricité permet de faire la différence entre la sciatique par lésion de la racine L5 et la sciatique par lésion de la racine S1 (fig. 3). Toute sciatique bilatérale doit être considérée a priori comme une sciatique dite « symptomatique », c’est-à-dire consécutive à une autre maladie.
Enfin, il est des sciatiques paralysantes dues à une atteinte des fibres motrices, dont le pronostic est plus grave.
Les radiographies facilitent le diagnostic de la sciatique en montrant des modifications des espaces intervertébraux (tassement ou bâillement). L’évolution de la sciatique est des plus variables : en règle générale, avec le traitement médical, elle doit guérir en moins de trois mois, mais elle peut récidiver à l’occasion d’efforts plus ou moins importants, et, devant une sciatique qui ne guérit pas au bout de six mois, il est de règle d’envisager une intervention chirurgicale ayant pour objet de libérer les racines comprimées.
Les sciatiques symptomatiques
Si la plupart des sciatiques sont dues à un conflit disco-radiculaire, il existe cependant des causes plus rares : les malformations congénitales du rachis lombaire, la tuberculose du rachis ou mal de Pott, les cancers secondaires des os, les tumeurs nerveuses.
Les manifestations de ces différentes affections ressemblent à celles de la sciatique commune, mais divers signes, telle la bilatéralité de l’atteinte, ou la présence d’autres anomalies attirent l’attention, et la radiographie, sans préparation ou après injection de produit de contraste dans le canal rachidien, permet le diagnostic. Le traitement est alors celui de l’affection en cause.
J. E. et C. V.
J. R. Armstrong, Lumbar Disc Lesions. Pathogenesis and Treatment of Low Back Pain and Sciatics (Baltimore, 1952 ; 3e éd., 1965). / J.-B. Paolaggi, Que faire devant une sciatique ? (Masson, 1973).