Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sciage (suite)

Les manutentions mécaniques comportent essentiellement, d’une part, des lignes de transport longitudinales à mouvement continu, situées dans l’axe des machines à scier, qui dégagent rapidement leurs produits, et, d’autre part, des chaînes de transfert transversales lentes à mouvement discontinu, servant souvent de stock-tampon entre les machines. L’organisation des circuits ainsi constitués est soigneusement étudiée en plan et en élévation pour permettre tous les transferts nécessaires. Le passage d’une ligne à une chaîne ou vice-versa est assuré par des butées fixes ou mobiles, éjecteurs, rouleaux basculeurs, etc.


Économie du sciage

Chaque année en France, il est produit de 8 à 9 Mm3 de sciages, soit environ 7 Mt, à partir de 15 à 16 Mm3 de grumes, représentant l’approvisionnement des scieries. L’opération de sciage se traduit donc par la fabrication de produits principaux (sciages environ 56 p. 100), de sous-produits (dosses, délignures, chutes diverses et sciures commercialisées pour la trituration, le chauffage, etc., environ 22 p. 100) et de déchets (dosses, délignures, chutes diverses et sciures inutilisées de l’ordre de 22 p. 100). Dans le monde, la production de sciages atteint environ 400 Mm3, obtenus à partir de 700 Mm3 de grumes. Le coût de production de 1 m3 de sciage représente en moyenne 40 p. 100 du coût des grumes qui ont permis de le produire et 30 p. 100 de son propre prix. Toutefois, il existe des variations importantes en plus ou en moins selon qu’il s’agit de sciage d’essences feuillues ou d’essences résineuses. La valeur ajoutée n’est donc pas considérable, et c’est une des raisons pour lesquelles les scieurs cherchent soit à s’intégrer verticalement (avec l’exploitation forestière en amont et avec des unités de rabotage, d’aboutage, etc., en aval), soit à augmenter leur taille pour réaliser des économies d’échelle.

R. B.

➙ Bois / Charpente / Parquet / Placage / Séchage des bois massifs.

 N. C. Brown et J. S. Bethel, Lumber (New York, 1947 ; 2e éd., 1958). / J. Heurtematte et R. Keller, le Sciage du bois (Delagrave, 1967).

sciatiques (nerf et névralgie)

Le nerf sciatique est le plus gros nerf du corps ; il donne la motricité de la face postérieure de la cuisse, de la jambe et du pied, et une grande partie de la sensibilité du membre inférieur.


La névralgie sciatique, ou sciatique, est une affection douloureuse très répandue, traduisant la souffrance d’une racine du nerf sciatique.


Anatomie

Le nerf sciatique est l’unique branche terminale du plexus sacré, constitué par les branches antérieures de plusieurs nerfs rachidiens issus de la partie basse de la moelle épinière. Le nerf grand sciatique naît dans le bassin, par l’union de quatre troncs nerveux (fig. 1) :
— le tronc lombo-sacré, formé par la réunion de la branche antérieure du 5e nerf rachidien lombaire (L5) et d’un rameau provenant du 4e (L4) ;
— les branches antérieures des 1re, 2e et 3e nerfs rachidiens sacrés (S1, S2 et S3).

Ainsi constitué, il sort du bassin par la grande échancrure sciatique (entre os iliaque et sacrum), puis descend dans la fesse en donnant de nombreuses collatérales qui innervent tous les muscles postérieurs de la cuisse et commandent la flexion de la jambe sur la cuisse.

Parvenu à la partie supérieure du creux poplité (jarret), le nerf sciatique se divise en ses branches terminales : le nerf sciatique poplité interne (S. P. I.) et le nerf sciatique poplité externe (S. P. E.).

Le S. P. I. est la branche de bifurcation interne du nerf grand sciatique ; il assure l’innervation motrice de tous les muscles postérieurs de la jambe et de ceux de la plante du pied, l’innervation sensitive des téguments de la partie postéro-inférieure de la jambe, du talon, de la plante du pied et de son bord externe, de la face plantaire des orteils et de la face dorsale de leur dernière phalange.

Le S. P. E. est la branche de bifurcation externe du nerf grand sciatique ; il assure l’innervation motrice de tous les muscles de la région antéro-externe de la jambe et du muscle pédieux (situé à la face dorsale du pied), l’innervation sensitive des téguments de la région antéro-externe de la jambe, de la face dorsale du pied (à l’exclusion de son bord externe) et de la face dorsale des orteils (à l’exclusion de leur dernière phalange).


Névralgie sciatique, ou sciatique


La sciatique vertébrale commune

C’est la plus fréquente et elle est presque toujours unilatérale.

• Mécanisme. Dans la majorité des cas, la douleur sur le trajet du nerf sciatique est la conséquence de la compression de l’une des racines du nerf sciatique, L5 ou S1, plus rarement L4, par le disque intervertébral sus-jacent. Cette compression, dite « conflit disco-radiculaire », marque essentiellement ses effets sur les fibres sensitives et se manifeste par une névralgie dite « radiculaire ». Les racines sont comprimées dans la zone étroite située entre les disques (en avant) et les ligaments jaunes (en arrière) soulevés par les articulations interapophysaires (fig. 2). Dans ce défilé étroit, les racines L5 et S1 se trouvent placées dans une situation plus dangereuse que les autres racines, car elles sont plus volumineuses et surtout parce que le collet dans lequel elles s’engagent pour sortir du sac formé par la dure-mère (collet qui les fixe et les empêche de fuir) répond précisément au disque intervertébral.

Bien plus souvent qu’une hypertrophie du ligament jaune ou qu’une arthrose interapophysaire postérieure, ce sont les lésions des disques entre la 4e et la 5e vertèbre lombaire (L4-L5) et entre la 5e vertèbre lombaire et le sacrum (L5-S1) qui sont responsables de la sciatique.

Il s’agit le plus souvent de la partie postéro-latérale du disque qui se rompt, laissant sortir son noyau central plus consistant, le nucléus gélatineux (hernie discale), qui vient comprimer et irriter la racine nerveuse. Celle-ci répond à ces agressions par une réaction inflammatoire : c’est la crise de sciatique aiguë.