Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Sassanides (suite)

 N. V. Pigulevskaia, les Villes de l’État iranien aux époques parthe et sassanide (en russe, Moscou, 1956 ; trad. fr., Mouton, 1963). / R. Ghirshman, Parthes et Sassanides (Gallimard, 1962). / C. et J. Palou, la Perse antique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962). / E. Porada, Iran Ancien (A. Michel, 1963). / J. Gagé, la Montée des Sassanides et l’heure de Palmyre (A. Michel, 1964). / J. P. De Menasche, Feux et fondations pieuses dans le droit sassanide (Klincksieck, 1966). / V. Lukonin, Iran, t. II : Des Séleucides aux Sassanides (Nagel, 1967).

Sassetta (il)

Peintre italien (Sienne 1392 - id. 1451).


Les rares renseignements que l’on possède sur Stefano di Giovanni, dit il Sassetta, sont suffisants pour esquisser sa personnalité d’homme et d’artiste. Son père, originaire de Cortone, s’est établi à Sienne*. Sassetta a de profondes racines dans cette ville : il y demeure presque toute sa vie, à l’exception de quelques séjours à Florence, où il s’initie aux nouveautés artistiques du quattrocento. Il semble avoir mené une vie paisible, modeste, entouré d’amis artisans et commerçants. Il se marie en 1440 avec la fille d’un boucher, dont il aura trois enfants.

On ignore chez quel artiste Sassetta fit son apprentissage. En 1426, il livre à la Compagnia dell’arte della lana un grand polyptyque commandé trois ans plus tôt. En 1428, on le sait inscrit sur les « rôles des peintres siennois », en même temps que Sano di Pietro (1406-1481) et Giovanni di Paolo (v. 1399-1482). Au moment où il commence à travailler, la grande manière siennoise, élaborée un siècle plus tôt par Simone Martini*, s’est transformée en un art précieux et quelque peu étriqué. Sassetta est l’un de ceux qui vont ouvrir cet art siennois aux récentes innovations spatiales et plastiques.

Sa carrière s’ouvre avec le polyptyque de la Compagnia dell’arte della lana, œuvre grandiose, d’une architecture complexe, aujourd’hui en grande partie perdue et dispersée. À cette époque, Sassetta se réfère encore à Simone Martini, aux Lorenzetti*, particulièrement à Ambrogio. Dans ce qui reste du couronnement et de la prédelle, il ne semble pas encore averti des nouveautés de la Renaissance : il observe les choses avec acuité, mais ses trouvailles restent empiriques. Par contre, dans le seul des trois panneaux du centre qui subsiste, le Saint Antoine abbé, la définition spatiale du personnage implique un fait nouveau : il semble bien que l’artiste ait voyagé à Florence et s’y soit imprégné des leçons de Masolino (v. Masaccio), de son élégance et de son sens de la narration mondaine. En témoigne à la même époque la Communion d’un frère convers sacrilège (Barnard Castle, Bowes Museum), où la narration profane reste proche de Gentile da Fabriano (v. gothique [art]) ; le rapport avec ce dernier artiste est indéniable dans le Cortège et l’Adoration des Mages (Metropolitan Museum, New York, et collection Chigi-Saracini, Sienne), tableaux courtois pleins de fantaisie.

La Pala della Madonna della Neve, commandée en 1430 pour une chapelle de la cathédrale de Sienne et achevée en 1432 (collection Contini-Bonacossi, Florence), marque une nouvelle étape : la narration devient lyrique et visionnaire, tandis que la structure rythmique générale naît de l’implantation volumétrique des personnages, exaltée par le scintillement des matières et des couleurs. Exécuté vers 1433, le polyptyque de San Domenico de Cortone (Cortone, Musée diocésain) témoigne de l’art de Sassetta arrivé à sa maturité ; dans la partie centrale, la Madone avec deux anges, le jeu des courbes, les volumes simplifiés des visages, les costumes fantaisistes évoquent Pisanello* et Jacobello del Fiore († 1439).

En 1437, Sassetta reçoit la commande d’un polyptyque pour le grand autel de l’église San Francesco de Borgo San Sepolcro ; cette œuvre est maintenant démembrée, mais Bernard Berenson en a fait la reconstitution théorique. Le polyptyque était peint des deux côtés et mesurait plus de 3 m : sur la face, la Madone en trône entre quatre saints et, sans doute, une prédelle ; sur le verso, Saint François en extase, entouré de douze petites histoires du saint. La Madone, entre deux saints seulement, est au musée du Louvre, et le Saint François dans la collection Berenson à Settignano ; sept petits panneaux sont à la National Gallery de Londres, un huitième est au musée Condé de Chantilly. L’art de Sassetta y culmine, avec des formes fluides jouant dans un climat irréel, sur des ciels lavés d’hiver ou des fonds d’or symboliques. Dans Saint François et le loup de Gubbio (National Gallery), le climat psychologique tendrement mystique est traduit par la couleur lumineuse et la ligne ondoyante ; même équilibre heureux dans les Noces mystiques de saint François avec la Pauvreté (musée Condé).

La connaissance de l’œuvre de Sassetta est récente. Jusqu’au xixe s., celui-ci n’est connu que par les amateurs d’art siennois. Berenson apprécie le premier sa grande valeur, et, à la suite de nombreuses études, Sassetta devient un des artistes les plus prisés du quattrocento.

N. B.

 J. Pope-Hennessy, Sassetta (Londres, 1939).

satellite artificiel

Engin lancé depuis le sol et mis en orbite autour de la Terre sous l’effet de l’attraction gravifique.


Des satellites artificiels ont également été placés en orbite autour de la Lune, de Mars et de Vénus.


Satellisation et vitesses cosmiques

Satelliser un engin consiste à lui communiquer une vitesse telle que les forces nées de son mouvement autour de la Terre équilibrent l’attraction de la pesanteur. La trajectoire est une conique ayant le centre de la Terre pour foyer et dont l’excentricité dépend uniquement de la valeur et de la direction de la vitesse initiale v0 au moment de l’injection sur orbite. Si cette vitesse est horizontale, ce qui est généralement réalisé dans la pratique, on observe différents cas suivant l’importance de cette vitesse.
1. Pour de faibles valeurs, la trajectoire est une ellipse qui recoupe la surface terrestre, et la satellisation n’est pas obtenue.
2. Si la vitesse initiale augmente, l’excentricité augmente, et il arrive un moment où l’ellipse ne recoupe plus la Terre ; l’engin tourne alors autour de cette dernière avec une vitesse qui varie d’un point à un autre de l’orbite, mais repasse toujours au même point avec la même vitesse.
3. Pour une certaine valeur de la vitesse v0, dite première vitesse cosmique et égale à

(R étant le rayon terrestre, h l’altitude du point d’injection sur orbite, et g0 l’attraction de la pesanteur à cette altitude), l’ellipse devient un cercle. La vitesse de l’engin reste alors constante tout au long de l’orbite.
4. Pour une vitesse supérieure à la valeur précédente, la trajectoire redevient une ellipse extérieure à l’orbite circulaire.
5. Enfin, pour une vitesse égale à

dite seconde vitesse cosmique, l’engin finit par échapper complètement à l’attraction de la pesanteur, et la trajectoire devient une parabole. Les deux vitesses cosmiques sont dans le rapport 1,414. La seconde vitesse cosmique est également appelée vitesse de libération.