Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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reproduction (suite)

Rapports entre la gamétogenèse et la blastogenèse

Les deux types de reproduction correspondent à deux états physiologiques différents ; la reproduction sexuée voit se succéder gamétogenèse, fécondation, œuf (ou zygote), individu (oozoïde), alors que la reproduction asexuée requiert une blastogenèse avec formation de cellules capables de former seules un nouvel individu, le blastozoïde.

Ces deux états physiologiques peuvent coexister soit en deux régions différentes du même organisme soit, plus rarement, dans la même région. Chez les Bryozoaires phylactolémates, les spermatogonies se forment aux dépens des cellules mésoblastiques du funicule, qui est aussi le siège de l’édification des statoblastes.

Mais les deux modes de reproduction, sexuée et asexuée, peuvent aussi s’exclure. On constate alors une alternance de générations sexuée et asexuée. Le cycle des Sporozoaires coccidiformes comprend une schizogonie, qui correspond à la propagation infectieuse dans l’hôte parasite, et une gamogonie, qui prépare la dissémination des spores d’un hôte à un autre. Chez les Métazoaires, lorsqu’il y a alternance, l’oozoïde et les blastozoïdes sont différents. Les Polychètes Syllidiens en donnent un excellent exemple. Les blastozoïdes sexués, dotés de caractères particuliers, sont seuls capables de reproduction sexuée ; la reproduction asexuée produit, à partir d’un seul oozoïde asexué, un grand nombre de blastozoïdes sexués ; les Tuniciers présentent des faits analogues. La masse germinale logée dans l’oozoïde ne se développe pas, les conditions internes étant défavorables ; elle passera, en se partageant, dans les divers blastozoïdes et se différenciera en ovaires et en testicules lorsque les conditions physiologiques seront satisfaisantes. Entre l’oozoïde blastogénétique et les blastozoïdes sexués s’intercalent des blastozoïdes assumant des fonctions précises (gastérozoïdes, phorozoïdes et gonozoïdes). La reproduction asexuée exerce dans ce cas une action analogue à une polyembryonie retardée ; elle intensifie la reproduction sexuée. D’un œuf unique ou d’un oozoïde se développent, par bourgeonnement, un grand nombre d’individus sexués.

Dans de nombreux blastozoïdes sexués (chez les Tuniciers, les Bryozoaires, les Annélides), le germen s’édifie de novo à partir de cellules somatiques ; une Planaire dépourvue de gonades peut subir une scissiparité ; les blastozoïdes qui se forment auront, quand même, des gonades, réalisées de novo. Il n’existe donc pas de barrière infranchissable entre le germen et le soma.

Certes, la régénération des gonades est impossible chez les Arthropodes et les Vertébrés, mais l’ablation d’un membre n’entraîne pas davantage de régénération dans ces groupes, où le pouvoir de régénération est très faible. Lorsque la faculté de régénération est grande, le germen régénère comme les autres tissus.

En somme, chez tout animal, deux états physiologiques existent, l’un gamétique, l’autre blastogénétique. Selon le degré d’organisation, deux solutions se présentent ; chez certaines espèces, les deux états, gamétique et blastogénétique, se manifestent dans un même animal soit simultanément, soit successivement ; chez les autres, seul l’état gamétique se manifeste.


Passage de la blastogenèse à la parthénogenèse

Les Volvox, Phytoflagellés formant des colonies abondantes dans les ruisseaux et les étangs, possèdent une reproduction agame primordiale, réalisée par des spores, et une reproduction sexuée, assurée par des gamétocytes (ovocytes activés par la copulation avec un microgamète). Spores et ovocytes fécondés édifient, à la suite de nombreuses divisions, de nouvelles colonies ; ils possèdent donc une action ontogénétique. La spore blastogénétique est haploïde ; elle n’a été l’objet ni de maturation, ni de sexualisation, ni de fécondation. La blastogenèse du Volvox correspond physiologiquement à une parthénogenèse*.

La gamétogenèse et la fécondation ne sont donc pas toujours indispensables à l’ontogenèse, du fait que le « programme génétique » est présent dans chaque cellule de l’être vivant.

A. T.

➙ Cellule / Dédifférenciation et histolyse / Fécondation / Femelle / Gamète / Génétique / Génital / Mâle / Mitose et méiose / Œuf / Sexualisation et sexe.

 A. Weismann, Das Keimplasma. Eine Theorie der Vererbung (Iéna, 1892). / M. Aron et P.-P. Grassé, Précis de biologie animale (Masson, 1947 ; nouv. éd., 1966). / J. Rostand et A. Tétry, la Vie (Larousse, 1962). / E. Wolff (sous la dir. de), l’Origine de la lignée germinale chez les vertébrés et chez quelques groupes d’invertébrés (Hermann, 1964). / P. Brien, Biologie de la reproduction animale. Blastogenèse. Gamétogenèse. Sexualisation (Masson, 1966). / P.-P. Grassé, A. Hollande, P. Laviolette, V. Nigon et E. Wolff, Précis de biologie générale (Masson, 1966). / C. Houillon, Introduction à la biologie, t. IV : Sexualité (Hermann, 1967). / J.-P. Gautray et coll., Reproduction humaine (Masson, 1968).

reprographie

Ensemble des techniques permettant de reproduire un document original par copie ou par duplication, sur papier ordinaire ou spécial.


Certains spécialistes trouvent cette définition trop limitative et y ajoutent tous les procédés et méthodes, autres que la communication orale, de transmission d’une information d’une personne à une autre : copie de documents, reproduction de plans, impression dans des ateliers intégrés, photographie, microfilm.

Techniquement, on peut faire une distinction entre reproduction et duplication. La reproduction d’un document permet de le multiplier à partir de lui-même, soit directement, soit en passant par un intermédiaire négatif. La duplication consiste à créer un modèle (cliché, plaque, stencil) à partir duquel sera tiré le nombre désiré d’exemplaires, par des méthodes ressemblant à celles de l’imprimerie.


Reproduction


Photocopie

Relativement simple, ce procédé donne des copies de qualité photographique, mais exige des papiers spéciaux et une solution de développement. La couche sensible la plus connue est la couche photographique aux halogénures d’argent. Les premiers photocopieurs travaillaient de façon classique : pose, développement, fixage. Les appareils actuels utilisent surtout le procédé plus simple de développement-stabilisation. La couche sensible du papier contient le produit révélateur, et le traitement consiste en un seul passage dans un bain d’activation. Non fixées, les images restent visibles quelques mois. L’utilisation d’un fixateur les rend stables. Pour la reproduction de pages imprimées sur papier opaque, on procède par réflectographie, ou photographie par réflexion, en insolant le papier sensible à travers son support. Dans le transfert par diffusion, un papier spécial est exposé par réflexion et il s’y forme une image latente aux endroits touchés par la lumière. Ce négatif est placé en contact avec le papier copie, et des rouleaux les font passer ensemble dans un bain chimique. Les ions d’argent non touchés par la lumière sur le négatif sont transférés par diffusion sur le papier copie et, réduits chimiquement, produisent l’image positive.