Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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races humaines (suite)

Les indigènes australiens ne sont pas autochtones sur leur continent, mais les données paléontologiques prouvent qu’ils y sont établis depuis fort longtemps. Ils seraient venus du Sud-Est asiatique par l’archipel de la Sonde, et leurs ancêtres pourraient se rattacher à ces Mélano-Australoïdes que Franz Weidenreich (1873-1948) fait dériver du Pithécanthrope par l’intermédiaire des Néandertaloïdes d’Andong (Ngan-tong).


Race vedda

Elle compte de 2 000 à 3 000 individus occupant les régions forestières et montagneuses de l’île de Ceylan.

Diagnose : faible stature (1,54-1,56 m), peau brun foncé, cheveux longs, noirs, ondulés ou frisés ; tête très allongée (indice 73-75), front fuyant, arcades sourcilières proéminentes ; face orthognathe, large et basse, au nez large et aux yeux profondément enfoncés dans les orbites. Par rapport aux Australiens, les dermatoglyphes montrent une augmentation des boucles au détriment des tourbillons.

La race vedda, proche de la race australienne, a eu autrefois une extension plus grande qu’actuellement, et on retrouve dans l’Inde des populations dites « veddoïdes » qui lui sont plus ou moins apparentées.


Le groupe leucoderme

Actuellement, les races leucodermes sont disséminées un peu partout dans le monde, mais leur domaine d’origine est essentiellement l’Europe avec ses deux prolongements, l’Afrique du Nord et l’Asie sud-occidentale.

Diagnose de groupe : pigmentation et forme de la tête très variables ; face orthognathe, nez généralement étroit, lèvres minces ou moyennes, menton bien dessiné, absence fréquente de la troisième molaire ; dessins digitaux caractérisés par un nombre élevé de boucles et une diminution corrélative des tourbillons ; supériorité du groupe sanguin A sur B et M sur N, de 12 à 18 p. 100 de Rh–, pouvant s’élever jusqu’à 30-50 p. 100 chez quelques rares populations comme les Basques.


Race nordique

Dominante dans la péninsule scandinave, sauf au nord, la race nordique s’étend sur le pourtour de la Baltique et de la mer du Nord : Finlande, Pologne et Allemagne septentrionale ; Danemark, littoral de la Belgique et du nord de la France, Écosse et Angleterre.

Diagnose : peau blanc-rosé, cheveux blonds ou châtain clair, yeux bleus ou gris ; taille élevée (1,73 m) ; corps robuste et élancé avec des épaules larges et des membres inférieurs longs ; tête mésocéphale (indice 76-79), front oblique, face allongée au nez étroit et aux lèvres fines.

Ce signalement caractéristique se rencontre principalement dans les provinces centrales de la Norvège et de la Suède, mais, en maint autre endroit, particulièrement le long des côtes, le type se modifie avec élargissement du crâne et de la face, un visage plus massif et un corps plus trapu ; c’est la sous-race dalique (ou falique, ou dalécarlienne), qui dériverait selon certains des Hommes de Cro-Magnon.

Les ancêtres des Nordiques apparaissent au Néolithique en Europe centrale, en Russie, en Pologne et en Scandinavie ; ils s’étendent aux âges du bronze et du fer en faisant pression sur les brachycéphales alpins, qu’ils isolent dans les zones montagneuses.


Race est-européenne

La race est-européenne forme le fond commun de la population de la Pologne ; on la retrouve dans le centre de la Russie, en Ukraine, en Prusse-Orientale, dans la Finlande et les États baltes.

Diagnose : taille sur-moyenne (1,65-1,69 m), corps trapu ; pigmentation très claire de la peau, des cheveux, des yeux ; brachycéphalie modérée (indice 82-83), face très large, aux pommettes bien détachées, au nez court, large et « retroussé ».

Ce type subit des altérations plus ou moins sensibles dues à un apport dinarique en Ukraine, à un fort appoint nordique en Prusse et dans les États baltes. Nous ne connaissons pas les étapes de sa formation.


Race alpine

Occupant une vaste aire de distribution qui, d’ouest en est, s’étend sur la portion continentale de l’Europe occidentale et centrale (centre de la France, Valais et Tessin suisses, nord de l’Italie, sud de l’Allemagne, Bohême, Ukraine et Pologne méridionale), la race alpine présente des variations plus ou moins sensibles à partir d’un type de base général.

Diagnose : taille sous-moyenne (1,63-1,64 m), tronc long, membres courts et robustes ; peau blanc mat, cheveux châtains ou bruns, yeux foncés, mais susceptibles de s’éclaircir en passant dans les verts, les gris et même les bleus ; brachycéphalie prononcée (indice 85-89), face assez large et de hauteur moyenne, au nez court, étroit, mésorhinien, avec un dos prenant souvent une forme concave.

Le groupe lapon, noyau brachycéphale isolé parmi les dolichocéphales scandinaves, semble constituer un rameau aberrant de la branche alpine. Petits, très brachycéphales, dotés d’une face aux pommettes assez saillantes, les Lapons représentent vraisemblablement une différenciation locale résultant de leur isolement géographique.

Les Proto-Alpins apparaissent au Mésolithique en Bavière ; au Néolithique, ils gagnent la Suisse et la France, mais c’est seulement vers l’âge du bronze qu’on les trouve en Angleterre. Cette apparition progressive dans le temps d’est en ouest faisait supposer autrefois que les Alpins appartenaient à un stock brachycéphale indifférencié de l’Asie centrale, d’où seraient sortis postérieurement à la fois des Blancs et des Jaunes. On a tendance aujourd’hui à penser au contraire que la race alpine a pu se former localement sur le sol même de l’Europe.


Race dinarique

La race dinarique se rencontre principalement dans les Alpes Dinariques, du Tyrol aux Balkans occidentaux. À l’ouest, elle se retrouve en Suisse, et à l’est, elle s’étend jusque dans les Carpates.

Diagnose : stature élevée (1,68-1,72 m), structure corporelle trapue ; pigmentation très foncée ; tête brachycéphale (indice 85-86), à voûte haute et occiput plat ; face longue, au nez robuste et étroit possédant un dos rectiligne ou convexe.

Nous ne savons presque rien sur l’origine des brachycéphales dinariques. Leur présence est attestée en Europe dès le Chalcolithique et on leur a attribué souvent une origine asiatique. Comme les Alpins, il y a cependant de fortes chances que ce soient des autochtones.