Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Ptérosaures (suite)

Les deux principaux Ptérosaures du Jurassique de Bavière sont les Ptérodactyles (fig. 2) et les Rhamphorhynques (fig. 2). On a découvert récemment aussi un Ptérodactyle dans le Jurassique du plan de Canjuers (Ginsburg). Le Ptérodactyle possédait une queue très courte et des dents peu développées. Le Rhamphorhynque au contraire avait une longue queue terminée en palette et des grandes dents aiguës. L’encéphale rappelle de près celui des Oiseaux. Il semble que l’organisation de l’encéphale ait précédé l’adaptation de ces animaux au vol, car le vol du Ptérodactyle était certainement encore peu évolué. Les proportions relatives de l’encéphale du Rhamphorynque, également connues, témoignent d’une meilleure adaptation au vol ; de même, d’à leurs, le sternum du Rhamphorhynque, sans être un bréchet, présente une quille sternale. Il n’est pas impossible que le Rhamphorhynque ait été homéotherme : tout d’abord un cerveau si développé implique une forte irrigation sanguine ; de plus, un vol actif paraît difficilement conciliable avec une température variable du corps, enfin il existe sur les ailes des Rhamphorhynques des traces de petites cryptes dans lesquelles probablement s’inséraient des poils ; or, la présence de poils est un caractère de Mammifère, donc un caractère lié à l’homéothermie.


Adaptation au vol

Chez le Ptérosaure du Crétacé supérieur Pteranodon (fig. 2), l’adaptation au vol plané se manifeste dans toute l’anatomie de l’animal. La queue a disparu presque complètement, et le centre de gravité du corps s’est déplacé vers l’avant, comme chez les Oiseaux en général ; les parois des os sont très minces et même, chez les plus récents Pteranodon (Jordanie), presque pelliculaires. Le crâne, très allongé grâce à une crête occipitale postérieure, servait probablement de gouvernail. Les vertèbres cervicales, concaves vers l’avant, assuraient au cou une grande mobilité ; des apophyses ventro-latérales en limitaient la torsion. Les vertèbres dorsales sont transformées en un appareil rigide, rendu nécessaire par la présence de grandes ailes : cet appareil s’appelle le notarium (fig. 3) ; il comprend jusqu’à 10 vertèbres chez certains Pteranodon. Le notarium n’existe pas chez le Rhamphorhynque et le Ptérodactyle, mais est connu chez certains Oiseaux, chez lesquels toutefois il est moins spécialisé. Le sacrum est fusionné au bassin. L’encéphale de Pteranodon est connu d’après le moulage endocrânien et apparaît encore plus proche de celui des Oiseaux que celui du Ptérodactyle. Divers auteurs ont cherché à étudier la mécanique du vol plané chez Pteranodon, mais les résultats ne sont pas concordants. Les ailes énormes n’étaient sûrement pas capables de battre l’air : l’absence de bréchet montre, en effet, que leur musculature était peu développée. On a toujours trouvé les os fossiles de Pteranodon dans des sédiments nettement marins et on pense que cet animal pouvait s’aventurer jusqu’à plus de 100 km des côtes. Si nous comprenons toutefois comment Pteranodon pouvait planer, il est beaucoup plus difficile de comprendre comment un tel animal pouvait s’envoler ; c’était en tout cas le « plus grand et le plus léger planeur vivant jamais réalisé ».


Principaux types

Les Ptérosaures se subdivisent en Rhamphorhynchoïdes et Ptérodactyloïdes. Les Rhamphorhynchoïdes sont plus primitifs, comme le montre la présence d’une longue queue reptilienne, de dents bien développées et d’un cinquième doigt long au membre postérieur. Les Rhamphorhynchoïdes sont connus du Lias inférieur au Jurassique supérieur. Ils sont représentés : 1o dans le Lias d’Angleterre par le genre Dimorphodon, décrit dès 1858 par Richard Owen et dont la tête était particulièrement grosse par rapport au corps ; 2o dans le Lias de Holzmaden et de Bavière par les genres Campylognathus et Dorygnathus.

Les Ptérodactyloïdes apparaissent au Crétacé supérieur : ils comprennent les Ptérodactyles (Pterodactylus, Ctenochasma), les Ornithocheires et les Ptéranodontes. Les Ornithocheires sont des Ptéranodontes primitifs qui possèdent encore des dents et n’ont pas acquis un bec corné.

J.-P. L.

 O. Abel, Grundzüge der Palaeobiologie der Wirbeltiere (Stuttgart, 1912). / P. de Saint-Seine, « Pterosauria » dans J. Piveteau (sous la dir. de), Traité de paléontologie, t. V (Masson, 1955). / J. Augusta, Prehistoric Reptiles and Birds (Londres, 1961).

ptôse

Position d’un organe plus basse que normalement sur un sujet debout.


Il est usuel d’opposer les ptôses congénitales et les ptôses acquises, les unes étant la conséquence d’une malformation, assez rare il faut le reconnaître, les autres correspondant à un relâchement musculo-ligamentaire qui peut provenir d’un amaigrissement excessif, d’une stature longiligne maigre ou plus simplement de l’âge.

Si tous les tissus mous peuvent se ptôser, il n’en demeure pas moins qu’il est des lieux d’élection.


La sphère génitale

Les seins et l’utérus sont les deux organes qui se ptôsent avec la plus grande fréquence.


La ptôse mammaire

Banale, elle relève de l’atrophie de la glande, de la distension du ligament suspenseur axillaire, de la perte d’élasticité du fourreau cutané. Le seul remède est chirurgical, avec reconstitution d’un étui cutané adapté et torsion de la glande sur elle-même, suivant la technique du colimaçon, pour lui redonner une certaine rigidité.


La ptôse utérine, ou prolapsus

Elle comporte trois degrés, le troisième correspondant à une extériorisation totale du muscle utérin, qui pend entre les jambes. Il s’y associe une chute de la vessie (cystocèle) et du rectum (rectocèle) entraînant divers troubles fonctionnels. Le traitement peut être médical et palliatif — c’est le port d’un pessaire (anneau de caoutchouc introduit dans le vagin et soutenant le col utérin) —, mais il est rarement durable, et seule la chirurgie permet de reconstituer de solides points d’ancrage pour remplacer les ligaments défaillants par l’âge ou endommagés par les déchirures de l’accouchement.