Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

protides (suite)

• L’autre usine à protéines de la BP, située en Écosse, utilise un procédé différent : au lieu de partir d’un pétrole naturel, mélange de toutes les espèces d’hydrocarbures, et de laisser le soin aux micro-organismes de sélectionner les alcanes pour leur nourriture, on part d’un extrait de pétrole, alcanes presque pures obtenues aux tamis moléculaires, ce qui permet d’éviter l’opération de purification en fin de cycle.


Les essais zootechniques

L’analyse de la poudre de levure obtenue par l’une ou l’autre fabrication révèle une teneur en protéines de 70 p. 100 sur matière sèche, ce qui lui confère une valeur nutritive au moins égale à la farine de poisson et au tourteau de soja, les deux produits actuellement les plus utilisés pour enrichir l’alimentation des animaux. En plus de ces acides aminés essentiels, comme la lysine et la méthionine, que sont les protéines, la levure « pétrolière » est riche en vitamines du groupe B et en phosphore assimilable.

Encore fallait-il s’assurer par des essais scientifiques indiscutables de l’absence de toute contre-indication sur le plan de la santé, de la longévité, de la fécondité ou de l’hérédité des diverses espèces animales auxquelles la levure était destinée : truites, volailles, porcs, veaux, etc. Ces tests ont montré à la fois l’innocuité pathologique, notamment carcinogène, de cette farine de levure et sa faculté d’assimilation par les systèmes digestifs utilisateurs : la « disponibilité », ou degré d’assimilation, des acides aminés est supérieure à 95 p. 100, alors qu’elle ne dépasse pas 85 p. 100 pour les meilleures farines de poisson. Des essais zootechniques particulièrement poussés ont été consacrés à la recherche de carcinogenèse génétique ; ils ont permis de vérifier l’absence de toute manifestation cancéreuse jusqu’à la dixième génération de souris et de rats.


L’avenir des protéines pétrolières

À la suite de ces expériences, les levures cultivées sur alcanes ont reçu l’homologation dans la plupart des pays pour l’alimentation des animaux. Très voisines en composition et en valeur nutritive des farines de poisson fabriquées sur les lieux de pêche par séchage-broyage dans des usines flottantes, elles ont l’avantage de ne communiquer aucun goût à la viande de l’animal qui les a absorbées. Par rapport au soja, le plus riche en protéines de tous les aliments végétaux, elles sont nettement supérieures comme qualité nutritionnelle ; par exemple, la teneur en lysine est de 20 p. 100 plus élevée.

En réalité, le développement de cette nouvelle branche de l’industrie pétrolière est lié aux fluctuations mondiales de production et de prix alimentaires, compte tenu du coût de l’énergie. D’autre part, l’utilisation directe des levures en alimentation humaine est envisagée par la plupart des nutritionnistes comme très désirable, surtout dans les pays où la sous-alimentation en protéines est endémique, mais également comme subordonnée à une éducation du public, tout changement aux habitudes en matière de nutrition se heurtant à des résistances psychologiques profondément ancrées.

A.-H. S.

➙ Fermentation / Gas-oil / Levures / Nutrition / Pétrole.

Protistes

Organismes unicellulaires, généralement microscopiques, présents dans tous les milieux, sous une forme active lorsque les conditions sont favorables, sinon sous une forme enkystée qui assure leur dissémination.



Introduction

Le terme de Protiste, dû à Haeckel (1886), englobe des formes végétales, les Protophytes, et des formes animales, les Protozoaires. Certains Protistes présentent, selon les circonstances, des caractères de végétaux ou d’animaux ; c’est le cas des Euglènes, des Chrysomonadines ou des Péridiniens, qui peuvent perdre leur chlorophylle et se nourrir à la manière des Protozoaires.

Les données actuelles de la cytologie tendent à substituer à la subdivision classique en Protophytes et en Protozoaires une classification fondée sur l’organisation cellulaire. On distingue les Protistes inférieurs, ou Procaryotes, des Protistes supérieurs, ou Eucaryotes.

La cellule comporte dans les deux cas un noyau et un cytoplasme, mais, chez les Procaryotes, le matériel nucléaire est diffus dans le cytoplasme, alors qu’une enveloppe l’en sépare chez les Eucaryotes.

Les Protistes possèdent tous la faculté d’envahir rapidement les milieux qui leur sont favorables. Cela est dû au fait que la mort individuelle n’existe pas chez les unicellulaires. Chaque individu disparaît par bipartition ou fragmentation en plusieurs individus fils, alors que, chez les pluricellulaires, animaux et végétaux, seuls les gamètes assurent, dans la majorité des cas, la reproduction de deux individus périssables. La prolifération des unicellulaires est limitée soit par l’épuisement des ressources alimentaires du milieu, soit par l’accumulation de déchets toxiques, soit par compétition avec d’autres Protistes.

Les Protistes sont généralement considérés comme les premiers niveaux d’organisation de la vie. Leur origine doit être très ancienne si l’on considère que la plupart des groupes actuels existaient dès le Silurien, soit il y a 450 millions d’années.

Les premiers êtres vivants, probablement apparus dans les mers antécambriennes, devaient ressembler à des Bactéries.


Les Protistes inférieurs

Les Protistes inférieurs comprennent les Algues* bleues, ou Cyanophycées, les Myxobactéries, les Spirochètes, les Eubactéries et les Rickettsies.


Organisation cytologique

La cellule des Protistes inférieurs, qui présente chez nombre d’entre eux la forme d’un bâtonnet, est faite d’un cytoplasme entouré d’une membrane et composé d’éléments granulaires, les ribosomes ; on distingue au milieu de ces grains une plage fibrillaire, homologue du noyau eucaryote, faite chez certaines Bactéries d’une seule molécule d’A. D. N. pelotonnée sur elle-même.

Les Bactéries* renferment parfois des vésicules photosynthétiques et des enclaves qui correspondent à du matériel mis en réserve et non dissous dans le cytoplasme, comme le soufre ou le paraglycogène.

La cellule est entourée d’une enveloppe externe qui, d’épaisseur variable selon les groupes, évolue en capsule chez certaines Bactéries.

Cette organisation rudimentaire des cellules procaryotes est en partie liée à leur très faible longueur. Celle-ci se situe autour du micron (millième de millimètre), les dimensions extrêmes atteignant le centième de micron chez les Rickettsies et 5 000 μ chez certaines Algues bleues et Eubactéries.

Les Protistes inférieurs se déplacent soit par glissement, soit au moyen de flagelles (Spirochètes).