Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

planification (suite)

Les finalités de la planification

Compte tenu de toutes ces remarques, on a pu se demander si cette convergence s’étendait aussi au domaine essentiel des finalités poursuivies par chacun des types de planification. Dans le cas des planifications de type occidental, ce qui est recherché, c’est une accélération de la croissance, sans mutations révolutionnaires des structures économiques et sociales, alors que les premiers plans quinquennaux soviétiques visaient un changement total et brutal des structures existantes. En fait, cette différence, très profonde à l’origine, tend à s’atténuer à la suite d’évolutions parallèles. D’un côté, alors que l’industrialisation lourde dans les pays de l’Est est pratiquement achevée, le recours massif à des méthodes autoritaires et extra-économiques a cédé la place à l’emploi d’instruments économiques d’incitation : dans ces pays, il apparaît de plus en plus que seule une plus grande efficacité économique peut permettre de surmonter progressivement (mais aussi incomplètement) les pénuries qui s’opposent à l’instauration d’une société sans classes qui assurerait gratuitement les besoins essentiels de tous ses membres. La planification de type soviétique rejoint ainsi les objectifs classiques des planificateurs de type occidental, comme l’accroissement de l’efficacité et l’accélération de la croissance économique du pays. Du côté des pays occidentaux, on a pu observer un élargissement des objectifs : la notion d’efficacité intègre tous les besoins* de l’homme en tant qu’individu et en tant que membre de la société. Les planificateurs occidentaux prennent de plus en plus en considération les besoins non solvables des individus : aussi une place considérable est-elle accordée aux équipements collectifs propres à couvrir de tels besoins.

G. R.

➙ Budget / Investissement / Prix / Production.

 P. Massé, le Plan ou l’Anti-hasard (Gallimard, 1965). / F. Perroux, les Techniques quantitatives de la planification (P. U. F., 1965). / C. Bettelheim, Problèmes théoriques et pratiques de la planification (Maspero, 1966). / G. Caire, la Planification : techniques et problèmes (Cujas, 1967). / H. Chambre, l’Économie planifiée (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968 ; 3e éd., 1972). / J. Tinbergen, Economie Policy : Principles and Design (Amsterdam, 1956, nouv. éd., 1967 ; trad. fr. partielle : la Planification, Hachette, 1968). / P. Herzog, Politique économique et planification en régime capitaliste (Éd. sociales, 1971). / B. Boucon et coll., les Modèles de la planification décentralisée (P. U. G., Grenoble, 1973). / J. Marczewski, Crise de la planification socialiste (P. U. F., 1973). / Y. Ullmo, la Planification en France (Dalloz, 1975).

planimétrie

Dans les levés topographiques, détermination de la projection de tous les détails du terrain sur un plan de référence horizontal xOy. (On oppose la planimétrie à l’altimétrie, ou nivellement, qui consiste à déterminer les cotes z de ces points par rapport au plan de référence.)
En cartographie, ensemble des détails de la carte, à l’exclusion des courbes de niveau. (On l’oppose alors à l’orographie, qui est la représentation du relief.)


Le levé de la planimétrie était naguère effectué exclusivement par les procédés de la tachéométrie (détermination des coordonnées x et y) ou de la topographie (levé direct à la planchette). Actuellement, on fait appel de plus en plus à la technique de la photogrammétrie, qui utilise des photographies aériennes à axe vertical. Les détails visibles sont « restitués » et identifiés en atelier d’après leur aspect sur les photographies aériennes ; le complètement sur le terrain assure l’identification des objets douteux et le levé de ceux qui ne sont pas visibles sur les photographies aériennes.

Sur les plans à grande échelle (de 1/500 à 1/5 000) à peu près tous les détails de la planimétrie (voies de communication, cultures, bâtiments) peuvent être représentés par la projection horizontale de leurs contours, réduite rigoureusement à l’échelle du levé. Différents graphismes en noir et blanc (trames, dessins de symboles), portés à l’intérieur des contours, permettent d’identifier les différents objets selon des conventions indiquées dans un tableau de signes conventionnels.

Dans les levés topographiques à plus petite échelle (de 1/10 000 à 1/100 000), de nombreux objets de dimensions trop petites (voies de communication, bâtiments) doivent être représentés par des signes conventionnels, qui amplifient d’autant plus leurs dimensions que l’échelle du levé est plus petite. C’est ainsi qu’à l’échelle de 1/20 000 une route de 7 m de large est dessinée avec une largeur de 1,1 mm, ce qui représente 22 m sur le terrain ; sur un levé topographique à 1/100 000, la même route est dessinée avec une largeur de 0,8 mm, ce qui représente 80 m à l’échelle du levé.

Tout levé topographique exécuté dans un dessein cartographique est codifié par un tableau de signes conventionnels, utilisé aussi lors de la rédaction cartographique de la carte de base issue de ce levé.

Le passage de la planimétrie de la carte de base (1/25 000) à celle des cartes dérivées à plus petite échelle (1/50 000, 1/100 000, etc.) s’effectue par des opérations de généralisation planimétrique.

Cette opération comprend une sélection des détails et souvent une schématisation de leur forme. La sélection est indispensable lorsque les détails de la planimétrie sont trop nombreux pour être représentés ; le cartographe élimine alors les moins importants, en ne perdant pas de vue que l’importance d’un détail peut dépendre :
— soit d’un élément quantitatif, comme le débit d’une source ;
— soit d’une valeur de point de repère, un détail jugé a priori peu important permettant de situer la position où l’on se trouve.

Dans les levés topographiques ou photogrammétriques, on rattache à la planimétrie tous les détails de l’hydrographie, qui sont levés de manière analogue. En cartographie, on a l’habitude de séparer la planimétrie, constituée par un ensemble de détails résultant de l’action de l’homme, et l’hydrographie, qui est, pour sa plus grande part, naturelle et en liaison directe avec l’orographie. Les détails planimétriques sont généralement représentés en noir ou en vert, avec éventuellement des surcharges de couleur pour les routes et chemins. L’hydrographie est représentée en bleu.

R. d’H.

➙ Complètement des levés photogrammétriques / Nivellement / Photogrammétrie / Photographie aérienne et spatiale.