Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Patton (George Smith) (suite)

Au moment de l’entrée en guerre des États-Unis, il commande le 1er corps blindé, qu’il soumet à un entraînement intensif en Californie. Chef des forces de débarquement américaines (Western Task Forces) à Casablanca en novembre 1942, il est engagé en février suivant en Tunisie à la tête du 2e corps, avec lequel il franchit le col de Kasserine, entre à Gafsa (17 mars), puis établit en avril à El-Guettar la liaison avec la VIIIe armée britannique de Montgomery*, venu d’Égypte. Il cède ensuite son commandement à Bradley* pour prendre celui de la VIIe armée, qui débarque en Sicile (juill. 1943).

Son personnage déjà légendaire de fonceur, que ses soldats surnomment « Old Blood and Guts », le fait désigner à la fin de 1943 pour préparer en Angleterre l’opération dont on attend la décision de la guerre, le débarquement de Normandie*. Il n’y intervient qu’à partir du 1er août 1944, où il attache son nom à l’exploitation foudroyante de la percée d’Avranches. En un mois, ses blindés, après avoir libéré la Bretagne, auront franchi la Seine, la Marne, l’Aisne et la Meuse. En un second bond, Patton se porte sur Metz, où il entre le 20 novembre. Le mois suivant, il contre-attaque dans les Ardennes les divisions de Rundstedt ; en mars 1945, la IIIe armée franchit le Rhin au sud de Mayence, pénètre en Thuringe, ne s’arrête le 18 avril à Plzeň, en Tchécoslovaquie, que sur ordre d’Eisenhower. Nommé gouverneur de la Bavière au lendemain de la victoire, il est relevé de son poste par Eisenhower dès octobre 1945 en raison de son peu d’aptitude à traiter les problèmes politiques posés alors aux Alliés en Allemagne. Il mourra peu après, des suites d’un accident de voiture dont il est victime près de Mannheim le 9 décembre.

P. D.

➙ Guerre mondiale (Seconde) / Normandie (bataille de).

 B. G. Wallace, Patton and his Third Army (Harrisburg, Pennsylvanie, 1946). / L. Farago, Patton : Ordeal and Triumph (New York, 1964 ; trad. fr. Patton, grandeur et servitude (Stock, 1965).

Pau

Ch.-l. des Pyrénées-Atlantiques ; 85 860 hab. (Palois).



L’agglomération

Capitale historique du Béarn, Pau est le cœur d’une agglomération de 130 000 habitants. Ayant succédé à Beneharnum (Lescar), à Morlaàs et à Orthez comme capitale du Béarn, la ville fut fondée tardivement pour contrôler un gué (utilisé par les transhumants) du gave de Pau. Après une période d’activité sous l’Ancien Régime et un certain marasme au xixe s. et au début du xxe, elle a connu en vingt ans une expansion sans précédent (une des croissances urbaines les plus rapides de France aussi), mais qui semble se ralentir.

La vieille ville s’est développée sur la partie de la haute terrasse (terrasse du Pont-Long) située au sud du Hédas et a légèrement débordé au nord de celui-ci. Elle est dominée à l’ouest par le château, dont l’architecture a été malheureusement altérée au xixe s. À proximité est l’ancien parlement de Navarre. Aérée par quelques places (place Royale, place Clemenceau), la vieille ville s’ordonne autour de rues de direction est-ouest qui s’identifient avec un des axes fondamentaux de circulation. Hôtels et bâtiments administratifs (préfecture, hôtel de ville, palais de justice, hôpital) s’inscrivent dans cet ensemble résidentiel, composé d’immeubles de quatre à cinq étages et de maisons basses, d’allure villageoise parfois. Les commerces, dont certains de luxe, se pressent le long des artères principales, situées au sud du Hédas (quartier de la place Clemenceau) et, plus au nord, autour des halles centrales. De vastes espaces non construits bordent le centre à l’ouest (place de Verdun avec la caserne Bernadotte, vaste cimetière, parc du château et la Basse-Plante). À l’est sont le musée et la bibliothèque, les grands lycées (au milieu de parcs en partie boisés) et, en arrière du casino, le parc Beaumont. Face au sud est la fière façade du boulevard des Pyrénées, où grands hôtels et résidences somptueuses se succèdent sur 1 km. La vieille ville, dont la population est par ailleurs vieillie, est dans l’ensemble peu peuplée. Le centre est limité au nord par des quartiers construits au début du xxe s. et qui montrent des traces d’un vieillissement certain : le boulevard d’Alsace-Lorraine marque à peu près la limite.

Au-delà d’une rocade qui s’appuie sur la caserne Bernadotte à l’ouest, sur le boulevard d’Alsace-Lorraine au nord et sur le boulevard Édouard VII à l’est, la ville moderne a poussé dans toutes les directions : les constructions ont ainsi conquis des espaces ruraux, se sont insinuées entre des habitations anciennes qui furent somptueuses (allées de Morlaàs) ou ont remplacé les résidences secondaires édifiées au milieu de parcs par les Anglais (avenue Trespoey à l’est, avenue Dufau au nord). Essentiellement résidentiels sont ces quartiers périphériques, encore qu’ils accueillent (surtout au nord) des industries et le centre de recherche de la S. N. P. A. (Société nationale des pétroles d’Aquitaine), l’ensemble universitaire et bientôt le nouveau centre administratif.

Tous ces quartiers récents ne sont pas identifiques. À l’est, de part et d’autre de la route de Tarbes et exception faite des vastes espaces occupés par l’hôpital psychiatrique, sont des quartiers aisés : à Trespoey au sud, où les dernières résidences anglaises et les communautés religieuses ont cédé le pas aux villas ; le long des allées de Morlaàs, beaucoup plus hétérogènes sur le plan architectural, au nord.

La poussée urbaine n’a été nulle part plus forte qu’au nord, entre les routes de Morlaàs et de Bordeaux. Y voisinent des formes d’urbanisation différentes. Entre le boulevard d’Alsace-Lorraine et le boulevard Tourasse, dont on envisage de faire une grande rocade intra-urbaine, se dresse un véritable rempart de grands immeubles : de standing à l’ouest, au voisinage de l’avenue Dufau et du cours Lyautey, des H. L. M. plus à l’est. Plus loin vers le nord, l’urbanisation est discontinue entre des lotissements aménagés à proximité des grandes radiales ou de rocades est-ouest (boulevards Tourasse, Cami Salié), et de vastes parcelles de prairies s’étendent encore. Exception faite de l’élégant lotissement de la S. N. P. A. et du populeux quartier de l’Ousse des Bois, les classes moyennes sont la majorité dans ce grand espace.