Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Palmerston (Henry John Temple, vicomte) (suite)

Dès son retour au Foreign Office en 1846, Palmerston entre de nouveau en conflit avec la France dans l’affaire des mariages espagnols (d’où l’impopularité dans l’opinion française de celui qu’on appelle l’« aigre » et « irascible » Palmerston, parfaite incarnation de l’orgueilleuse Albion). Face aux révolutions de 1848, il maintient une attitude officielle de neutralité, sans cacher certaines sympathies pour les libéraux : en fait, il cherche surtout à préserver l’équilibre entre les deux dangers de la révolution et de la réaction. Mais, par sa morgue, par ses manières brutales, par son goût des initiatives personnelles menées dans le secret de son bureau, il s’est attiré en Angleterre de nombreuses inimitiés, à commencer par celle de la reine Victoria et du prince Albert. Un incident va faire déborder la coupe : c’est l’approbation manifestée au coup d’État du 2 décembre sans en référer au cabinet ni à la souveraine. Du coup, la reine Victoria exige la démission de Palmerston : chute retentissante (« il y avait un Palmerston » commente Disraeli), mais qui ne saurait durer. Furieux, l’ancien ministre provoque, quelques jours plus tard, la chute du gouvernement Russell. Il ne tarde pas à revenir au gouvernement, comme ministre de l’Intérieur cette fois, et il met en chantier diverses réformes en matière de santé publique et de droit pénal.

Depuis la mort de Peel* en 1850, sa personnalité domine la scène politique. Aussi, lorsque les premiers déboires de la guerre de Crimée commencent à susciter de vives critiques dans l’opinion, c’est au vieux parlementaire chevronné — il a alors soixante et onze ans — qu’on fait appel pour former le gouvernement, afin de gagner la guerre et de négocier une paix avantageuse. De fait, le premier ministère Palmerston commence sous de brillants auspices : prise de Sébastopol, traité de Paris. La popularité de son chef est alors à son comble. Les élections de 1857 sont un triomphe personnel. Au même moment, Palmerston fait face à la révolte des cipayes dans l’Inde, où il rétablit sans ménagements l’autorité britannique. Redevenu Premier ministre en 1859, il va le rester jusqu’à sa mort. C’est lui qui oriente toujours la politique étrangère : on le voit favoriser l’unité italienne, se méfier encore des ambitions françaises et adopter une position de neutralité dans la guerre civile américaine ; par contre, il subit un échec en 1863, lorsqu’il essaie de soutenir le Danemark contre les entreprises de Bismarck. En politique intérieure, Palmerston, qui est resté jusqu’au bout un grand seigneur attaché aux privilèges de l’aristocratie, s’oppose à toute réforme du système électoral. Il gagne encore les élections de 1865, mais meurt en pleine activité au lendemain de ce succès.

F. B.

 P. Guedalla, Palmerston (Londres, 1926 ; 2e éd., 1950). / H. C. F. Bell, Lord Palmerston (Londres, 1936 ; 2 vol.). / C. K. Webster, The Foreign Policy of Palmerston, 1830-1841 (Londres, 1951). / D. Southgate, The Most English Minister : the Policies and Politics of Palmerston (Londres, 1966). / J. Ridley, Lord Palmerston (Londres, 1970).

La carrière politique de Palmerston

1807

Élu député à la Chambre des communes à l’âge de vingt-trois ans.

1810-1828

Ministre de la Guerre dans les gouvernements tories de Spencer Perceval (1810-1812), du comte de Liverpool (1812-1827), de George Canning (1827), du vicomte Goderich (1827-28), du duc de Wellington (jusqu’en mai 1828).

1830-1834

Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement whig de lord Grey.

1835-1841

Ministre des Affaires étrangères dans le second gouvernement whig de lord Melbourne.

1846-1851

Ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement whig de lord John Russell.

1852-1855

Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de coalition du comte d’Aberdeen.

1855-1858

Premier ministre (premier gouvernement Palmerston).

1859-1865

Premier ministre (second gouvernement Palmerston).

Palmiers ou Palmales

Ordre de la classe des Monocotylédones dans lequel les plantes, exceptionnellement des lianes, sont le plus souvent des arbres à tronc presque toujours simple, les feuilles étant habituellement groupées au sommet des tiges.


On y trouve trois familles, mais une seule est de grande importance, celle des Palmacées.


Palmacées

La famille comprend plus de 4 000 espèces et 200 genres, répartis principalement dans les régions tropicales et subtropicales ; des représentants de cette famille existaient à l’ère secondaire et au Tertiaire. Ces espèces croissent en touffes compactes, cespiteuses (Calamus) ou drageonnantes (Geonoma) ; les troncs, non ramifiés, le plus souvent cylindriques et gardant longtemps les cicatrices des feuilles, peuvent être entourés de restes foliaires fibreux (Trachycarpus), parfois très importants (Washingtonia). Les feuilles, de grande taille, sont soit palmées (Chamærops, Latania), soit pennées (Phœnix, Kentia), les limbes adultes étant laciniés plus ou moins profondément. Les inflorescences, soit terminales (espèces monocarpiques), soit latérales, sont entourées d’une bractée qui protège l’ensemble des fleurs ; la réunion de celles-ci peut donner une sorte de masse allongée compacte (spadice), parfois de très grande taille (plus de 50 cm de long), ou au contraire se présente sous une forme très ramifiée. Les fleurs, sessiles ou subsessiles sur les axes de l’inflorescence, sont ordinairement petites, régulières, unisexuées, mais le plus souvent les espèces sont monoïques (les deux types de fleurs, mâles et femelles, sur le même pied), sauf pour quelques genres comme le Phénix. Les pièces périanthaires, libres ou plus ou moins soudées, au nombre de six (deux verticilles de trois), sont généralement scarieuses ; dans les fleurs mâles, les étamines sont théoriquement groupées en deux cycles de trois, mais il peut y avoir un seul cycle (Nipa) ; par contre, il est très fréquent que le nombre des étamines soit assez élevé, 30 chez Caryota et même 100 chez Arenga. Dans les fleurs femelles, on trouve trois carpelles, soit libres (Sabal, Phœnix), soit soudés (Bonassus, Cocos) ; les fruits à une graine sont des baies (Phœnix) ou des drupes (Elæis, Cocos). L’albumen est corné dans le Phénix et liquide chez le Coco.

Les plantes de cette famille sont extrêmement utiles à l’Homme, car elles lui servent non seulement pour son alimentation, mais aussi pour son chauffage, pour la construction et pour le tissage.