totalité

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


De total, du latin médiéval totalis, de totus.

Philosophie Générale

Unité d'une multiplicité.

Si l'on place dans un rapport syllogistique l'unité, d'une part, et la pluralité, d'autre part, il n'y a qu'une seule façon de les tenir pour liées : il faut poser le concept de totalité. Elle est l'unité d'un ensemble pluriel, tout comme elle multiplie l'unité. Il semble que l'illustration la plus éclairante de ce concept est, chez Kant comme dans les travaux de physiologie des pionniers du xixe s., la production d'une certaine représentation du corps complexe, organisé, qu'est le corps vivant(1). En lui, chaque partie se rapporte à l'ensemble comme à une totalité organique qui est comme sa fin. Chaque partie est en vue de l'ensemble et se comporte donc exactement comme si le tout n'était qu'une expression de chaque partie : l'unité dans l'assemblage multiple que suppose un corps vivant. On trouve des thèses de cette sorte dans l'étude classique du concept de réflexe menée par Georges Canguilhem(2).

Fabien Chareix

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Kant, E., Critique de la faculté de juger, Vrin, Paris, 1989, § 65 et suiv.
  • 2 ↑ Canguilhem, G., La formation du concept de réflexe aux xviie et xviiie s., Vrin, Paris, 1977 (Paris : PUF, 1955).
  • Voir aussi : Canguilhem, G., Le normal et le pathologique, PUF, Paris, 1998.

→ ensemble, multiple, organisme, vie