quiddité

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin quidditas, de quid ?, « qu'est-ce que... ? ».

Philosophie Médiévale

Essence d'une chose en tant qu'exprimée par sa définition, en réponse à la question « qu'est-ce que c'est ? ».

La notion de « quiddité » (quidditas) apparaît, au xiie s., dans les traductions latines de l'œuvre d'Avicenne. Elle traduit le terme arabe mâhiyya, qui lui-même, comme le mot « quiddité » dans de nombreuses traductions modernes d'Aristote, tente de rendre la difficile expression aristotélicienne to ti en einai (« le “ce que c'était que d'être” »). La quiddité répond à la question quid est (« ce que c'est »), par opposition à la question an sit (« si c'est »). Elle correspond ainsi à l'essence en tant que distinguée de l'existence et telle que l'exprime la définition. Chez saint Thomas d'Aquin, quiddité est tantôt synonyme d'essence, c'est-à-dire « ce par quoi une chose est ce qu'elle est », tantôt de nature, dans le sens boécien de « tout ce que l'intelligence peut saisir d'une manière quelconque », ou encore de forme, du fait que « c'est par la forme qu'est signifiée la détermination de la chose ».

Michel Lambert

Notes bibliographiques

  • Aristote, Métaphysique, livre VII, chap. 4.
  • Gilson, É., L'Être et l'Essence, Vrin, Paris, 1948.
  • D'Aquin, Th., (saint), De Ente et Essentia.

→ essence, forme, métaphysique, nature