mercantilisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Terme apparu au xixe s., de l'italien mercantile, du latin mercator, « marchand ».

Politique

Nom donné aux théories économiques affirmant que les États doivent établir leur puissance sur l'accumulation d'or et d'argent.

Le mercantilisme n'est pas un système théorique homogène, il désigne, surtout chez ses détracteurs (Adam Smith, Marx), les conceptions économiques européennes ayant cours du milieu du xvie s. au milieu du xviiie. Il soutient que la prospérité et la puissance d'un État se fondent sur sa richesse en métaux précieux, ainsi que sur une protection de l'activité nationale permettant un excédent de la balance commerciale. Trois formes principales se distinguent. Le « bullionisme » (de l'anglais bullion, « lingot ») espagnol, qui prône l'importation massive et la conservation dans le pays de l'or et de l'argent issus des colonies américaines. Le « commercialisme » hollandais et britannique, considérant que la richesse provient du négoce international, l'industrie n'étant qu'un moyen destiné à l'accroître, et qu'elle passe par la vente de services, essentiellement le transport maritime, et la protection douanière. « L'industrialisme », développé en France, consiste à renforcer le contrôle de l'État sur la production industrielle afin d'en augmenter la quantité et la qualité, en vue de l'exportation ; il favorise l'importation de matières premières, en interdit l'exportation, réservée à des produits manufacturés.

Didier Ottaviani

Notes bibliographiques

  • Deyon, P., Le mercantilisme, Flammarion, Paris, 1969.
  • Foucault, M., Les mots et les choses, chap. VI, III, Gallimard, Paris, 1966.

→ économie, libéralisme, physiocratie, valeur