hylémorphisme
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Néologisme(1) formé à partir des termes grecs hulè, « matière », et morphè, « forme ».
Philosophie Antique, Philosophie Médiévale
Bien qu'absent du vocabulaire d'Aristote, le terme sert à désigner la doctrine aristotélicienne selon laquelle tous les êtres sujets au devenir sont par nature constitués d'une matière (hulè) et d'une forme (morphè)(2). Le terme apparaît essentiellement dans le cadre des études néoscolastiques.
Annie Hourcade
On désigne aussi sous le nom d'« hylémorphisme » universel la doctrine, d'origine sans doute néoplatonicienne plus qu'aristotélicienne, du philosophe juif espagnol Ibn Gabirol (xie s.), selon laquelle toutes les substances, et non pas seulement celles sujettes au devenir, sont composées de matière et de forme, la matière, conçue comme pure potentialité, assurant l'unité des mondes matériel et spirituel. Cette doctrine influença certains théologiens franciscains (Bonaventure, Roger Bacon), mais fut réfutée par saint Thomas d'Aquin(3).
Michel Narcy
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Nys, D., « L'hylémorphisme dans le monde inorganique », in Revue néo-scolastique, 11, 1904, p. 35.
- 2 ↑ Aristote, Physique, I, 7, 190a17-23.
- 3 ↑ Thomas d'Aquin (saint), De ente et essentia, 2-4.
- Voir aussi : Libéra, A. (de), la Philosophie médiévale, PUF, Paris, 1993, pp. 199-206.
- Sirat, C., la Philosophie juive médiévale en terre d'Islam, Presses du CNRS, Paris, 1988, pp. 88-104.