gnose, gnosticisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du grec gnôsis, « connaissance ».

Philosophie de la Religion

Connaissance parfaite des vérités divines, par laquelle on peut unifier les doctrines ésotériques des différentes sectes et des religions.

Si la gnose ne désigne à l'origine que la véritable connaissance de Dieu que recherche le croyant, s'opposant par là aux fausses connaissances et aux illusions du monde temporel(1), son approfondissement a donné lieu au développement d'une hérésie syncrétique. On appelle en effet gnosticisme le courant éclectique philosophique et religieux qui, aux iie et iiie s., entend synthétiser la connaissance divine parfaite, et qui repose sur un ensemble de dogmes aux origines mal définies, parmi lesquels le dualisme strict, le rejet du monde, et la considération de la hérarchie des puissances qui articulent l'âme à l'Un(2). Le Christ et Dieu lui-même se trouvant comptés par les gnostiques au nombre de ces puissances intermédiaires, le gnosticisme a suscité une intense activité de réfutation chez les premiers Pères de l'Église(3).

Laurent Gerbier

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Saint Paul, Première épître aux Corinthiens, 8, 1-4, Nouveau Testament, tr. Osty & Trinquet, Seuil, Paris, 1974, p. 356.
  • 2 ↑ Puech, H.-Ch., En quête de la Gnose, vol. I-II, Gallimard, Paris, 1978.
  • 3 ↑ Irénée de Lyon, Contre les hérétiques, tr. A. Rousseau, Cerf, Paris, 1991.

→ connaissance, hérésie, manichéisme