fureur
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du latin furor.
Philosophie Générale
Dans l'humanisme italien, mouvement psychique qui revêt tantôt l'aspect d'un égarement de l'âme victime de ses attaches terrestres, tantôt la forme d'une inspiration divine, avec libération des entraves sensibles au profit de la vision des essences.
Ainsi distingue-t-on fureur bestiale et fureur divine. Cette séparation rappelant l'âme à son origine est indissociable d'une dialectique de la conversion, qui consiste, d'une part, en une phase éthique de déprise des passions corporelles et, d'autre part, en une phase cognitive de contemplation intellectuelle.
Ficin divise la fureur divine en quatre espèces : l'érotique, ayant pour principe le regard ; la poétique, naissant de la musique solennelle ; la mystique, tendant aux cérémonies sacrées ; et la prophétique, annonçant le futur(1). Plus précis, Bruno départage les furieux divins passifs, comme les saints en état de ravissement, et les furieux divins actifs, « principaux artisans » de leur élévation à la science suprême(2). Tension héroïque, la fureur est le sommet de la liberté qui aboutit à l'expansion infinie de l'homme en la substance divine ainsi qu'à la divinisation du furieux.
Sébastien Galland
Notes bibliographiques
→ enthousiasme, génie, passion
